jeudi 22 février 2018

Mémoires d'une fesseuse (25)

 J’ai laissé Hélène chez elle au passage et je suis rentrée avec la seule Marie-Clémence. Qui n’en menait pas large. Qui a voulu se précipiter dans sa chambre, à peine la porte d’entrée refermée.
– Non, non, tu restes là. Et tu me racontes.
– Je te raconte quoi ?
– Tout. J’ai manqué tout un tas d’épisodes, on dirait. Et un conseil, entre nous, n’oublie rien.
– Par quoi faut que je commence ?
– Par le commencement.
– C’est la faute de Gauvain.
– Évidemment, ça, fallait s’y attendre. Ça va pas être de la tienne.
– Mais non, mais c’est parce que la première fois qu’on s’est retrouvés que tous les deux au café, il a sorti son portable avec les photos de mon derrière et il se l’est fait sous la table en les regardant. T’aurais vu ses yeux ! Surtout quand c’est venu. Et du coup, après, il a voulu que ce soit pour de bon. En me les regardant en vrai. Et alors je lui ai promis qu’à chaque fois que tu me le ferais, je viendrais lui montrer.
– Sans m’en parler…
– C’est lui qu’a voulu… Que ce soit juste à nous, ça. Sans que personne d’autre sache.
– Il a pourtant pas tenu sa langue.
– Je sais, oui.
– Et les deux autres ? Ça s’est passé comment ?
– Par hasard. Si, c’est vrai, hein ! Ça m’a attrapée comme ça, un jour, en passant dans son quartier à Brian, de monter lui faire un petit coucou. Je suis mal tombée. Ou très bien, plutôt, au contraire. Parce qu’il y avait Valentin avec lui. Et qu’ils étaient en train tous les deux. Quand ils ont entendu que c’était moi, ils m’ont crié d’entrer, mais ils se sont pas arrêtés pour autant. Ils étaient trop bien lancés. Et moi, comment j’en ai profité, tu parles ! Parce que j’en avais jamais vu des types ensemble. Enfin, si ! En vidéo. Mais c’est pas pareil. Ça n’a rien à voir. Ils s’étaient pris dans la bouche l’un de l’autre et ils y mettaient tout leur cœur, t’aurais vu ça !
– Et ?
– Et ils se sont tout avalé. En même temps ça leur est venu. Presque en même temps.
– Non, mais ce que je veux dire. Et toi ? Tu t’es caressée en les regardant ?
– Oh, ben oui, attends ! Oui. Le moyen de faire autrement ? Et puis après, on est restés un long moment, comme ça, à discuter. On aurait dit que ça faisait des années et des années qu’on se connaissait. Je me sentais bien. Il y a longtemps que je m’étais pas sentie bien comme ça. On a dîné ensemble et, quand on a eu fini, ils ont encore eu envie. Sauf que, cette fois, ils ont voulu que je leur montre la fessée que tu m’avais donnée la veille. Et ils ont été l’un dans l’autre en la regardant. Brian dans Valentin. Même qu’à un moment, Brian m’a enfoncé un doigt dans le derrière. Et que c’est ça qui l’a fait venir.
– T’oublies rien ?
– Non. Je vois pas.
– T’es sûre ?
– Ah, oui, si ! Ils ont parlé de m’en remettre une par-dessus la tienne, à un moment. Mais ça s’est pas fait.
– Parce que ?
– Parce que j’avais peur que tu t’en aperçoives.
– Mais t’en crevais d’envie… Réponds !
– Oui.
– Bien. On règlera ça, le moment venu. Tu perds rien pour attendre.

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