Une
fois dehors, j’ai hésité. Et maintenant, je procédais comment ?
Je remontais, très vite, lui administrer une bonne fouettée ?
Ce qui, je dois bien le reconnaître, me démangeait fortement. Ou
bien est-ce qu’au contraire je faisais durer ? Est-ce que je
la laissais comme ça, penchée sur la table, les fesses à l’air,
à attendre indéfiniment mon retour ? À l’espérer et à
l’appréhender tout à la fois ? Ce qui, maintenant que je
m’étais installée aux commandes, que j’avais pris le pas sur
elle, allait très probablement asseoir définitivement mon pouvoir.
Perspective enivrante. Très. Non, il n’y avait pas à hésiter le
moins du monde.
Et
je suis rentrée chez moi. Sans bruit. Pour ne pas réveiller
Marie-Clémence. Marie Clémence que j’ai découverte, quand j’ai
poussé la porte de ma chambre, installée dans mon lit. Dont elle
est sortie en toute hâte. À poil.
– Ben,
qu’est-ce tu fous là ?
– Je
m’en vais… Je m’en vais…
– Et
c’est quoi, tout ça ?
Des
photos, des dessins, étalés sur ma couverture, qu’elle s’est
empressée de dissimuler à mes regards. Qu’elle a glissés sous
son bras. Et elle a voulu s’enfuir.
Je
l’ai empêchée de passer.
– Non.
D’abord, tu m’expliques…
– T’avais
dit que tu rentrerais pas cette nuit.
– Oui.
Et alors ?
– Ben…
– T’en
as profité pour venir te branler dans mon lit.
Elle
a baissé la tête.
– Eh,
bien ? Réponds !
– Oui.
– Et
ça t’arrive souvent ?
– Oh,
non !
– Menteuse !
Chaque fois qu’une occasion se présente, oui, tu veux dire !
Alors là, je suis bien tranquille… Bon, mais c’est quoi, là,
tout ça, que tu caches sous ton bras ?
– C’est
à moi.
– Je
te demande pas si c’est à toi. Je te demande ce que c’est.
Donne ! Allez, donne ! Fais attention, Marie-Clémence !
Fais bien attention !
Elle
a donné. À contre-cœur.
Des
photos. De moi. Une en pied, appuyée à un arbre. Une autre sur la
plage, en petit maillot moulant noir. Et trois de mon visage. En gros
plan. Des photos qui provenaient de mes albums. Qu’elle avait très
probablement discrètement scannées en mon absence.
Et
des dessins. Des dessins faits par elle. Une dizaine. Sur toutes, on
me voyait en train de la fesser devant des rangées de spectateurs
rigolards. Qui se moquaient ouvertement d’elle.
– La
honte, hein ? Toujours la honte. En attendant, tu as vraiment un
excellent trait de plume.
Elle
a tendu la main pour les reprendre.
– Non.
Confisqué.
Et
je les ai jetés sur mon bureau où je me suis alors aperçu que
traînait ma jolie ceinture de cuir jaune.
– Qu’est-ce
ça fait là, ça ?
Elle
a balbutié, rougi.
– C’est
qu’elle…
– Enflammait
ton imagination. Je vois… Bon, mais il y a pas que ça qu’elle va
enflammer.
Je
lui ai indiqué mon lit. De mon bras tendu.
– Retournes-y,
puisqu’il te plaît tant.
Elle
est allée tout droit s’y allonger. Sans un mot. Sur le ventre.
Docilement. A enfoui sa tête dans l’oreiller.
J’ai
aussitôt cinglé. Cinq ou six coups très rapprochés qui lui ont
arraché des gémissements étouffés. Et puis d’autres, plus
espacés, mais plus appuyés, qui la faisaient, chaque fois, se
soulever du derrière.
J’ai
brusquement cessé.
– Au
coin ! Va au coin…
Elle
a trottiné jusque là.
– Les
mains sur la tête !
Elle
a obéi.
Et
j’ai longuement photographié son postérieur tuméfié. Barré de
longues traînées carminées.
Elle
n’a rien dit. Elle n’a pas protesté. Elle n’a rien demandé.
Elle ne s’est pas retournée non plus.
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