lundi 25 septembre 2017

Le mariage de Léa (2)

Albert Ritzberger, 1898 Junge Frau am Sofa liegend


Elle est revenue le lendemain matin.
– Oui, il faut qu’on parle. Parce que tu peux pas me demander une chose pareille.
– La preuve que si !
– Non, mais tu te rends compte ?
– Parfaitement. Ah, c’est sûr que pour une fille comme toi qui trimballe partout ses grands airs supérieurs, qui proclame en permanence, haut et fort, qu’il n’y a que sa petite personne qui compte, que le reste de l’humanité est quantité méprisable, pas facile de devoir ravaler son orgueil pour venir gentiment offrir son petit postérieur dénudé à une bonne claquée. Mais c’est justement ce qui fait tout l’intérêt de la chose. Pour l’exécutant d’abord. Moi, en l’occurrence. Et, accessoirement, pour l’exécutée. Ça lui remet quelque peu les neurones en place.
– C’est ignoble. Tu es ignoble.
– Tu penses ce que tu veux, mais tu te décides. On va pas tourner comme ça pendant des heures autour du pot.
– Tu le feras pas n’importe comment. Je suis sûre que tu lui diras rien à Paul.
– Tu verras bien.
– Il y aurait pas moyen ?
– De quoi donc ?
– Autre chose. À la place.
– C’est-à-dire ?
– Je sais pas, moi ! Une petite pipe, par exemple. je me défends pas mal là-dessus, à ce qui se dit.
– La fessée.
– Ou même… Je suis à toi, si tu veux. Hein ? Ça te dit pas ?
– Non. La fessée.
– Ce que tu peux être chiant quand tu t’y mets !
– Qu’est-ce tu fais ? Tu t’en vas ?
– Oui.
– Je peux mettre la machine en marche alors ?
– Non. Attends !
– Jusqu’à demain, mais pas plus.

Il était huit heures du soir, le lendemain. Bien sonnées.
– Ça y est ? T’es décidée ?
– S’il y a pas moyen de faire autrement.
– Il y a pas moyen, non.
– Bon, mais alors tu te dépêches. Qu’on en finisse.
– Ça, c’est à moi de voir. Et moi, j’aurais plutôt envie de faire durer au contraire. Bon, mais allez ! Tu te désapes. Et tout. T’enlèves tout.
Le pull. Rageusement.
– Oh, oui, mais doucement… Doucement… Qu’on en profite. On va être obligés de tout reprendre à zéro sinon.
Elle s’est contenue. Elle s’est contrainte. Le pantalon. Qu’elle a soigneusement plié et déposé sur la chaise.
– C’est déjà mieux.
Le sous-tif parme. En me tournant le dos. Elle l’a jeté sur la chaise derrière elle.
– Doucement… Doucement… On n’est pas pressés, j’t’ai dit. On a tout notre temps.
La petite culotte assortie. Toujours en me tournant le dos.
– T’as un très beau cul ! Ça va être un vrai régal que de le faire rougir. Allez, viens là maintenant !
Ce qu’elle a fait de mauvaise grâce, la lippe boudeuse.
– Oh, mais souris un peu !
Je l’ai gardée un long moment immobile devant moi. Le temps de me repaître tout à loisir de son adorable petite chatte rasée dont les replis rosés s’aventuraient audacieusement à l’extérieur.
– C’est pour moi que tu l’as mise complètement à nu comme ça ? C’est gentil.
Elle a haussé furieusement les épaules.
– Sûrement pas, non.
– Pour Paul alors ? Il aime ? Il apprécie ? Ça lui donne envie d’aller y mettre le nez ? Quoique… c’est pas le genre de type que t’imagines vraiment dans le rôle. Il trouve ça sale, je suis sûr. Ou inconvenant. Non ?
– Ça va durer longtemps ?
– Quand je pense que tu m’as carrément proposé la botte hier. S’il savait ça ! Non, tu la mérites, avoue, ta fessée ! Et pour plein de raisons. Dis-le que tu la mérites.
– Je la mérite.
– Ah, non, mieux que ça !
– Je la mérite. Là. Voilà. Tu es content ?
– On va dire que oui. Même si c’est pas vraiment ça qu’est ça.
Et je l’ai fait basculer sur mes genoux. Lui ai délicatement effleuré les fesses, du bout des doigts.
– Décidément, je les adore. Elles valent vraiment le coup d’œil. Si, c’est vrai, hein ! Normal qu’elles les fassent craquer, les mecs. Un cul pareil, c’est souvent qu’ils doivent vouloir y venir dedans, non ? Non ? Tu veux pas le dire ? Oh, mais t’as le droit d’avoir tes petits secrets, hein ! J’ai bien les miens, moi aussi. Tiens, par exemple, si tu savais le nombre de fois où, dans mes rêveries, je t’ai eue, comme ça, le cul à l’air, en travers de mes genoux. Ah, qu’est-ce que j’ai pu t’en mettre des fessées en imagination ! Et des sacrément corsées ! Tu étais tellement imbuvable aussi, tellement prétentieuse que c’était impossible de pas en avoir envie. Et maintenant, c’est pour de bon. Non, mais tu te rends compte ? Pour de bon ! Ce pied que je vais prendre !
J’ai lancé une première claque. À toute volée.
Elle a sursauté, poussé un petit cri de surprise.
J’ai aussitôt enchaîné. À rythme lent, régulier. À coups bien appuyés, mais pas trop. Juste ce qu’il fallait. Une fesse après l’autre. Patiemment. Méthodiquement.
Elle ne réagissait pas, la tête enfouie dans les coussins, comme absente de ce qui était en train de lui arriver.
J’ai poursuivi. Imperturbablement. Mes doigts s’inscrivaient sur sa peau en longues traînées rosées qui ont progressivement viré au rouge, puis à l’écarlate.
J’ai accéléré le rythme et l’intensité des coups. Son derrière s’est imperceptiblement soulevé. Plus haut. De plus en plus haut. En soubresauts désordonnés qui l’ont fait s’entrouvrir, offrant à mes regards, par intermittences, ses douces crénelures intimes.
Elle s’est mise à gémir. En plaintes rauques. Profondes Qui ont pris de l’ampleur. Se sont muées en cris.
– Tu sais que tu as une voix magnifique ? Il serait dommage de ne pas lui offrir l’occasion de s’envoler dans les aigus.
Et j’ai donné ma pleine mesure. Elle aussi.

Je l’ai aidée à se redresser.
– Les meilleures choses ont une fin. Malheureusement…
Elle est allée se rhabiller. Sans un mot.Le visage dur, fermé.
Quand elle a eu fini, elle est venue droit sur moi, la main tendue, paume en l’air.
– Mes lettres !
Je les lui ai données.
– Mais… Faut que tu saches. J’ai fait des photocopies. Au cas où l’envie de te tanner le cul me reprendrait. Ce qui a toutes les chances d’arriver d’ailleurs.
Elle m’a lancé un regard furibard.
– T’es vraiment une crevure. Une saloperie de petite crevure.
– À bientôt, Léa.
Elle a claqué la porte à toute volée.

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