jeudi 29 mai 2014

La petite vendeuse (19)

– Faites voir ! Tournez-vous !
Aliane a émis un long sifflement admiratif…
– Hou la la ! T’as mis le paquet, dis donc ! Elle va les garder un moment les marques…
– Ça lui apprendra… Ça lui apprendra à vouloir prendre des initiatives, comme ça, sans mon autorisation… Demander à Stéphane de lui mettre des fessées ! Non… Mais… Et puis quoi encore ?
– Oui… Moi, je trouve – j’te le dis comme je le pense – je trouve que tu lui laisses passer beaucoup trop de choses… Que tu es beaucoup trop conciliante avec elle… Alors forcément elle en prend de plus en plus à son aise…
– Tu crois ?
– Je crois pas… Je suis sûre… Et puis d’abord pourquoi tu l’as laissée aller s’isoler dans la chambre avec Stéphane ? Ils auraient très bien pu faire ça devant nous… Sur le canapé… Ou, à tout le moins, ne pas refermer la porte… Qu’on puisse garder un œil sur ce qui se passait… Et surtout une oreille sur ce qui se disait… Parce que là tu penses bien que l’occasion était trop belle… Qu’elle a rien eu de plus pressé que de chercher à te court-circuiter… Et si Stéphane n’avait pas vendu la mèche… Mais elle recommencera… T’inquiète pas qu’elle recommencera… Avec lui ou avec un autre… Mais elle recommencera…
– Oui, ben alors là !
– Une bonne leçon il lui faudrait… Et tu sais ce qu’on pourrait faire ?
– Non… Vas-y ! Dis !
– Tout à l’heure je te dirai… Au magasin… Quand on sera que toutes les deux…


– Tiens, signez là…
– C’est quoi ?
– Son CDI à Aliane…
– Elle remonte pas ? Qu’est-ce qu’elle fait ?
– Elle discute… Ah, oui, à propos… Il vous passe le bonjour Stéphane…
– Stéphane ? C’est avec lui qu’elle est ?
– En quoi ça vous regarde ? Elle fait ce qu’elle veut… Et Stéphane aussi…
– Oui, bien sûr, mais…
– Retournez donc à vos fourneaux… Vous sentez pas que ça attache ?


– On n’est que toutes les deux ? Ce soir aussi ?
– Vous voyez bien… Pourquoi vous posez la question ?
– Elle rentrera pas ?
– Qu’est-ce que vous voulez que j’en sache ? D’autant qu’elle en sait probablement encore rien elle-même… Ce qu’il y a de sûr en tout cas, c’est que moi, à votre place, Stéphane je ferais définitivement une croix dessus…
– Pourquoi ? Parce que…
– Parce que vous êtes en train de vous attacher… Grave… Ça se voit comme le nez au milieu de la figure… Je vous connais maintenant, vous savez… Et que Stéphane c’est une fois une nana une fois une autre… C’est très rare qu’il reprenne deux fois du même plat… Et il y a pas de raison que vous fassiez exception à la règle…
– Mais alors…
– Il vous a rendu service… Il a remis la machine en marche… Maintenant faut passer à autre chose… Avec quelqu’un d’autre…
– Je pourrai jamais…
– Mais bien sûr que si ! Vous avez pas apprécié l’autre soir ?
– Oui… Si ! Je…
– Eh bien alors ! Vous apprécierez avec d’autres… Un mec, c’est toujours un mec… Du moment qu’il a ce qu’il faut entre les jambes et qu’il sait s’en servir… Tiens, Raphaël par exemple…
– C’est qui Raphaël ?
– Un copain… Et je peux vous dire qu’il assure… Mieux que Stéphane même dans un sens… Vous allez voir ça par vous-même d’ailleurs… Je l’appelle…
– Non… Non… Attends !
– Mais si ! Allo ! Raphaël ? C’est moi, oui… Dis-moi, je t’appelle là… C’est pour un dépannage… Ah, non, pas pour moi, non… Pour ma patronne… Ben oui… Oui… Elle est en manque… Oh, ça, je sais… Non… Non… T’inquiète… Il y aura pas de lézard… Ce qu’elle veut, c’est juste que… Merci… T’es un amour… À tout de suite… Oui… Je t’embrasse… Bon, ben voilà ! Il arrive… Et vous serez pas déçue… Là je peux vous dire que vous serez pas déçue…

lundi 26 mai 2014

Le Centre (70)



– À ton avis, c’est quand que je vais commencer à tourner ?
– Alors ça ! Pour savoir… Ça dépend de tellement de trucs… Du planning… Qu’est jamais respecté n’importe comment… Il y a toujours des imprévus… Des impondérables… T’en as qui tombent malades… T’as des scènes entières qu’il faut recommencer parce qu’on s’aperçoit, au montage, qu’il y a quelque chose qui cloche… C’est hyper rare qu’ils soient tenus les délais… Pour pas dire jamais…
– Ils pourraient me donner une idée – au moins approximative – de quand ce sera… Me dire avec qui je jouerai… Ce que ce sera mon rôle… Tout ça…
– T’es bien impatiente !
– Oh, ben oui, attends ! Maintenant que c’est décidé…
– Va quand même falloir que tu prennes ton mal en patience…


– Faut que je te dise quelque chose…
– Ben vas-y ! Je t’écoute…
– C’est au sujet de Clément… Je l’ai revu…
– Il t’a appelée ?
– Non… C’est moi… Des fois qu’il ait des infos… Une idée du temps que ça allait mettre avant qu’on me fasse jouer…
– Et alors ?
– Alors on a mangé ensemble… Et il me l’a fait dire…
– Il te l’a fait dire ? Il t’a fait dire quoi ?
– Que c’était pas de tourner que j’étais impatiente… Que c’était d’autre chose… « Dès que je vous ai vue, j’ai su… J’ai su que, si vous y goûtiez à la fessée, vous ne pourriez jamais plus vous en passer… Que vous adoreriez ça… » J’ai voulu protester… J’ai lamentablement bafouillé… Il m’a pris les deux mains par-dessus la table… « Allons ! Allons ! Cessez donc de vous voiler la face comme ça sans arrêt… À quoi ça rime ? Une grande fille comme vous… Hein ? Il m’a serré les mains plus fort… « Regardez-moi ! Dans les yeux… Et dites-le ! Dites-le que vous aimez la recevoir la fessée… » « Je sais pas… » « Bien sûr que si vous savez… Vous savez même très bien… Et vous savez, en plus, que c’est pas bien du tout… Que vous mériteriez d’être punie pour ça… Non ? » « Si ! Oui… » « Et vous allez l’être… Venez ! » En bas il m’a emmenée… Dans les toilettes… On s’est enfermés, il m’a baissé ma culotte et debout, comme ça, il me l’a fait… Une vingtaine de claques… Drôlement fortes… Bien plus fortes que l’autre fois… Quand il a arrêté il s’est assis sur la cuvette, il m’a fait venir sur ses genoux et il m’a câlinée… Sans rien dire… Et puis… Bon, ben oui, quoi ! Voilà… On en crevait d’envie… L’un comme l’autre… Alors on l’a fait…
– Et c’était bien ?
– Tu parles que c’était bien ! Je t’ai pris un de ces pieds… Mais quand même… Le truc que je me demande, c’est s’il y a beaucoup de filles que ça met dans un état pareil la fessée…
– En ce qui me concerne je sais que c’est souvent, quand je reviens d’en recevoir une, qu’il faut que je me soulage… C’est impératif…
– Et les autres ?
– Ça dépend… T’as plein de cas de figure… Il y a celles qui prétendent que ça leur fait ni chaud ni froid… Qu’elles font ça pour la thune… Comme elles feraient autre chose… Certaines, c’est sûrement vrai… D’autres, non, mais elles l’avoueraient pour rien au monde… Et puis t’en as aussi qui s’en cachent pas d’apprécier… Qui se vantent de joindre l’utile à l’agréable… Mais qu’est-ce ça peut foutre les autres filles ? Tu t’en fiches n’importe comment…
– Non, mais c’est pour savoir…
– Pour savoir quoi ? Si t’es dans la norme ? Laisse tomber ce genre de préoccupation, va… Ça mène nulle part… Et ça te bouffe la tête…


– Je l’ai revu Clément… On a recommencé… Dans le même restaurant… En bas… Sauf que cette fois un martinet il avait apporté…
– Et alors ?
– C’est pas vraiment pareil les sensations… C’est mieux dans un sens… Enfin non… Différent… On peut pas comparer…
– Mais quand même je dois être un peu folle…
– Ça y est ! Voilà que ça la reprend !
– Parce que… Non, mais attends ! Tu trouves ça normal, toi, de passer des heures et des heures à regarder les marques sur son derrière dans la glace ?

jeudi 22 mai 2014

La petite vendeuse (18)

– Levez-vous ! Allez, dépêchez !
– Hein ? Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ?
– Il y a que vous imaginez quand même pas que vous allez rester à vous prélasser au lit pendant qu’Aliane et moi on va se taper tout le boulot… Après la nuit que vous nous avez fait passer… Manquerait plus que ça !
– Il est où Stéphane ?
– Reparti… Il a une vie en-dehors de vous Stéphane, figurez-vous ! Un travail… Des occupations…
– Il va revenir ?
– Aujourd’hui sûrement pas !
– Oui, non, mais… une autre fois… À ton avis ?
– Peut-être… Et puis peut-être pas… Avec lui pour savoir ! Oh, mais vous allez pas commencer à nous faire votre petite midinette fleur bleue… Parce que… il vous a tirée… Bon, ben voilà ! Vu comment vous avez braillé pendant des heures et des heures vous y avez trouvé votre compte… Et pas qu’un peu… Tant mieux pour vous… Mais il y a pas de quoi tomber amoureuse pour autant… Si vous voulez pas y laisser des plumes… Parce que Stéphane, c’est Stéphane…
– Comment ça « Stéphane, c’est Stéphane ? »
– Vous verrez par vous-même… Bon, mais allez nous préparer le petit déjeuner, tiens, plutôt, pendant qu’on va se laver, Aliane et moi…


En grands éclats de rire derrière la porte de la salle de bains… Qu’est-ce qu’elles pouvaient bien dire ? De quoi elles pouvaient parler ? De Stéphane ? Je me suis approchée… Sur la pointe des pieds…
– J’hallucine, là… Non, mais comment elle te mange dans la main…
– J’te le disais !
– Mais à ce point-là ! T’en fais vraiment tout ce que tu veux, hein !
– Tout ! Et davantage encore… Elle a une telle trouille que je me tire et que je l’abandonne toute seule au milieu de ses sapes…
– Tu ferais une belle connerie… Parce que t’es carrément la reine, là… La vraie patronne, c’est toi…
– Je sais, oui… Mais bon…
– Mais bon quoi ?
– Heureusement que ça se passe comme ça… Que j’ai pris le dessus… Ça met un peu de piment… Et heureusement que t’es arrivée… Parce que qu’est-ce que je me ferais chier sinon… Jamais j’aurais tenu le coup, je crois… Et à terme, si elle veut que je reste, va falloir qu’elle y mette du sien… Beaucoup plus encore qu’elle ne le fait…


– Il est passé au magasin Stéphane tout à l’heure…
– Et il est pas monté !
– Ben, non ! Non ! Il était pressé…
– Il aurait pu quand même… Ne serait-ce que deux minutes…
– Eh ben, il l’a pas fait… Par contre on a un peu discuté tous les deux en bas… Et j’en ai appris de belles… Vous lui auriez demandé de vous mettre des fessées…
– Hein ? Mais non, c’est pas ça…
– Ah, oui ? C’est quoi alors ?
– C’est juste que je lui ai dit que si jamais je recommençais comme l’autre fois au restaurant il pourrait… Il aurait le droit…
– Et avec la permission de qui ?
– Mais de personne… Je…
– C’est bien là le problème… Jusqu’à preuve du contraire, c’est à moi de décider… De décider si vous en avez mérité une de fessée… Ou pas… Et qui doit vous la donner… Non ? Vous croyez pas ?
– Je sais pas… Je…
– Eh bien moi, je sais… Que vous preniez encore une fois – une seule fois – une initiative de cette nature et c’en est fini de Stéphane… Vous ne le reverrez jamais… C’est bien compris ?
– Oh, oui… Oui… Non… Je te promets…
– Et moi, celle que je vais vous flanquer maintenant je vous promets que vous allez la sentir passer…

lundi 19 mai 2014

Le Centre (69)



– Je pensais pas que c’était ça, moi, une fessée !
– Que c’était quoi ?
– Ben ça ! C’est franchement pas la mer à boire, hein, finalement !
– Je te le disais !
– Je m’en faisais tout un monde… Bon… C’est vrai que ça pique… C’est vrai que ça chauffe… Mais c’est très supportable… Et même…
– Et même ?
– Il s’en faudrait pas de beaucoup pour que ce soit agréable…
– Ça ! Faut dire aussi qu’il sait y faire Clément… Et que pour une première fois valait mieux que ce soit lui…
– Non, mais comment il t’emberlificote tout quand il te parle ce type… Tu sais plus du tout où t’en es…
– C’est fait exprès…
– Tu t’empêtres… Tu t’enferres… Je finissais presque par le croire que j’avais menti… Et que je le méritais d’être punie…
– Il sait toujours mettre le doigt là où il faut… Là où il y a quelque chose qu’est pas trop clair en toi…
– Et maintenant ? Il va se passer quoi maintenant ?
– Ça, ça dépend de toi… Si t’es décidée ou pas…
– Je crois, oui…
– Alors demain je dis à Sandra que t’es d’accord pour faire le bout d’essai qu’elle t’a proposé… Et après vogue la galère…
– Hou la la ! J’ai la trouille… Non, mais comment j’ai la trouille !


– Ce sera mardi… À 15 heures…
– Mardi ! Déjà !
– Tu lui aurais pas fait excellente impression ça aurait pas été aussi vite… Je commence à la connaître Sandra depuis le temps…
– C’est Clément qui va me le faire ?
– Ça, ça m’étonnerait… Il est sur un tournage…
– Qui alors ?
– Je sais pas… Sans doute Sylvain… Tu verras bien n’importe comment…
– Il tapera fort ?
– Un peu quand même, oui… Faut qu’elle puisse se rendre compte…
– Plus que Clément hier ?
– À peu près pareil… Sûrement… T’inquiète pas…
– Et toi, tu seras là ?
– Ah, non, non… Ce serait très mal vu…
– Va falloir que je fasse quoi au juste ? Que j’aie l’air d’avoir mal ? Que j’aie l’air d’aimer ça ?
– Le mieux… Tu te mets à l’écoute de ce que tu ressens et tu restes la plus naturelle possible… Quand on simule, dans ce genre de truc, c’est très rare que ça donne de bons résultats…


– Ça y est ! Ça y est ! Je suis prise…
– Ah, ben tu vois…
– Dès la semaine prochaine je commence… « Faut battre le fer tant qu’il est chaud… » qu’elle m’a dit… Par contre c’était pas du tout Sylvain…
– Ah, oui ? C’était qui ? Alexandre ?
– Non… Une nana…
– Helline… Sûrement…
– Si je m’attendais à ça ! Une nana qu’a commencé d’emblée par m’engueuler… Sans dire bonjour ni rien…
– Alors oui… C’était Helline…
– Que soi-disant je couchais avec son mec… « Mais tu vas me le payer, sale garce ! Tu vas me le payer… » Elle avait l’air tellement en colère que j’ai commencé par me demander si c’était pas sa femme à Jean… Qu’aurait découvert le pot-aux-roses… Mais c’était idiot… Qu’est-ce qu’elle aurait fait là ? En tout cas elle le jouait super bien le rôle… T’aurais vu ça comment elle s’est jetée sur moi ! En me traitant de tous les noms… Comment elle m’a bousculée… Poussée contre la fenêtre… Et comment elle me l’a descendue ma petite culotte…
– Elle a dû t’en mettre une bonne… Elle est réputée pour ça Helline…
– Pas trop… Enfin je sais pas… Avec un espèce de truc en caoutchouc elle a tapé… J’ai braillé à ce qu’il paraît… Je me rappelle pas… Mais ce qu’il y a de fou, c’est que j’étais complètement entrée dans le rôle… Comme si c’était vraiment la femme de Jean… Qui se vengeait de ce que je couche avec son mari… Non, mais tu te rends compte ?


jeudi 15 mai 2014

La petite vendeuse (17)

– Ça y est ! C’est le grand jour… Il va arriver… Il arrive…
– Stéphane ?
– Évidemment Stéphane… C’est ce soir… Vous allez enfin y avoir droit… Vous êtes contente ?
– Je…
– J’espère bien… Et j’espère que vous me ferez pas honte ce coup-ci… Comme la dernière fois…
– Non… Non… Je t’ai promis…
– Oui, ben vous avez tout intérêt à la tenir votre promesse… Parce que sinon… Oui ? Vous vouliez dire ?
– Non… Rien…
– Mais si ! Il y a quelque chose qui vous démange… Je commence à vous connaître, vous savez, depuis le temps ! Allez, je vous écoute…
– C’est que je me demandais… Va falloir que je sois comme ça quand il va arriver ?
– Comme ça ? Comment ça « comme ça » ?
– Ben… Toute nue…
– Évidemment ! Pourquoi ? Ça vous pose un problème ?
– Non… Si… Non… Enfin un peu quand même…
– Oui, oh ! De toute façon vous y serez ce soir à poil devant lui… Avec lui… Alors un peu plus tôt un peu plus tard…
– C’est pas vraiment pareil…
– Vous aimez ça, hein, tout compliquer… Il y a pas à discuter n’importe comment… Parce que vous reconnaîtrez quand même que vous lui devez une compensation… Vu la façon dont vous vous êtes comportée au restaurant l’autre soir… Et ça, il va apprécier… Ça fait pas l’ombre d’un doute…


Il a apprécié… Il a tranquillement, quand je lui ai ouvert, posé les yeux sur mes seins… Les y a laissés…
– C’est comme ça que je les imaginais… Magnifiques…
– Elle a absolument tenu à venir t’ouvrir à poil…
– Et elle a eu raison…
Il y a déposé un baiser… À la pointe… Sur chacun d’eux… L’un après l’autre…
– Bon, ben finis d’entrer… Viens t’asseoir…
– Plus tard, les filles, plus tard ! Tout à l’heure… Pour le moment j’ai à faire…
Et il m’a prise par la main… Entraînée dans la chambre…


Ses mains… Ses yeux… Ses lèvres… Son corps nu… Ses fesses sous mes doigts… Son corps sur le mien… Dans le mien… Tout a chaviré…


– Quelle gourmande elle fait cette petite Madame…
– C’est toi… C’est parce que…
– Il y avait longtemps, hein !
– Oh, oui !
– Combien ?
– Je sais pas… Je sais plus… Ça n’a pas d’importance n’importe comment… Ça n’en a plus…
Et je l’ai couvert de baisers…


– Tu reviendras, hein ?
– Si tu es très gentille…
– Mais je le suis !
– Tu l’as pas toujours été…
– Ah, oui… L’autre soir… Tu m’en veux ?
– Un peu…
– Je suis idiote par moments… Je suis complètement idiote… Mais faut pas me laisser faire… Si je recommence… Ça… Ou autre chose… Faudra pas… Faudra me punir…
– Te punir ? Comment ?
– Il y en a pas trente-six des façons…
– Une fessée ?
– Ben oui… Oui… Tu le feras, tu me promets ? Je veux pas te perdre, moi, maintenant…

lundi 12 mai 2014

Le Centre (68)



La porte… Il a échangé quelques mots, à voix basse, avec Violaine… Ils se sont approchés… Il s’est approché… Immobilisé derrière moi… M’a posé une main au creux des reins…
– Alors c’est cette jeune fille… Déjà en position… Prête à l’emploi pour ainsi dire… Faut croire que ça pressait…
– Hein ? Ah, mais non… Non… Pas du tout… C’est parce que… J’ai pensé… Enfin on a pensé avec Violaine… Que ce serait mieux… Plus facile pour moi…
– Oui, ben en attendant, vous savez pas ce que vous perdez… De quoi vous vous privez… Du bonheur d’être sermonnée… Menacée… De celui de sentir qu’on vous relève votre jupe… Qu’on vous baisse votre culotte… Et de tant d’autres choses… Alors ce qu’on va faire… Vous allez vous rhabiller… Et aller méditer, là, à côté, dans la chambre, sur ce qui vous attend… Filez ! On vous appellera…

– Venez maintenant… Là… Ici… Plus près… Encore…
Il s’est assis sur le canapé… M’a laissée debout… Attirée… Ses genoux contre les miens… Il m’a pris les mains… Les deux… Un frisson m’a parcourue toute…
– Bon… Et maintenant dites-moi…
– Que je vous dise ? Mais que je vous dise quoi ?
– Ce que vous êtes venue faire ici ce soir…
– Hein ? Mais vous le savez bien…
– Je veux vous l’entendre dire…
– C’est parce que… faire du cinéma j’aurais bien aimé… J’aimerais bien… Seulement pour y arriver… Avec toutes les filles qu’il y a… Qui veulent aussi… Sans compter que là-dedans, c’est surtout au piston que ça marche… Alors on n’a pratiquement aucune chance… Sauf à passer, à ce qu’elle m’a dit Sandra, la responsable, par des films comme ça… Comme elle fait Violaine… Et vous aussi…
– Quels films ?
– Ben…
– Le mot vous gêne ?
– Non… Non…
– Eh bien alors !
– De fessées…
– Et donc ?
– J’en ai jamais reçu… Du coup forcément je me demande… Si je pourrai… Si je serai capable… Si je vais pas…
– Mouais… Mouais… Et si maintenant vous me disiez la vérité ?
– La vér… Mais je vous la dis… Mais c’est ça !
– Bien sûr que non ! Et vous le savez très bien…
– Ah, si, si ! Je vous assure…
– Non ! La vérité, c’est que ça fait des années et des années que vous rêvez d’en recevoir une de fessée… Qu’à tout un tas de gens vous l’avez offert votre petit derrière… Qu’à tout un tas de gens vous continuez à l’offrir… Mais en rêve… Seulement en rêve… Jamais vous n’avez encore osé sauter le pas… Qu’est-ce que vous seriez obligée de penser de vous-même ! Heureusement on vous a tendu la perche… Que vous vous êtes empressée de saisir… Vous l’avez votre prétexte… Vous le tenez… Vous pouvez vous dissimuler en toute tranquillité derrière…
– Vous vous trompez… Vous vous trompez complètement…
– Et vous, vous mentez… Vous mentez aux autres et à vous-même… Vous ne serez jamais actrice… Et vous le savez très bien…
– Je…
– Vous, quoi ? Vous vous prenez pour qui ? Marion Cotillard ? Sophie Marceau ?
– Mais non, mais…
– Eh bien alors !
– C’est pas parce que…
– Quand vous aurez fini d’ergoter à propos de tout comme ça… C’est d’un agaçant ! Vous avez menti, un point c’est tout… Reconnaissez-le au moins !
– Je sais pas… Je sais plus… Vous embrouillez tout…
– Et s’il y a un défaut que je ne supporte pas, c’est bien celui-là… Oh, mais on va vous en guérir ! Je peux vous assurer qu’on va vous en guérir… Une bonne fessée pour commencer… Et vous y verrez beaucoup plus clair… Non ? Vous croyez pas ?
– Peut-être, si !
– À la bonne heure ! On se montre enfin raisonnable… Bon, alors maintenant on retire sa jupe et on la baisse bien gentiment sa petite culotte… Comme ça, oui ! Et on vient là… Sur mes genoux… Eh bien voilà… Vous voyez quand vous voulez…



Il m’a fait relever…  M’a soulevé le menton du bout du doigt…
– On sera sage maintenant ? On mentira plus ? On promet ?
J’ai promis…