jeudi 29 août 2013

La passion de Madame la Directrice ( 1 )

– Je peux te parler ?
Bien sûr qu’elle pouvait me parler Camille… Bien sûr…
– Mais pas ici… Pas sur le parking du boulot… Rendez-vous dans dix minutes sur celui du stade…

Elle s’est garée… Est montée, d’autorité, à mes côtés…
– Ça doit te surprendre, non ?
– Un peu…
– Parce qu’on a toujours eu d’excellents rapports, toi et moi… De collègue à collègue… Mais ça s’arrête là… Et ça devrait d’ailleurs normalement s’arrêter définitivement là… Je suis virée…
– Hein ? Mais pourquoi ? Qu’est-ce que c’est que cette histoire ?
– C’en est une longue d’histoire… Est-ce que je peux te faire confiance ? Est-ce que tu peux me jurer que tout ce que je vais te dire là restera strictement entre nous…
– Tu as ma parole…
– Personne l’a su, mais je suis sortie avec son fils à la mère Boudet…
– Ah…
– Et elle a pas supporté… Son fils chéri… Avec l’une de ses employées ! Et puis quoi encore ! Elle a fait tout ce qu’elle a pu – je te passe les détails, mais vraiment tout ce qu’elle a pu – pour nous séparer… Et forcément, au bout du compte, elle y est arrivée…
– Ça peut peut-être se rattraper…
– Oh, non ! Non… Après ce qu’on s’est dit, non… C’est plus possible… Et puis de toute façon j’ai pas envie… Affaire classée… Ça aurait pu en rester là, mais elle s’acharne contre moi l’autre salope… Et elle me vire… Elle me fait payer d’avoir osé lever les yeux sur fiston adoré…
– Mais on fout pas les gens dehors comme ça enfin ! Il y a des lois…
– Oui, oh, alors ça !
– Faut pas te laisser faire… Faut porter plainte… Faut… Et elle a inventé quoi comme prétexte ?
– Je l’aurais volée…
– Elle a pas de preuves…
– Si ! Inventées de toutes pièces, mais elle en a… Elle m’a piégée en fait… La camera de surveillance me montre en train de fouiller dans les tiroirs de son bureau… Sauf que c’est elle qui m’y avait envoyée… Chercher un soi-disant bordereau URSSAF… Qui s’y trouvait évidemment pas…
– Oh, la garce !
– Ça, tu peux le dire…
– Oui, mais quand même… Au tribunal…
– Tu parles ! Avec un atout comme ça dans sa manche… Et puis, à supposer que je finisse par être complètement blanchie, tu sais comment sont les gens… « Il y a pas de fumée sans feu… » Tout ça… La réputation de petite voleuse je vais me la traîner jusqu’à la fin de mes jours…
– Il y a pas de solution, quoi !
– Pas vraiment, non…
– Et tu comptes faire quoi ?
– Pour le boulot je sais pas encore… Faut que je voie… Mais pour elle, elle l’emportera pas au paradis, ça, c’est sûr… Je vais la faire payer… D’une façon ou d’une autre je vais la faire payer… Cher… Très cher…
– Comment ? T’as une idée ?
– Oh, que oui ! Et… éventuellement… tu m’aiderais ?
– Si je peux… Et si ça doit pas me poser de problèmes…
– Ça t’en poserait pas, non… Au contraire… Ça te mettrait en position de force…
– En position de force ? Explique !
– Notre chère directrice, responsable de l’une des plus grandes succursales de l’enseigne, l’irréprochable Madame Boudet – à qui on donnerait le bon Dieu sans confession – éprouve une véritable passion pour la fessée…
– C’est pas vrai ! Tu sais ça comment ?
– Un jour que j’étais chez elle – en son absence : j’étais formellement interdite de séjour – et que fiston dormait du sommeil du juste j’ai un peu visité son ordinateur… Et comme je suis pas née de la dernière pluie, que je me laisse pas abuser par des titres de dossiers rébarbatifs – ce sont souvent les plus intéressants – j’ai fait des découvertes passionnantes… et très édifiantes… Non seulement Madame collectionne les photos de culs rougis – il y en a des centaines – mais s’épanche généreusement sur un forum qui s’est fait une spécialité de cette retentissante passion…
– Je te crois, mais…
– Mais t’as du mal… Je te comprends… On l’imagine mal dans le rôle… Tu veux des preuves ? Tiens ! T’as tout là-dessus… L’adresse du forum… Son pseudo… Le mien… Parce qu’évidemment, du coup, j’en ai créé un… Et ce qui serait bien…
– C’est que moi aussi je m’inscrive…
– Voilà, oui…
– Pour ?
– Tu devines pas ?
– Ben oui… Si ! Seulement…
– Mais essaie ! Essaie ! Je suis sûre que ça va le faire…      

       

mercredi 28 août 2013

Escobarines

Plus de 200 Escobarines… Plusieurs années passées en leur compagnie… J’éprouve toujours, à leur égard, la même ferveur… Mais il me semble indispensable de m’éloigner d’elles pendant quelque temps… Histoire de pouvoir les retrouver, d’ici 5 à 6 mois, avec un plaisir renouvelé…
Encore un grand merci à Jean-Philippe ( Escobar ) de me permettre de prendre autant de plaisir à la fréquentation assidue de ses héroïnes…

Et pour vous faire patienter en attendant leur retour, dès demain commencera une histoire au long cours : celle d’une directrice de grande surface qui éprouve une passion immodérée pour la fessée…  

lundi 26 août 2013

Le Centre ( 34 )

Je continue, Valentine… Je continue… Je continue… Je continue… Si tu crois que je vais me décourager… eh bien t’as tout faux…


– Madame est rentrée bien tard cette nuit… Ou plutôt… ce matin…
– Vous me surveillez, Armand ?
– Je ne me permettrais pas, Madame… Quoique…
– Quoique ?
– Monsieur m’a chargé de veiller, en son absence, à ce que tout se passe pour le mieux… Et s’il vous arrivait quelque malheur il m’en tiendrait pour personnellement responsable…
– Que voudriez-vous donc qu’il m’arrive ?
– Le danger est partout… Surtout la nuit…
– Pas quand on ne se déplace qu’en taxi…
– Il y a d’autres dangers…
– Lesquels, Armand ?
– Que Madame me pardonne, mais Madame sait fort bien de quoi je veux parler…
– Assurément non…
– Je supplie Madame de ne pas me contraindre à être plus précis…
– Il va pourtant le falloir, Armand…
– Si, depuis que Monsieur s’est éloigné pour ses affaires, Madame passe systématiquement toutes les nuits dehors…
– C’est qu’une amie qui m’est très proche est tombée gravement malade et qu’il est de mon devoir…
– Je ne me permettrais pas de mettre la parole de Madame en doute… Toutefois…
– Toutefois ?
– Ce n’est pas chez cette amie – qui se porte d’ailleurs comme un charme – que se rend nuitamment Madame…
– Et chez qui donc alors, s’il vous plaît ?
– Chez Monsieur De Bléry…
– Vraiment ?
– Vraiment… Et pas seulement… Madame apprécie aussi infiniment la compagnie de Monsieur Balignac…
– Taisez-vous !
– Ainsi que, mais beaucoup moins souvent, celle du jeune Monsieur Cargeron…
– C’est infâme… Vous êtes infâme… De quel droit vous permettez-vous de m’espionner ainsi ?
– Je me contente d’obéir aux ordres de Monsieur…
– Écoutez, Armand, Monsieur a énormément de qualités… Beaucoup plus sans doute que la plupart des hommes…
– Je n’en ai jamais douté…
– Mais… Combien c’est difficile… Il m’en coûte infiniment de vous faire cet aveu…
– Mais ?
– Mais, sexuellement, il n’est pas toujours forcément à la hauteur des attentes d’une femme dans la pleine force de l’âge… Vous comprenez ?
– Ce que je comprends, c’est que Madame est très gourmande…
– Je vous en prie, Armand… Ne soyez pas…
– Et qu’outre son mari il lui faut trois amants pour être pleinement satisfaite…
– Vous êtes quelqu’un d’intelligent, Armand… Très… Vous ne pouvez pas ne pas comprendre que quand on veut sauver son couple on n’a parfois pas d’autre solution…
– Que d’aller coucher ailleurs…
– Vous avez une façon de présenter les choses…
– Qui a le mérite d’aller droit à l’essentiel…
– Qu’allez-vous faire, Armand ?
– Ce que je vais faire ?
– Allez-vous tout révéler à mon mari ou allez-vous me garder le secret ?
– Cela dépend de vous, Madame…
– C’est-à-dire ?
– C’est-à-dire que vous reconnaîtrez avec moi que lorsqu’on se comporte comme vous le faites il arrive forcément un moment où, d’une façon ou d’une autre, il faut payer la note…
– Ce qui signifie ?
– Que je ne me tairai qu’à la condition que Madame vienne bien sagement s’allonger en travers de mes genoux et se laisse docilement déculotter pour recevoir la correction qu’elle a amplement méritée…
– Vous n’y pensez pas, Armand !
– C’est à prendre ou à laisser, Madame… Et sur-le-champ… Sinon… À peine Monsieur aura-t-il, tout-à-l’heure, passé la porte…
– Vous ne pouvez pas exiger de moi quelque chose d’aussi humiliant, Armand, je vous en supplie…
– La preuve que si ! Et que l’orgueil démesuré de Madame soit mis à rude épreuve, ce n’est pas, à mon humble avis, une si mauvaise chose… Bien au contraire…
– C’est odieux ! Vous êtes odieux…

– Pensez ce que vous voulez, mais venez me présenter votre petit derrière… Allons ! Il le faudra… Il le faudra de toute façon… Et le plus tôt sera le mieux… Ah, bien voilà ! Voilà…À la bonne heure…


jeudi 22 août 2013

Escobarines: Entre elles...

– Ah, ça y est, Maelys ! Tu t’es enfin décidée ?
– Oui… Enfin non… Je voudrais surtout me rendre compte… Parce que ce que je comprends pas, c’est quel plaisir vous pouvez bien trouver à vous faire tambouriner le derrière…
– Ça, ça dépend… Personne réagit pareil… Moi, par exemple, je peux pas dire que j’aime vraiment… Et même, à vrai dire, j’aime pas du tout… Non, c’est après… Quand je suis au boulot… De me dire que tous ces gens qui défilent, toute la journée, ils savent pas… Ils savent pas que la fille qui scanne leurs achats, là, à la caisse, elle a les fesses toutes rouges et que ça la brûle un max… Tu peux pas savoir ce que ça me fait cette idée… Je les regarde et… hou la la… Ça me met dans tous mes états… Je sais pas pourquoi… Et ça a pas d’importance pourquoi… Je m’en fiche… Non… Ce que je sais, par contre, c’est que c’est un truc, je pourrais plus m’en passer maintenant…
– Et t’es obligée qu’on te tape fort ?
– Ah, ben oui ! Oui ! Que ce soit le plus rouge possible… Que ça brûle le plus possible…
 Parce que ce que je fais des fois aussi après… Pas toujours… Pas souvent… Mais quand même… Ce que je fais des fois, c’est de pas mettre de culotte… Et d’imaginer que ça arrive… l’imprévu… l’accident idiot… Qui fait qu’on se rend compte… Quelqu’un… Un client… Un collègue… Ou un passant dans la rue… Qui voit que je m’en suis pris une bonne… Mais alors là une vraiment sévère… Le pied !
– Ça pourrait arriver vraiment n’empêche…
– Je sais, oui ! C’est ce qui me fait monter l’adrénaline… Sauf que si ça arrivait vraiment ça me ferait pas rire… Mais alors là pas rire du tout…
– Ça ! Et toi, Alessia ?  
– Oh, moi ! Moi, ce qu’il y a, c’est que mon patron arrête pas de me menacer de m’en mettre
une… Pratiquement tous les jours j’y ai droit… « Encore un mail bourré de fautes d’orthographe, Alessia… Mais quand ferez-vous enfin attention à ce que vous faites ? Non… Je vois qu’une solution… Une bonne fessée… Depuis le temps que je vous la promets, vous allez y avoir droit à force de faire… » Je souris… S’il savait ! S’il savait que pas plus tard que la veille au soir… Ça manque pas de sel, moi, je trouve, comme situation…
– Et tu te la fais donner juste pour ça ?! Juste pour que quand il t’en parle…
– Ah, non… Non… Contrairement à Laetisse, moi, en prendre je trouve pas ça désagréable du tout…
– Arrange-toi pour qu’il t’en mette une alors…
– Oui, ben alors là sûrement pas… Pas question… il y a pas de risque… J’ai pas du tout l’intention de mélanger le boulot avec quoi que ce soit d’autre…
– Et si c’était pas au boulot… t’aurais envie ? Avec lui… t’aurais envie ?
– J’aurais surtout envie de voir la tête qu’il ferait en découvrant que j’en ai déjà reçu une…
– Ce qui paraît clair en tout cas, c’est que lui il en crève d’envie…
– Ça, c’est sûr !
– Bon, mais… et toi, Betsy ?
– Moi, je montre… Je montre vraiment…
– Ah, oui ? À qui ?
– Mon gynéco… Quand j’y vais – et bon, je vais pas te raconter ma vie, mais c’est assez souvent – quand j’y vais, c’est bien rare que la veille ou l’avant-veille je sois pas passée par ici… Je la joue tranquille… naturelle… la fille pour qui ça va de soi… Qui voit vraiment pas où pourrait y avoir un problème… Et lui aussi du coup… Il fait celui qui se rend compte de rien… Très classe… Très pro… Mais je vois bien qu’il s’en pose des questions… Et pas qu’un peu… Qui c’est qui me la flanque la fessée ? C’est pas mon père quand même ? À mon âge ! Mon petit ami ? Oui, sans doute… Sûrement… À moins que… Il en crève d’envie de me demander… Il ose pas… Pas encore… Mais ça viendra… Un jour ou l’autre ça viendra…
– Et tu lui diras quoi ?
– Oh, alors ça j’en sais rien du tout… Ça dépendra… De comment il va poser la question… De mon état d’esprit du moment…
– Mais ce sera pas la vérité…
– Je crois pas, non… Ça m’étonnerait…
– Alors, Maelys, t’en penses quoi de tout ça ?
– Je sais pas…
– Ça te dirait pas ? Imagine ! Quand tu serais sur ta tournée le lendemain… Que tu ferais signer les recommandés aux petits vieux… Tout ça… Ce serait génial, non ?
– Oui, mais…
– Mais faut qu’elle puisse juger sur pièces, les filles ! Parce qu’on discute… On discute… Seulement…
– Oui, t’as raison, Alessia… Allez !



– Vous tapez fort… Je pensais pas que c’était si fort… Mais quand même… Quand même… J’ai bien envie d’essayer…

lundi 19 août 2013

Le Centre ( 33 )

Celle-là non plus tu la liras sûrement pas… Tu t’en fiches en fait… Si tu m’as demandé ça, c’est juste pour prouver que tu pouvais tout obtenir de moi… Absolument tout ce que tu voulais… C’est vrai… La preuve : je continue… Je vais continuer…

– Madame Lambert… Oui… Si je vous ai convoquée dans mon bureau, en présence de Monsieur le Censeur, c’est pour que nous fassions ensemble le point sur ces vols à répétition qui se produisent dans les vestiaires du gymnase… Auriez-vous, de votre côté, quelque élément nouveau ? Des soupçons qui se porteraient sur l’un ou l’autre de vos élèves ?
– Rien qui me permette d’être vraiment affirmative…
– Nous avons, quant à nous, quelque peu avancé…
– Vous m’en voyez ravie… Cette histoire empoisonne l’atmosphère du lycée depuis des semaines…
– Je ne vous le fais pas dire…
– Et il est temps… Il est grand temps que tout cela s’arrête… Et qu’on trouve une solution…
– Ce qui ne saurait tarder… Nous sommes sur la bonne voie… Nous avons procédé par recoupements et nous sommes arrivés à la conclusion que ces vols ne pouvaient matériellement pas avoir été perpétrés par un seul et même élève… Il faudrait qu’ils soient plusieurs, au moins trois, appartenant à des classes différentes…
– Ce qui n’a rien d’impossible…
– En effet… Ils peuvent être de mèche… Ou l’un peut avoir commencé… Et les autres s’être inspirés de son exemple… Mais nous avons envisagé une autre hypothèse… Que le voleur – ou la voleuse – ne soit tout simplement pas un élève…
– Mais qui alors ?
– Vous êtes quatre professeurs d’EPS…
– J’imagine mal l’un de mes collègues…
– Vos collègues certes non… Mais vous, Madame Lambert ?
– Je ne vous permets pas…
– Comment expliquez-vous qu’on vous ait vue, à plusieurs reprises, depuis les bâtiments administratifs, entrer dans le gymnase – et en sortir – à des heures où vous n’aviez pas cours…
– Sans doute y avais-je à faire…
– Aux heures précisément où ces vols étaient commis ?
– Vous m’accusez sans preuves…
– Nous en avons… Et de solides…  
– Lesquelles ?
– Vous verrez bien… Nous les produirons le moment venu… Parce que nous allons bien entendu porter plainte au pénal… Et une procédure disciplinaire va être engagée contre vous… Une procédure qui a toutes les chances – je ne vous le cacherai pas – d’aboutir à une radiation de l’Education Nationale… Sans compter votre réputation ternie… Votre mari et vos enfants au courant… Non… Votre intérêt, à l’évidence, c’est que tout cela se règle le plus discrètement possible… En interne… Vous ne croyez pas ?
– Si !
– C’est effectivement beaucoup plus raisonnable… Bien… Alors vous allez commencer par reconnaître, à haute et intelligible voix, que vous êtes bien l’auteur de ces vols…
– C’est moi, oui, Madame le Proviseur…
– Et vous engager formellement à ne plus recommencer…
– Je m’y engage…
– Il va de soi que si, d’aventure, vous ne teniez pas votre promesse plainte serait déposée contre vous le jour même… D’autre part, vous allez bien entendu restituer, dès demain, tout ce dont vous vous êtes emparée au détriment de vos élèves et de vos collègues… Nous nous chargerons de la restitution… Quant à la sanction qui va vous être appliquée… Vous avez bien conscience qu’elle est indispensable ?
– Oui… Oui…
– Très bien… Alors nous avons opté, Monsieur le Censeur et moi-même, après mûre réflexion, pour une fessée…
– Une fessée ?! Mais…

– Une fessée, oui… Et ce n’est pas négociable… Une fessée qu’il va vous administrer lui-même… Sur-le-champ… Et je peux vous dire que vous allez vous en souvenir… Allez ! Déculottez-vous, Madame Lambert..   


jeudi 15 août 2013

Escobarines: La championne

– Ah, ben bravo ! Bravo ! T’espères arriver à quoi avec des chronos pareils, hein, tu peux me dire ?
– J’ai eu un coup de mou…
– Un gros coup alors ! Non, ça va pas, Laura ! Ça va pas du tout… Quinze jours que tu accumules les contre-performances… Je te rappelle quand même que les championnats sont dans un mois et qu’à ce rythme-là…
– Je serai prête…
– Oui, oh, alors ça ! C’est à moi d’en décider… Non… Qu’est-ce qu’il y a ? Tu peux m’expliquer ? T’as des problèmes en ce moment ?
– Mais non… Non… Il y a rien…
– Je vais te le dire, moi, ce qu’il y a… C’est qu’on peut pas passer ses nuits à faire la bamboula, rentrer à quatre heures du matin et être fraîche et dispose, le lendemain, pour l’entraînement…
– Je fais pas la bamboula…
– Ah, non ? Tu veux que je te dise avec qui tu sors ? Et où ? Tu veux que je te dise où ?
– J’ai vingt ans, moi ! Et si je peux pas m’amuser un peu de temps en temps…
– Oh, mais tant que tu voudras tu vas l’avoir l’occasion de t’amuser… Tant que tu voudras…
Parce que déjà, dans un premier temps, les championnats tu les feras pas…
– Hein ? Mais…
– Laisse-moi finir... Ensuite tu vas te chercher un autre entraîneur… Je n’ai pas de temps à perdre avec des athlètes qui ne s’investissent que du bout des crampons et qui préfèrent faire passer leurs menus plaisirs avant leur carrière sportive…
– C’est pas ça ! C’est pas ça du tout…
– Je le regrette, Laura ! Beaucoup… Tu es très brillante… Très douée… Tu aurais pu atteindre un très haut niveau… Tu préfères céder à la facilité… C’est ton choix… Je te souhaite de ne pas avoir à le regretter…

– Je peux vous parler ?
– Je t’écoute…
– Ce que vous m’avez dit avant-hier… Que vous voulez plus de moi… C’est irrévocable ?
– T’as fait tout ce qu’il fallait pour que ça le soit…
– Il y a qu’avec vous que je peux progresser…
– Il fallait y réfléchir avant…
– Vous voulez pas me laisser une chance ?
– Il faudrait que tu mettes vraiment beaucoup d’eau dans ton vin…
– Je veux continuer à travailler avec vous… Je vous promets que…
– Je vais y réfléchir… Reviens demain… Je te donnerai ma réponse…

– Vous voulez bien ?
– Oui, mais je pose mes conditions…
– Tout ce que vous voudrez… Dites…
– J’attends de toi la ponctualité la plus absolue…
– Ce sera le cas…
– J’exige d’être systématiquement tenu au courant de tes fréquentations et de tes sorties… De pouvoir m’y opposer si je le juge nécessaire… Et d’être en mesure de te joindre à tout moment…
– Oui…
– Et à la moindre incartade, au moindre faux pas, tu te laisseras punir sans rechigner…
– Punir ?
– Punir, oui…
– Comment ça ?
– Comme la gamine irresponsable que tu auras été…
– Oh, non !
– Comme tu voudras… Dans ces conditions tout est dit et tu n’as plus qu’à…
– Si ! Si ! J’accepte… J’accepte…

– Tu sais ce qu’on avait dit…
– Je sais, oui… Mais c’était juste une fois comme ça… Parce que c’était son anniversaire à Melissa… Et qu’on est copines depuis le CP…
– Je veux pas le savoir… Tu avais pris des engagements… Tu ne les as pas tenus… Baisse ton survêt… Allez ! Baisse-le ! Non ? Alors tu rassembles tes affaires et… Ah, ben voilà !


– Viens voir, Aurélie…
– Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ?
– Viens voir, j’te dis !
– Wouah ! Mais c’est Laura ! Qui c’est qui lui a fait ça ?
– Monsieur Sanchez… À cause qu’elle en fait qu’à sa tête… Et il l’a mise au coin… Avec défense d’en bouger…
– Comment j’aimerais pas ça, moi, qu’on me fasse un truc pareil…
– Oui, mais nous, il y a pas de raison…

– Ce qu’elle doit être vexée ! Orgueilleuse comme elle est ! Je vais chercher les autres… Faut qu’elles voient ça ! Faut absolument qu’elles voient ça !  

   

lundi 12 août 2013

Le Centre ( 32 )

Tu me dis rien, Valentine… Elle t’a pas plu ma dernière histoire ?

J’en sais rien… Je l’ai pas lue… Pas le temps… J’étais chez Margaux et Martial… Mais continue ! Continue ! T’arrête pas ! Un récit chaque matin dans ma boîte mail je veux… Sinon… Tu sais ce qu’on a dit…

Oui… Alors voilà… Voilà…

– Tu es là, Jérôme… Ouf ! J’avais peur de pas te trouver…
– Qu’est-ce qu’il y a ? Qu’est-ce qui t’arrive ?
– Rien… Enfin si ! Je suis dans une mouise, mais une mouise !
– C’est pas encore le pognon, j’espère…
– Ben si ! Malheureusement, si !
– Non, mais c’est pas possible ça, ma pauvre Sonia ! Comment tu te débrouilles ?
– Je sais pas… Tu peux me dépanner ?
– Encore ! Non, mais attends ! 3500 je t’ai déjà avancés depuis le debut du mois…
– Ben oui, mais… Il y a qu’à toi que je peux demander ça… Depuis le temps qu’on est amis tous les deux… À qui tu veux d’autre ?
– Et il te faudrait ?
– Ben… Encore mille… C’est la dernière fois…
– T’as déjà dit ça la semaine dernière…
– Oui, mais cette fois c’est vrai… J’te jure…
– J’crois pas que ce soit un bon service à te rendre…
– Oh, si, va ! Si ! Qu’est-ce que je vais devenir moi, sinon ? Et s’il apprend ça mon mari… Non, mais alors là s’il apprend ça…
– S’il apprend quoi ?
– Non, mais je…
– À quoi il te sert cet argent en fait ?
– C’est parce que… Non, mais je le ferai plus… J’avais arrêté pourtant… Complètement… Et puis ça a été plus fort que moi…
– Tu joues, c’est ça, hein ?
– Mais ça durera pas… J’ai décidé… Ça durera pas…
– Ça passe pas comme ça… Du jour au lendemain…
– J’y suis déjà arrivée…
– Oui, mais t’as replongé…
– C’est parce que… Faut qu’on m’aide… Si personne m’aide… Il y avait quelqu’un qui m’aidait avant…
– Et il veut plus…
– Elle… C’était une femme… C’est pas qu’elle veut plus… C’est qu’elle est partie… En Amérique du Sud… Faudrait qu’il y ait quelqu’un d’autre… Je sais bien que j’aurai du mal à y arriver sinon… Et même… Je me fais pas d’illusions…
– Et elle s’y prenait comment pour t’aider ?
– Oh, il y en avait qu’un seul de truc qui marchait… Un seul… Mais c’était radical…
– Et c’était ?
– Rien… C’est sans importance… De toute façon…
– Mais si ! Dis !
– Je peux pas… J’aurais bien trop honte…
– Elle te flanquait pas la fessée quand même ?!
– Ben si ! Justement ! Si ! Chaque fois qu’elle savait que j’avais été là-bas, au casino, j’y avais droit… Elle me déculottait… Et à la canne elle me le faisait…


– Elle le savait comment ?
– Parce que je lui disais… J’arrivais à lui cacher un jour… deux jours… et je finissais toujours par lui dire… Je me sentais trop mal sinon… Je lui disais… Et je me sentais mal aussi… De la décevoir… Une fois de plus… C’était ça le plus dur… La décevoir… Pas la fessée… Je m’en fichais la fessée… Ça me faisait payer… Pour avoir trahi sa confiance… C’était rien… Mais la décevoir… Je voulais plus… Plus jamais… Et c’est comme ça qu’à la fin complètement ça m’est passé ce truc… Seulement quand elle est partie…
– Et donc ce que tu voudrais…
– Ben oui… Oui…
– Écoute… Moi, si tu veux…
– Toi ? Oh, non… Non… Je pourrais jamais… Non… Ton amie Valentine par contre… Je l’ai juste aperçue comme ça, mais… Tu voudrais pas me la faire rencontrer ?

jeudi 8 août 2013

Escobarines: Urbinia


– Qui est ce jeune homme qui s’enfuit, Urbinia ?
– Quel jeune homme ?
– Là-bas… Derrière les oliviers…
– Je l’ignore…
– Vraiment ?
– Vraiment…
– Hier déjà il rôdait dans les parages…
– Je n’y ai pas prêté la moindre attention…
– Avant-hier également…
– Sans doute quelque affaire qui l’amène par ici ?
– Quelque intrigue amoureuse ?
– Qu’en saurais-je ?
– Tu sais, par contre, ce qu’il advient des Vestales qui manquent à la chasteté…
– Comment l’ignorerais-je ?
– On les enterre vivantes après les avoir fouettées… Pinaria… Opimia…
– Elles savaient à quoi elles s’xposaient…
– Qui était ce jeune homme, Urbinia ?
– Je te l’ai dit, Flavius… Je l’ignore…
– C’est pourtant en sa compagnie que tu te trouvais tout-à-l’heure derrière les rochers là-bas…
– Moi ? Assurément non…
– Assurément si !
– Tu l’auras cru…
– Non pas… C’était toi… Mais trêve de bavardages… J’en référerai au Grand Pontife…
– Je suis innocente de ce dont tu m’accuses…
– Il te fera examiner par les médecins… Et s’il s’avère que…
– Je suis comme au premier jour…
– Ils verront bien… Nous verrons bien…

– Où vas-tu, Flavius ?
– Comme si tu l’ignorais… Où ma conscience me l’ordonne…
– Non… Attends ! Attends ! Il faut qu’on parle…
– Je n’ai rien à te dire…
– Mais moi, si ! Que veux-tu ? Pour prix de ton silence… Que veux-tu ?
– Ce jeune homme n’est certes pas le seul à te désirer, Urbinia…
– Eh bien allons ! Fais de moi ce qu’il te plaira… Et garde-moi le secret…
– Pas si vite ! Crois-tu que j’ignore quel châtiment attend celui qui séduit une Vestale ? Que je songe un seul instant à courir ce danger ?
– Alors que veux-tu ?
– Peut-être me satisferai-je d’assister à ton supplice…
– J’implore ta pitié, Flavius… Épargne-moi, je t’en conjure, cette mort atroce…
– Elle l’est assurément… La faim… La soif… L’air qui vient à manquer…
– Tais-toi !
– On s’écorche en vain les ongles contre les murs… On se tord par terre de désespoir…
– Assez ! Assez !
– À moins que…
– Oui ?
– Que je me contente, pour te punir, de te fouetter moi-même…
– Oh, oui, Flavius, oui… Je t’en serai éternellement reconnaissante…
– Toutes les fois que l’envie m’en prendra…
– Aussi souvent que tu voudras…
– Ce sera tous les jours…
– Si tu le souhaites…
– Aussi fort que bon me semblera…
– Comme il te plaira… Pourvu que la mort me soit épargnée…
– Elle te le sera…

Dénude-toi, Urbinia ! Agenouille-toi ! Face contre terre… Ne relève pas la tête… Je te l’interdis…
– Il y a quelqu’un… J’entends des pas…
– Il y a quelqu’un en effet…
– Qui est-ce ?
– Ce jeune homme dont tu prétends ignorer qui il est… Il est venu, à ma demande, pour te châtier…