jeudi 30 mai 2013

Escobarines: La maison aux volets bleus ( 6 )

18 Juin

« Elles sont parties les marques… » Déjà ! J’avais mis la dose pourtant… « Oh, il en reste bien un peu… Pas tellement… Presque pas… Mais il doit appeler tout-à-l’heure Kevin et si ça se voit presque plus je vais le prendre le risque… Je sens que je vais le prendre… Que je vais craquer… Alors le mieux… Non ? Vous croyez pas ? » Oh, si elle voulait… Si elle pensait… On n’était plus à une fessée près n’importe comment… Elle se l’est pas fait dire deux fois… Et en deux temps trois mouvements elle était installée, les fesses à l’air, en travers de mes genoux… Elles y étaient les marques… Un peu estompées, mais bien visibles… Et parfaitement identifiables… Aucun doute possible sur leur origine… Je n’ai rien dit… Je n’ai pas fait le moindre commentaire… Je me suis contentée de les raviver… Avec beaucoup de conviction… Elle a gémi… Elle a battu des jambes… Elle a crié… Je ne me suis pas laissée apitoyer… « Merci… J’y vais… » Elle avait bien cinq minutes ? « Non… Non… Faut que j’y aille… Il va appeler… »

Bien pressée la petite… Bien impatiente de se retrouver seule à seule avec elle-même… Pour… Évidemment… Pour se câliner toute seule… J’ai intérieurement souri… « Tu y prends goût, hein, ma cocotte… Tu y prends sacrément goût à te le faire tambouriner ton petit derrière… »


19 heures

La question que je me pose… Depuis ce matin ça me travaille… Si ça tombe, c’est un prétexte Kevin, va savoir… Et si elle avait définitivement rompu avec lui suite à l’épisode de l’anniversaire avec Yoan ? Et prétendait le contraire pour le plaisir de venir se prendre régulièrement sa petite fessée… C’est une hypothèse séduisante… Et qui tient la route…


21 Juin

Ils sont partis en week end, tous les deux, en amoureux… Je les ai regardés s’en aller, enlacés, par la fenêtre… Elle avait l’air ravie… Épanouie… Et donc… Donc, comme je le supposais, l’épisode Kevin est très vraisemblablement définitivement clos…


23 Juin

« C’est moi… » J’étais encore couchée… « Je peux entrer ? » Ben oui… Oui… Évidemment qu’elle pouvait… Qu’elle s’installe… Le temps que je…


Pour s’installer elle s’était installée ! À plat ventre, les fesses à l’air, sur mon canapé… « Ça devient une habitude, hein, ma petite fessée du lundi… » Une habitude ? Carrément une tradition, oui… Mais bon… Puisqu’il n’y avait pas d’autre solution… Puisqu’elle n’avait aucune volonté… « Je sais, oui… Mais peut-être qu’un jour… J’espère en tout cas… » Oui, ben en attendant on allait changer un peu notre fusil d’épaule… Passer à la vitesse supérieure… Question d’efficacité… Et j’ai brandi un martinet… Elle n’a rien dit… Elle s’est contentée d’enfouir, avec un soupir, sa tête dans son bras replié… Et j’ai cinglé… Une vingtaine de coups appliqués avec conviction… Quand elle s’est relevée elle avait les yeux brillants… Et les joues presque aussi rouges que son petit fessier…  

Le hasard… Le pur hasard… Elle venait de se reculotter… De remettre un peu d’ordre dans sa tenue... « Bon, ben j’y vais… » Qu’est-ce qu’elle avait de si pressé à aller faire, je pouvais savoir ? « Hein ? Mais rien… Rien… Seulement c’est son heure pour appeler Kevin comme ça le matin… » Je n’ai fait aucun commentaire… Je l’ai laissée partir… Regardée, par la fenêtre, rentrer chez elle… En ressortir, presque aussitôt, par la petite porte de derrière, celle qui donne sur le jardin… Le jardin ! Qu’est-ce qu’elle pouvait donc bien aller trafiquer dans le jardin à huit heures du matin ? D’autant qu’elle s’y éternisait… C’était quand même pas là qu’elle se… ? Ça m’est tombé dessus d’un coup… C’était l’évidence même… J’ai dévalé l’escalier… Elle y était pas dans son jardin… Elle avait filé… Par le petit portillon du fond… Pour aller où ? Ben oui… Oui… Évidemment… Retrouver Kevin…

La garce ! Non, mais quelle petite garce ! Retorse comme pas deux… Et moi j’ai donné dans le panneau… Les yeux fermés… Parce que « officiellement » si je lui flanque la fessée, c’est pour la dissuader d’aller retrouver Kevin… Elle aurait bien trop honte qu’il la voie dans cet état-là… Ça, c’est ce qu’il faut absolument que je croie… Parce que, du coup, je n’ai plus aucune espèce de raison de la surveiller… Plus de risque que je mette Yoan au courant…  Mais en réalité… derrière mon dos… Oh, mais rira bien qui rira le dernier… Tu perds rien pour attendre, ma petite…        

lundi 27 mai 2013

Le Centre ( 21 )


– Toi qui te plaignais qu’on te délaissait… Qu’on t’en flanquait plus… Là t’as été servie… Il a mis la dose…
– Tu vas dire que je suis jamais contente, mais c’est pas comme ça que j’aurais voulu… Pas pour cette raison-là en tout cas… Parce que quelle espèce de petite garce c’est l’autre !
– Surtout que je peux t’assurer qu’elle a pas couché avec… Elle me l’a encore répété tout-à-l’heure… Si elle a prétendu ça, c’était juste pour…
– Me faire chier… Oui, ben ça j’ai bien compris… Mais elle perd rien pour attendre… Chacune son tour…

– Lucie ?!
– Quoi ? Qu’est-ce tu veux, toi, encore ?
– Alors comme ça t’as couché avec Leo ?
– Comme je t’ai dit…
– C’est très honnête de ta part de me l’avoir avoué… Et je t’en remercie… Mais tu vas pas t’arrêter en si bon chemin, je suppose ?
– C’est-à-dire ?
– C’est-à-dire que tu vas mettre Xavier au courant, non ?
– Laisse Xavier en-dehors de ça, veux-tu ?!
– Ah ben non… Non… Il y a pas de raison… Il a le droit de savoir…
– Il n’en est pas question…
– Ben tiens ! Il prendrait ça comment ? Hein ? À ton avis ?
– Si tu fais ça…
– Je vais te le dire, moi, comment il le prendrait… Parce que des petits jeux comme ceux auxquels on se livre ici… tant qu’on veut… Il est le premier à en être friand… La preuve… Mais s’il y a quelque chose sur quoi il ne passera pas, c’est bien ça… Tu le sais très bien… Et tu vas te retrouver toute seule… Sans Leo… Ni Xavier… C’est con, hein ?
– Écoute…
– J’écoute rien du tout, non… Et puisque tu n’as pas le courage de tes actes ni l’honnêteté de…
– Mais écoute, j’te dis ! C’est pas vrai !
– Quoi ? Qu’est-ce qu’est pas vrai ?
– J’ai pas couché avec Leo…
– Ah, non… Non… C’est trop facile…
– J’te jure…
– À d’autres… Bon, mais assez discutaillé…
– Où tu vas ?
– À côté… Parler à Xavier…
– Non… Attends…
– J’ai pas le temps…
– Je t’en supplie, attends ! Je ferai ce que tu voudras…
– Tout ce que je voudrai ?
– Tout…
– Déculotte-toi !
– Hein ? Mais…
– Ah, faut savoir ce que tu veux…
– Oui, mais alors tu lui diras rien, tu me promets ?
– Grouille ! J’ai pas que ça à faire…


– Plus bas ! Encore… Allez ! Là… Il t’a bien arrangée, Leo, dis donc ! Bon… Ben tu vois, après les coups du mari, tu vas goûter ceux de la femme… Elle est pas belle la vie ? Ah, mais non… Non… On fait pas sa vilaine tête… On se montre très docile au contraire… Très obéissante… Sinon… Ah, ben voilà… C’est mieux… C’est beaucoup mieux… Allez ! Prête ?

– Tu m’as pas ménagée, hein ?
– J’en avais pas du tout l’intention… T’as couché avec mon mari, j’te rappelle…
– Mais non, mais…
– Oh, tu vas pas recommencer…
– Oui… Non… Mais bon… Mais bon tu diras rien à Xavier, hein, c’est sûr ?
– Je sais pas…
– Comment ça, tu sais pas ? Mais t’as promis !
– J’ai rien promis du tout… Tu t’es déculottée de toi-même… Parce que t’avais envie que je t’en mette une… J’allais quand même pas te refuser ce petit plaisir…
– Hein ? Mais c’est dégueulasse… T’es dégueulasse… Tu vas aller lui dire alors ?
– Ça dépend… Pas si tu te montres bien sage… Mais alors très très sage…

jeudi 23 mai 2013

Escobarines: La maison aux volets bleus ( 5 )



16 Juin

Elle… 7 heures… Il venait tout juste de partir Yoan… Elle a sonné… « Je vous dérange pas ? J’ai vu les volets ouverts… Alors je me suis dit… Non… Parce qu’il faut que je vous demande quelque chose… Il faut absolument que je vous demande quelque chose… » Qu’est-ce qu’il y avait ? Hein ? Elle avait l’air toute retournée… Bon… Mais elle allait commencer par s’asseoir… Là… Et maintenant elle allait me raconter… Qu’est-ce qu’il y avait ? « Rien… Enfin si ! C’est Yoan… Parce que c’était notre anniversaire hier… L’anniversaire du jour de notre rencontre… Et il a été adorable… Tendre… Attentionné… Il m’a emmenée au restaurant… Offert un camée… Il sait pas quoi inventer pour me faire plaisir… Amoureux comme au premier jour… Et moi, pendant ce temps-là, moi, derrière son dos, avec Kevin… J’ai honte… Non, mais si vous saviez  comment j’ai honte ! » Et elle a éclaté en sanglots… Oui, ben c’était sûrement pas de se mettre dans des états pareils qu’allait arranger les choses… Non… La seule chose à faire, dans son cas, c’était de se poser la vraie question… La seule… Est-ce qu’elle l’aimait Yoan ? Hein ? Est-ce qu’elle l’aimait ? « Oh, oui ! Oui… Plus que tout au monde… » Eh bien alors ! Elle savait ce qu’il lui restait à faire, non ? « Évidemment que je le sais… Évidemment… Seulement c’est pas facile, vous savez ! Rien que tout-à-l’heure… Quand il va appeler Kevin… Je vais lui dire non… Non ! De toutes mes forces… Je veux pas qu’il vienne… Il va insister… Je le connais… Insister encore… Sa voix… Elle me rend folle sa voix… Elle me met met dans tous mes états… Et je vais dire oui… Je vais forcément finir par dire oui… J’en suis sûre… Alors c’est pour ça… Ce que je voulais vous demander… » Oui ? C’était ? « Que… Que vous m’en remettiez une de fessée… Parce que qu’il me voie comme ça, avec des marques, jamais je pourrai… Jamais ! C’est le seul moyen pour que je veuille pas qu’il vienne… »

Je l’ai exaucée, bien sûr… Au-delà de ses espérances… Ah, pour en avoir des marques elle en a eu… D’un rouge éclatant… Somptueuses… Des marques qu’elle a longuement contemplées dans la glace avant de se reculotter…
 

« Merci… Oh, merci ! Vous pouvez pas savoir comme je me sens soulagée… Il viendra pas… » Et elle s’est enfuie…


17 Juin

« Vous avez vu, hein ? Il est pas venu hier… » Et pour cause, oui… « Elles vont rester deux trois jours les marques… Et puis après… » Et puis après ? « Ben vous m’en remettrez une autre… Non ? Vous voulez pas ? » Bien sûr que si ! C’était pas là la question… Aussi souvent qu’elle le voudrait… Aussi souvent qu’il le faudrait… Seulement, à l’évidence, c’était pas ça qu’allait régler le problème de fond… « Comment ça ? Quel problème de fond ? » Ben ça allait pas pouvoir durer une éternité comme ça… Il allait bien falloir qu’elle finisse par trancher dans le vif… Mettre un terme définitif avec Kevin… Non ? Elle croyait pas ? « Si… Bien sûr… Oui… Mais il me faut un peu de temps… Le temps de le préparer… Qu’il se fasse à l’idée… Je peux quand même pas le jeter comme ça… Du jour au lendemain… » Et pourquoi ? « Mais parce que… » C’était pas une réponse, ça ! « Mais parce que… Parce que là maintenant tout de suite je suis bien décidée… Déterminée… Je veux plus le voir… Jamais… Mais je sais pas si dans trois semaines… Ou dans trois mois… Alors si je lui dis que… Vous comprenez ? » Oh, oui, je comprenais… Je ne comprenais que trop bien… Elle n’avait tout simplement pas envie de le quitter… Elle était en train de faire semblant de se mettre en paix avec sa conscience… Ça allait durer deux trois jours… Et puis tout allait recommencer comme avant… Et elle continuerait à jouer sur les deux tableaux… « Je vous assure que… » Que quoi ? Elle savait très bien que j’avais raison… Non ? J’avais pas raison ? « Vous en avez de bonnes, vous ! Vous croyez que c’est facile d’avoir un mari qui ne rentre que le week end ? Et la plupart du temps crevé en plus ! Ou préoccupé… Parce que les affaires vont mal… Qu’il perd des clients… Et que du coup c’est le cadet de ses soucis sa femme… Oui, bon, alors je sais il y a eu hier… L’exception… L’exception qui confirme la règle… Parce que vous savez depuis combien de temps il y avait rien eu ? Je vous le donne en mille… Mars… Le 11 Mars exactement… Je suis jeune, moi ! En bon état de marche… Et j’ai des besoins… Comme tout le monde… » Des besoins qu’il existait d’autres moyens d’assouvir, non ? « Je sais bien, oui… » Sans tromper son mari… Et sans prendre de risques inconsidérés… Parce que s’il l’apprenait ? Et il finirait forcément par l’apprendre… « Je préfère pas y penser… Parce que là ! » Eh bien alors ! Est-ce qu’il ne valait pas mieux qu’elle reste bien sagement à s’amuser avec ses doigts… Ou avec tous ces petits joujoux qu’il était aujourd’hui si facile de se procurer plutôt que… « Oui… Oui, mais vous savez pas… Vous savez pas ce que c’est que d’être dans ses bras à Kevin… » Et elle a, une nouvelle fois, éclaté en sanglots… «  Je suis perdue… Je suis complètement perdue… Je sais plus où j’en suis… »

       

lundi 20 mai 2013

Le Centre ( 20 )


– Alors ?
– Alors rien ! Tu le sais bien n’importe comment… T’étais derrière la porte… Tu crois que je t’ai pas vue ?
– Oui… Non… Mais c’était parce que…
– Oh, mais j’m’en fous, hein ! Complètement… Non… Rien… Il m’a flanqué la sempiternelle fessée… J’y ai fait pourtant pour y arriver à autre chose… Je le comprends pas ce type… Je le comprends vraiment pas… Et c’est même pas qu’il soit impuissant… Non… De ce côté-là il y a des signes qui trompent pas quand même…
– Faudrait peut-être…
– S’occuper de la bouffe, oui ! Parce qu’encore… Manquerait plus que ça ! Bon, ben attaque ! Je monte au potager… Il y a plus de carottes…

Elle a lâché le cageot de toute sa hauteur… S’est campée devant moi, les mains sur les hanches…
– Tu sais ce qu’elle vient de m’apprendre Margaux ?
– Non… Quoi ?
– Il est marié…
– Ah…
– Et tu devineras jamais avec qui…
– Ben non… Comment tu veux ?
– Laëtitia…
– Laëtitia ?!
– Laëtitia, oui ! Quelle salope ! Non, mais quelle salope, avoue !
– Tu l’es bien, toi aussi, mariée…
– Mais ça n’a strictement rien à voir enfin ! Moi, j’ai joué cartes sur table… Dès le début… Tout le monde le sait que je suis mariée avec Xavier… Tout le monde… Tandis qu’elle ! C’est quoi, ces cachotteries ? À quoi ça rime ? Tu peux me dire ? Quelle idée elle avait derrière la tête, hein ? Parce qu’elle en avait forcément une… Non… C’est dégueulasse… Parce que tu crois que je m’y serais prise pareil si j’avais su qu’il était marié ? Et avec quelqu’un de notre groupe en plus ! Bien sûr que non ! Ça aurait changé toute ma façon de faire… Je lui en veux… Tu peux pas savoir comment je lui en veux ! Oh, mais attends ! Attends que je les règle mes comptes…

Ça a été à table… Au dessert… Elle a consciencieusement fini d’éplucher sa poire… A reposé son couteau…
– Vous savez quoi, les filles ?
Tous les regards ont convergé vers elle…
– Non… Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ?
– Faut quand même que je vous dise…
– Oui, bon, ben vas-y ! On va pas y passer la soirée…
– Le chef des cuisines, là, Leo, j’ai couché avec…
Laëtitia n’a pas cillé…
– Et je peux vous dire que c’était quelque chose… Ça a donné…
– Tu nous en vois ravies pour toi…
– Faut dire aussi qu’avec sa bonne femme – il m’en a parlé un peu – c’est pas trop le top…
– Oui, oh, ça, c’est le genre d’excuse bidon qu’ils sortent tous quand ils ont envie de nous sauter…
– Pas là ! Apparemment c’est le genre de chieuse qu’a vraiment rien – mais alors là rien – pour elle…
– Ben pourquoi il reste avec alors ?
– Ça va pas durer… Je suis prête à parier ce que vous voulez que ça va pas durer… Je vais faire tout ce qu’il faut pour en tout cas…
Laëtitia a rempli son verre d’eau… À ras bord… Et d’un seul coup, sans prévenir, lui en a lancé le contenu à la figure…
– Non, mais ça va pas ?! Qu’est-ce qui lui prend celle-là ? Elle est pas bien… Espèce de folle, va !
Laëtitia s’est levée… A repoussé sa chaise… Foncé droit sur elle…
– Tu vas le voir ce qui me prend… Tu vas le voir…
Elle a fait le tour de la table… L’a empoignée par les cheveux… A tiré de toutes ses forces, l’obligeant à se lever… À suivre…
– Mais arrête enfin ! Arrête ! Empêchez-là, vous autres !
Personne n’a bougé…

– Qu’est-ce qui se passe ici ?
Tout s’est immobilisé… Figé…
– Hein ?! Qu’est-ce qui se passe ?
– C’est Laëtitia, M’sieur !
– Oui… Elle s’est jetée sur Lucie… Comme ça… Sans aucune espèce de raison…
Il a détaché sa ceinture…
– Bon, allez ! Tu te déculottes, Laëtitia…
– Non, mais que je vous explique… C’est parce que…
– Je veux rien entendre… Tu te déculottes, j’ai dit…
Elle a obéi…
Il l’a fait pencher en avant… Prendre appui sur son genou… La ceinture a fouetté l’air… S’est abattue…

jeudi 16 mai 2013

Escobarines: La maison aux volets bleus ( 4 )


9 Juin

8 heures… Personne… 9 heures non plus… Ni dix heures… Onze heures… Il viendrait plus Kevin… Mais moi par contre… « Ah, c’est vous… » Ça ne lui faisait manifestement pas plaisir… Elle s’est résolue, à contre-cœur, à m’offrir un café… Alors comme ça elle était toute seule ce matin ? « Vous voyez bien… » Pourtant il venait d’habitude le lundi Kevin… Tous les lundis… Elle avait rompu avec ? C’était ça ? Elle avait bien fait… Ah, oui alors ! Elle avait bien fait… Parce que ça pouvait lui amener que des ennuis cette histoire… Comme quoi, c’était pas pour me vanter, mais comme quoi une bonne fessée il y avait rien de tel pour remettre les idées en place… «  Mais jamais de la vie enfin ! On n’a pas rompu… C’est juste que… » Que ? « Non… Rien… » Qu’elle avait pas du tout envie qu’il voie dans quel état je lui avais mis son petit derrière… Et de devoir lui expliquer pourquoi… Non ? C’était pas ça ? Bien sûr que si c’était ça… Et elle avait inventé un prétexte bidon pour l’empêcher de venir… Pour différer jusqu’en milieu de semaine – mercredi ou jeudi – quand les marques auraient disparu… Sauf que ça ne faisait que déplacer le problème… « Comment ça ? » Ben elle n’imaginait tout de même pas que j’allais la laisser continuer à faire ses cochonneries avec Kevin sans prendre immédiatement les mesures qui s’imposaient, non ? Le soir même elle y aurait droit… Ça, là-dessus, je serais intransigeante… Et du coup c’est des regards de Yoan qu’il allait lui falloir défendre farouchement son fessier… Comme le week-end précédent… Et… Ah, oui, à propos elle s’était débrouillée comment ? Elle l’avait mis au régime sec ou bien… « Je vous hais ! Je vous déteste ! Comment je vous hais ! » Si elle voulait… Ça, c’était son problème… Et ça m’était complètement égal…


10 Juin

Et maintenant ? Elle va faire quoi ? Mettre un terme ? Au moins momentanément ? Oui, ben alors ça il y a pas de risque… Elle est beaucoup trop accro à lui… Ça se voit… Ça se sent… Non… Elle va tenter de m’échapper plutôt… De me rouler dans la farine… Lui fixer rendez-vous ailleurs… À l’hôtel… Un hôtel suffisamment éloigné et discret pour que… Oui, évidemment que c’est ce qu’elle va faire… C’est ce que n’importe qui ferait à sa place… Mais oui, ma belle ! Mais oui, amuse-toi ! Rira bien qui rira le dernier…


12 Juin

Elle avait été où ? Partie à neuf heures… Rentrée à sept… Elle avait disparu où comme ça toute la sainte journée ? Hein ? « Mais ça vous regarde pas enfin ! J’ai pas de comptes à vous rendre…» Oh, que si elle avait des comptes à me rendre… Si ! Parce que quand on se comportait comme elle se comportait… Quand on se vautrait, comme elle le faisait, dans la débauche et le mensonge, alors si ! Si, on avait des comptes à rendre… Et mon devoir à moi, c’était de lui montrer où était le sien… De lui ouvrir les yeux… De lui éviter de courir droit à la catastrophe… la sortir de l’impasse où elle s’était fourvoyée tête baissée… Alors ? Elle l’avait passée où sa journée ? « Je vous le dirai pas… C’est pas vos oignons… » Ah, oui ? Elle voulait que je lui dise, moi, ce qu’elle avait fait de sa journée ? L’hôtel de L’Écluse, ça lui rappelait quelque chose ? Chambre 43… Ils n’en étaient pas sortis… Même pour déjeuner à midi… « Vous êtes une sorcière… C’est pas possible autrement… Vous êtes une sorcière… » Bon… Mais elle savait ce qui l’attendait ? « Oh, non ! Ça va pas recommencer… » Oui… Ben qui avait recommencé, hein ? Qui ? C’était moi peut-être ? Elle savait à quoi elle s’exposait, non ? Elle connaissait le tarif… Eh bien alors ? Allez ! «  Non, mais c’est pas possible ! Vous allez pas m’imposer ça à chaque fois… » Bien sûr que si ! Et c’était amplement mérité… Qu’elle le reconnaisse au moins ! « Non… Non, cette fois ça suffit… Vous me toucherez pas… » Si c’était son choix… Et j’ai sorti mon portable… J’ai composé le numéro… «  Qu’est-ce que vous faites ? » Ça se voyait pas ? J’appelais Yoan… « Non… Attendez ! » Attendre ? Attendre quoi ? C’était pas la peine… Si elle voulait pas reconnaître – c’était évident pourtant – qu’elle avait mérité d’être punie… « Mais si, mais… » Ah, elle le reconnaissait ? « Mais non, mais… » Oui ? Non ? Fallait savoir… J’appelais… « Non ! Non ! Je reconnais… Je reconnais… » Ah, enfin ! C’était pas trop tôt… Et elle reconnaissait quoi ? « Que j’ai mérité… » Et mérité quoi ? Elle a soupiré… Hésité… « Une bonne fessée… » Ah ben voilà ! Voilà !

J’ai pris tout mon temps… Pour l’attirer vers moi… Elle n’a pas vraiment résisté… Pour déboutonner et faire glisser le pantalon… Juste un bref mouvement de révolte qu’elle a d’elle-même réprimé… Pour la déculotter… La faire basculer en travers de mes genoux… Je n’ai pas tapé tout de suite… Je l’ai d’abord longuement sermonnée… Elle savait qu’elle agissait mal… Non ? « Si… » Du bout des lèvres… Il l’aimait Yoan… Il lui faisait confiance et elle… Elle allait faire des efforts pour se le sortir de la tête ce Kevin… Hein ? Elle promettait ? « Oui… Je vais essayer, oui… Je vous promets… » Des mots venus de loin… De très loin… Sincères ? Peut-être… Au moins un peu… Et j’ai dosé… D’abord des claques légères… Espacées… Et puis de plus en plus appuyées… De plus en plus rapides… Elle a battu des jambes… Gémi… Et crié à la fin… À pleins poumons…

Et un petit tour au coin… Elle n’a pas protesté… Un petit tour au coin qui la fasse réfléchir…   


lundi 13 mai 2013

Le Centre ( 19 )


– On a raison, tu vois, de dire que la nuit porte conseil… La nuit… Mais pas seulement elle… Tous ces petits instruments spécialement étudiés pour délier les langues sont d’une efficacité redoutable…
– J’ai honte… Tout ce que j’ai dit… Tant de choses de moi… Que jamais…
– Et tant d’autres dont tu ignores que tu les as livrées… En toute candeur…
– Quoi ? Dites-moi…
– Alors ça il n’en est pas question… Va vite rejoindre tes petites camarades plutôt… Allez, file ! À ce soir…

Du plus loin qu’elle m’a vue Lucie s’est précipitée à ma rencontre…
– Je suis heureuse… Tu peux pas savoir comme je suis heureuse…
– Leo ?
– Leo, oui…
– Ah, alors ça y est…
– Oui… Enfin non… Pas encore… Presque… C’est plus qu’une question de… Si je m’y prends bien… Alors c’est pour ça… Si tout-à-l’heure, aux cuisines, tu pouvais…
– Vous laisser tous les deux… C’est ça ? On a déjà fait le coup… Faut pas que j’te rappelle comment ça s’est terminé ?
– Ça n’a plus rien à voir… Absolument rien… On a parlé…
– Si vous avez parlé… alors…

Et je suis allée retrouver Laëtitia au potager… Elle a hoché la tête…
– M’étonnerait qu’elle arrive à quoi que ce soit avec lui…
– Pourquoi ? Il est homo ?
– Oh, non… Non… Alors là il y a pas de risques… Non… Disons plutôt que c’est pas du tout son genre Lucie…
– Comment tu sais ça, toi ? Tu le connais ?
– Un peu, oui… C’est mon mari…
– Ton mari !
– Ça te surprend ?
– Oui… Non… Enfin si ! Je savais pas…
– On le crie pas sur les toits non plus…  Bon, mais parle-moi de toi plutôt… Ça va ? Tu es contente ? Ça se passe comme tu veux ?
– Oh, oui… Dans l’ensemble, oui… C’est pas du tout ce à quoi je m’attendais, mais oui…
– Martial…
– Oh, lui… Je sais pas comment il fait, mais il va te chercher tout au fond… Là où tu savais même pas que t’étais… Et tu peux pas résister… T’as juste envie qu’il continue… D’être de plus en plus toute nue devant lui… Devant toi-même…
– Et Valentine ?
– Oh, elle…
– Je t’avais prévenue…
– Oui, mais finalement…
– Finalement ?
– Elle est insupportable… C’est insupportable comment elle se comporte avec moi… Mais en même temps ça finit par être pas si désagréable que ça… Parce que c’est insupportable justement… Tu comprends ?
– Oh, très bien… Très très bien… Tu as de la chance… Beaucoup de chance… Mais c’est souvent comme ça la première fois… Il y a l’attrait de la nouveauté… Tout le monde s’occupe de toi… S’intéresse à toi… C’est après que ça se gâte… Les années suivantes… Tu fais partie des meubles… On te voit plus… Non… Je reviendrai plus, ça, c’est sûr…
– Oh, mais faut pas le prendre comme ça ! Demain si ça tombe… Demain ou après-demain…
– Tu parles ! Je fais quoi, moi, ici ? La jardinière… Du matin au soir… Moi, dans mes serres… Et Margaux dans les siennes… On voit jamais personne… On n’existe pas… Tu sais combien j’ai reçu de fessées depuis qu’on est là ? Tu le sais ?
– Ben non… Non…
– Une… Le premier soir…
– Ah, oui… Je me rappelle, oui…
– Et c’est tout…
– Oh, mais il y a sûrement des solutions…
– Il y en a, oui… S’en donner toute seule… Ou demander à une bonne copine compatissante de bien vouloir opérer… Mais c’est pas la même chose… Ça n’a plus le même sens… Du moment que t’es obligée de demander…
– Si tu veux je…
– Laisse tomber, va ! Laisse tomber…  Va plutôt voir où ils en sont tous les deux, tiens… Discrètement… Tu me diras… Je crois pas, mais on sait jamais…

Ils n’étaient pas en bas… Je suis montée… À pas de loup… La porte de la chambre était entrebaillée…
– Tu es prête ?
– Je le suis, oui… Pour vous…
Un premier coup…

jeudi 9 mai 2013

Escobarines: La maison aux volets bleus ( 3 )


6 Juin ( 20 heures )

Un sacré moment elle y est restée comme ça toute nue à attendre sa fessée… À ma merci… Ça lui rabattait un peu son caquet… Sale petite prétentieuse ! Et j’étais pas pressée… Mais alors là pas du tout… J’avais envie de causer… De savoir… Plein de choses… Par exemple… De se mettre lisse comme la main, là, en bas c’était Yoan ou Kevin qui lui avait demandé ? « Mais ni l’un ni l’autre enfin ! C’est moi ! Moi toute seule… C’est moi que ça regarde ! Et personne d’autre… » Ah, oui ? Mais il y en avait bien un à qui ça plaisait plus qu’à l’autre quand même, non ? Lequel ? « Mais j’en sais rien, moi, lequel ! Je leur pose pas ce genre de questions… » Allons ! Allons ! Elle avait bien sa petite idée… Sûrement… Je pariais pour Kevin, moi… Non ? De toute façon c’était purement sexuel Kevin, hein ? J’en étais sûre… Sûre et certaine… Ça se voyait comme le nez au milieu de la figure… Elle m’a lancé un regard furibond… « Faut pas que je vous raconte comment je baise aussi ! » Ah, elle voulait le prendre sur ce ton-là ? Très bien… Très très bien… Alors elle voyait le coussin, là ? Eh bien elle allait aller s’y installer… Et illico…Évidemment elle a tergiversé, mais ça, je m’y attendais… Tenté de m’apitoyer… «  Tout ce que vous voudrez je ferai… Tout… Mais pas ça… Je vous en supplie… Pas ça ! » Bon… Quand elle aurait fini sa petite comédie… Que je lui conseillais de pas faire durer trop longtemps… Parce que plus elle la ferait durer et plus… Elle a soupiré et a fini par aller docilement se mettre en position…

Et alors là ! Je l’ai pas ménagée… Tout mon cœur j’y ai mis… Elle a eu beau brailler comme un cochon qu’on égorge… Gigoter tant et plus du popotin… C’est sûrement pas ça qu’allait m’arrêter… Ah, non alors ! Que j’en ai attrapé mal aux mains… Mais comment je me suis sentie soulagée ! Il y a longtemps que je m’étais pas sentie soulagée comme ça…


7 Juin

Et maintenant ? Elle se tient pour quitte, je suis sûre… T’as qu’à y croire, ma belle ! Tu vas sûrement pas t’en tirer à si bon compte… Elle veut le voir son Kevin ? Elle veut s’envoyer en l’air avec ? Pas de problème ! Si elle veut… Tant qu’elle veut… Mais ça se paiera cash… À chaque fois… Une visite de Kevin égale une fessée… C’est à prendre ou à laisser… Sinon… Sinon elle sait ce qui l’attend… Et elle prendra… Ça fait pas l’ombre d’un doute… Elle prendra… Elle l’a complètement dans la peau ce type…


Midi

Je me suis offert un petit plaisir tout-à-l’heure… Je leur ai rendu visite… Si, si ! Sa tête quand elle m’a vue ! Ça valait son pesant d’or… Paniquée… Complètement paniquée… Qu’est-ce que j’allais faire ? Qu’est-ce que j’allais dire ? Comme si j’étais du genre à pas tenir mes promesses... Franchement ! Un contrat, c’est un contrat… Ça se respecte… Yoan a été absolument charmant… C’est quelqu’un qui sait vivre… Il m’a demandé des nouvelles de ma santé… A voulu savoir à quoi j’occupais mes journées… Si je m’ennuyais pas trop… Tout ça… Et… de fil en aiguille… il m’a donné son numéro de portable… « On sait jamais… Qu’il se passe quoi que ce soit ici… Pendant que je suis sur la route… Que, pour une raison ou pour une autre, vous ayez besoin de me joindre… Ce sera plus rassurant… Pour tout le monde… » J’ai sauté sur l’occasion… Elle, elle était verte… Décomposée… Je peux le joindre quand je veux… C’est une épée de Damoclès suspendue – en permanence – au-dessus de sa tête… La balle est dans mon camp… J’ai toutes les cartes en mains… Alors un conseil, ma petite… Un conseil : tiens-toi à carreau…


8 Juin

Comment elle s’est débrouillée ? Non, parce que j’imagine que quand il rentre, comme ça, après cinq jours d’abstinence Yoan n’a rien de plus pressé que de lui réclamer son dû conjugal… Qu’est-ce qu’elle a bien pu lui raconter pour éviter d’avoir à lui montrer l’état de son derrière ? Qu’elle était fatiguée ? Qu’elle avait la migraine ? À moins qu’ils fassent ça dans le noir… Ce qui, au jour d’aujourd’hui, m’étonnerait… … Je lui poserai la question… Ça va la mettre dans une fureur noire… J’adore… Et Kevin lundi ? Parce que ce sera sûrement pas parti lundi… Comment elle va se tirer d’affaire ? Je suis curieuse de voir ça… Ah, je sens que j’ai pas fini de m’amuser…


lundi 6 mai 2013

Le Centre ( 18 )


Elle s’est assise sur le bord de mon lit…
– Tu fais voir ?
J’ai pas répondu…
– T’entends ce que je te dis ? Fais voir !  
J’ai continué à lire…
– Ah, tu veux jouer à ce petit jeu-là avec moi ? Très bien… Très très bien… Ça t’a pas suffi ? Tu continues à me chercher ?
– Oh, mais t’as bien assez vu tout-à-l’heure… Quand il me l’a fait… Non ?
– Non… C’est surtout juste après que j’aime, tu sais bien… Quand ça vient d’avoir lieu… Que c’est encore tout chaud… Allez, montre ! Montre ou bien alors là je voudrais pas être à ta place…
– T’es chiante…
– Mais oui… Mais oui… Là… Tu vois quand tu veux… Oh, super… Vraiment super… Comment t’as marqué ce coup-ci ! C’est normal, remarque ! Deux comme ça… L’une sur l’autre… Ah, laisse-moi toucher…
– Ça fait mal…
– Ben oui, je te fais mal, oui… Et alors ? À qui la faute ? T’es quand même une sacrée belle conne, toi, hein, dans ton genre… Parce qu’on aurait pu être drôlement complices toutes les deux… En faire baver à Aurore… Et à tout un tas d’autres filles… On se serait amusées comme des petites folles… Mais non… Toi, au lieu de ça… Mais c’est ton choix, hein ! Alors maintenant t’assumes…
– Pardon, les filles ! Excusez-moi, mais…
– Putain, tu fais chier, Laëtitia… Qu’est-ce qu’il y a ?
– C’est Monsieur Martial… Il veut absolument qu’elle descende Eugénie… Tout de suite…
– Hein ? Mais pourquoi ?
– Ah, ça ! Il m’a pas dit…
– Tu couches avec lui, toi, hein, c’est ça ?! Tu couches avec…
– Je te jure que non…
– Prends-moi bien pour une conne… Bon, mais vas-y ! Vas-y ! De toute façon il y a pas le choix… Seulement je peux te dire que tu vas me le payer… Et cher… Très cher…

– Eh ben alors ! Tu sais que c’est pas gentil du tout de me faire attendre comme ça ?
– Je suis désolée, je…
– Tous les soirs je te veux ici… Tous les soirs… Ne m’oblige pas à te le répéter… C’est compris ?
– Oui…
– Bien… Alors reprenons… Parle-moi encore de tes fantasmes…
– Ah… Oh, je sais pas… Je…
– Mais si, tu sais ! Bien sûr que si, tu sais…
– J’ai été…
– Oui ?
– La maîtresse d’un jeune roi… Sur l’ordre de sa mère… Qui voulait que je le fasse parler… Que j’apprenne le plus de choses possible sur ses intentions… Ses projets… Ses fréquentations…
– Et alors ?
– J’ai voulu trop bien faire… J’ai été très imprudente… Et je me suis fait surprendre en train de recopier, assise à son secrétaire, un papier qui m’avait paru important… On m’a soupçonnée d’espionner pour le compte de la couronne d’Espagne… On a exigé de moi que je livre mes complices… Je le pouvais d’autant moins qu’à l’exception de la reine-mère je n’en avais pas et qu’il était hors de question que je la mette, elle, en cause… On ne m’aurait de toute façon pas crue… Que faire sinon me taire ? Me taire malgré le cachot… Les interrogatoires interminables… Et la torture… La torture à laquelle on avait fini, de guerre lasse, par me soumettre…
– Et à laquelle, tant de siècles après, on va encore te soumettre… Parce que tu n’as pas tout dit… Tu es loin d’avoir tout dit… Non ?
– Si…
– Viens ! Elle est jolie cette petite machine… Non ? Tu trouves pas ? Et elle va te rendre très bavarde, tu vas voir…  


– Je sais pas… Je vous ai dit… C’est personne… Je sais pas…
– Mais si, tu sais… Mais si ! Plein de choses… Pas cette histoire de roi… Dont je me contrefiche… Mais tu as plein de secrets… Des secrets à toi… Que tu tiens jalousement enfermés… Je les veux… Et tu vas me les donner…