lundi 30 juillet 2012

Un mariage ( 17 )


– Quel connard ! Non, mais quel connard ! Je suis pas près d’y remettre les pieds… Ah, non alors ! Il peut toujours courir… Le mufle ! Vous savez ce qu’il m’a fait quand je suis entrée dans le lit ? Il s’est retourné aussi sec du côté du mur et il s’est endormi… J’ai eu beau aller le chercher avec mes doigts là où il faut… Le secouer tant et plus… Rien… La seule chose qu’il ait trouvée à me dire, c’est : Tu fais chier, putain… Laisse-moi dormir… Ah, pour dormir il va dormir… C’est pas demain la veille que je retournerai le réveiller… Et je vais lui soigner sa réputation… Ça… il peut s’y attendre… En attendant j’ai pas eu ce que je voulais, moi ! Arrêtez-vous ! Mais oui… Là… On s’en fout… Il y a plus personne dehors à cette heure-ci… Baissez votre siège… Encore… Mais encore ! Votre pantalon aussi… Tout… Et maintenant vous vous laissez faire… Vous me laissez faire…  Mais attention, hein ! Vous savez ce qu’on a dit… Ce que vous avez pas le droit… Sinon…



– Vous y arrivez bien… Si, c’est vrai… Faut dire ce qui y est… Vous y arrivez bien… Tout le temps que j’ai besoin vous restez opérationnel… Bien dur… Bien tendu… Ça mérite quand même une récompense, ça, non, vous croyez pas ? Allez-y ! Choisissez ! Qu’est-ce que vous voudriez ? Attendez… Laissez-moi deviner… Que je vous laisse prendre votre pied… C’est ça, hein ? Vous en mourez d’envie… Oui, mais non… Ça, c’est pas possible… Vous savez bien que c’est pas possible… Pour plein de raisons, mais surtout parce que je sais jamais quand je vais avoir besoin de vous… Même que je vienne de finir, là, il y a cinq minutes je peux avoir envie de recommencer… N’importe quand… Tout de suite… Alors il faut que vous soyez en état… Il faut toujours que vous soyez en état… Tout le temps… Non... Trouvez autre chose… Ça y est ? Ah, je vois… Ça vous tient, ça, hein, de la voir toute nue Delphine… Vous arrêtez pas d’y penser… Elle dirait pas non… Je suis sûre qu’elle dirait pas non… Du moment que moi je serais d’accord… Mais je le suis pas… Et je sais pas si je le serai un jour… Je crois pas… On verra… Non… J’ai une bien meilleure idée… Vous allez me trouver quelqu’un…
– Comment ça ?
– Un type… Faut pas vous faire un dessin quand même ? Un amant… Qui soit câlin, tendre et passionné… Et qui sache y faire… Que quand t’as ses mains et le reste qui te courent partout dessus tu sais plus où t’habites… Comme ça je vous aurais vous pour le dépannage d’urgence et lui pour m’éclater vraiment…
– Mais où ? Où tu veux que je…
– Ah, débrouillez-vous ! Ça, c’est votre problème… La seule chose que je vous demande, moi, c’est de m’en amener un… C’est quand même pas bien compliqué… Un qui me plaise… Et qui tienne la route… Je vous laisse trois jours… C’est amplement suffisant…



Delphine s’est approchée… Penchée par-dessus mon épaule…
– Qu’est-ce que vous faites ? C’est depuis ce matin que vous y êtes à l’ordi… Non, mais cachez pas ! C’est pas la peine… J’ai vu… C’est des mecs… Vous vous cherchez un mec, c’est ça ?
– Hein ? Oh, mais non… Non… Pas du tout…
– Pourtant…
Elle s’est emparée de la souris…
– Et ça ? C’est pas des mecs, ça, peut-être ? Ah, elle va être contente Émilie quand elle va savoir ça… Parce que je vais lui dire… Vous en faites pas que je vais lui dire…
– Elle le sait déjà…
– Ben voyons !
– Si, c’est vrai… Elle le sait… C’est elle qui m’a demandé… Que je lui trouve un mec… Pour remplacer Benjie…
– Déjà ?! Elle perd pas de temps… Faut dire qu’Émilie…
Elle s’est appuyée, des seins, contre mon dos…
– En attendant en douce que ça vous fait bander de lui chercher un type… Et pas qu’un peu…
– Mais non… C’est pas ça…
– Ah oui ? C’est quoi alors ?
– C’est parce que… Non… Rien…
– Et vous leur dites quoi ? Que vous avez besoin de quelqu’un pour vous faire cocu ?
– Pas comme ça, non…
– Mais ça revient à ça… Oh, vous allez trouver… Ça fait pas l’ombre d’un doute que vous allez trouver… 

jeudi 26 juillet 2012

Escobarines: Le vase


En mille éclats. Son vase. En faisant les folles toutes les deux. Son vase. Le vase qu’oncle Charles, avant de mourir, avait rapporté de Cochinchine. Auquel elle tenait comme à la prunelle de ses yeux…
La catastrophe…
– Aide-moi ! Ramasse… Vite… Avant que quelqu’un arrive…
– On en fait quoi des morceaux ?
– On les cache… Qu’est-ce tu veux en faire d’autre ?
On les a emportés, rassemblés dans nos robes relevées… Et dissimulés tout au fond de notre coffre. Sous nos jouets depuis des années inutilisés…
– Personne n’ira les chercher là…

– Quel vase ? Ah, oui, tiens ! Il n’est plus là le vase…
– On l’a pas vu, non… Qu’est-ce qu’il est devenu ?
Il a haussé les épaules…
– Je me tue à vous le répéter, ma chère amie… L’un de vos domestiques l’aura emporté…
– Pour en faire quoi, grands dieux !
– Pour le vendre, parbleu ! Que voulez-vous qu’il en fasse d’autre ?
– Je les ai tous interrogés… Aucun d’entre eux…
– Qu’espériez-vous donc ? Que le coupable allait se dénoncer derechef et implorer votre pardon à genoux ? Votre naïveté, ma chère, n’a d’égale que votre candeur…
– Qu’allons-nous faire ? Nous ne pouvons tout de même pas…
– Les soumettre à la question… C’est effectivement impossible… Jetons-en un dehors… Au hasard…
– Ce serait fort injuste…
– Mais le seul moyen d’amener le coupable, s’il lui reste une once de sens moral, à se dénoncer…

– Ils l’ont fait… Ils l’ont mise à la porte…
– Qui ça ?
– Fanchon…
– Pourquoi elle ?
– Parce que c’est elle qui nettoie le petit salon… Qu’elle s’y trouve le plus souvent toute seule…
– Elle est partie ?
– Non… Elle rassemble ses affaires… Et elle pleure toutes les larmes de son corps… Qu’est-ce qu’on fait ?
– Ben rien… Qu’est-ce tu veux faire ?
– Leur dire… Leur dire que c’est nous…
– Ah, non, non… On va être punies…
– Mais Fanchon ?
– Elle retrouvera à se placer Fanchon… Te fais pas de souci pour elle…
– Tu crois ?
– Ben évidemment…

– Vous ne savez toujours rien, Mesdemoiselles, de ce qu’il est advenu de ce vase ?
– Rien… Vraiment… Comment le pourrions-nous ?
– Il s’en est retrouvé un morceau sous la crédence…
– Alors sans doute quelqu’un l’aura-t-il cassé…
– Et qui, selon vous ?
– Nous ne le savons pas…
– Vraiment ?
– Vraiment…
– On vous a pourtant vu emporter quelque chose, dans les replis de vos robes, ce matin où il a disparu…
– On se sera trompé…
– Et les morceaux s’en sont retrouvés dans votre coffre à jouets…
– Quelqu’un les y aura dissimulés…
– Vous nierez donc jusqu’au bout l’évidence ?
– C’est pas notre faute…
– C’est celle de Fanchon sans doute ? Celle de Fanchon que vous avez laissée renvoyer, sans mot dire, sous une accusation infamante…
– Non, mais…
– Taisez-vous ! Vous êtes deux petites menteuses effrontées et lâches… Avez-vous seulement le moindre remords de la façon dont vous vous êtes comportées ? Même pas… Vous devriez avoir honte… Mais sans doute ignorez-vous ce qu’est la honte… Eh bien vous l’allez apprendre… À vos dépens… Vous allez être fessées… Et proprement… Vous allez être fessées… Devant toutes celles et tous ceux sur lesquels vous avez laissé se porter aussi injustement les soupçons…
– Oh, non ! S’il vous plaît… On ne le fera plus… On vous jure…
– Et vous l’allez être sur-le-champ… Faites-les venir, mon ami… Et vous, dévêtez-vous ! Allons !



lundi 23 juillet 2012

Un mariage ( 16 )


– Notre petit restaurant des lendemains de martinet… J’adore… Comment ça me manquerait maintenant si je devais plus l’avoir… Qu’est-ce vous prenez, vous ? Moi, du rouget… Faut changer un peu de temps en temps… Bon, ben à la vôtre en attendant… À la nôtre…  Tchin… Vous savez que je lui ai raconté à Delphine pour nous deux hier soir… Tout à l’heure… Dans la salle de bains… Et ce qu’on disait, c’est que c’était normal que ce soit un peu notre tour à nous les nanas maintenant… Parce que pendant des années et des années les mecs ils nous ont utilisées pour prendre leur pied sans se préoccuper de savoir si on en avait ou pas, nous, du plaisir… Alors faut pas qu’ils s’étonnent qu’aujourd’hui on leur rende la pareille… Que, quand peut, on se serve, nous, sans se soucier d’eux… L’idéal en fin de compte, ce serait qu’ils jouissent pas… Qu’ils jouissent jamais… Comme ça tout le temps ils seraient en état de marche… À disposition… Seulement pour ça encore faudrait-il qu’ils aient appris à faire passer notre plaisir avant le leur… À trouver ça beaucoup plus satisfaisant que d’en avoir… Et ça, c’est de nous que ça dépend… C’est à nous de faire en sorte que ça le soit… De les convaincre… De les amener là où on veut… D’une façon ou d’une autre… Eux, les hommes… Mais surtout les femmes… Qui n’osent pas prendre le pas sur eux… Alors qu’il y a rien de plus simple en fin de compte… C’est pour ça : quand on y arrive faut surtout pas hésiter…Faut en parler autour de soi… Faut le sortir le type… Faut le montrer… Qu’elles se rendent compte les autres que c’est possible… Et que, elles aussi, si elles veulent…



Delphine nous a tout juste laissé le temps d’arriver…
– Alors ? Comment ça s’est passé ?
– Oh, bien… Très bien… Il y avait pas de raison… Elle en revenait pas Lydie… « Non, mais comment tu l’as arrangé ! » Kallista, sa vendeuse, non plus… Au moins un quart d’heure elles l’ont laissé comme ça… À l’examiner… À suivre, du bout du doigt, les traces sur ses fesses… À poser des tas de questions… À lui… À moi… Ça n’en finissait pas… Ah, pour les fasciner, ça les fascinait… Ça, on peut pas dire… Surtout la Kallista… Elle est mariée en plus… Ou c’est tout comme… Alors tu sais ce que je pense ?
– C’est pas bien difficile à deviner…
– Je vais faire des émules… Je sens que je vais faire des émules… Des tas d’émules…



– J’ai pas sommeil… J’ai vraiment pas sommeil… Comment ça m’a énervée cette journée ! C’est Kallista… J’arrête pas de réfléchir à comment je pourrais m’y prendre avec elle… Pour qu’avec son mari… Faut pas que je me loupe… Parce que c’est le genre de truc, ça, t’as vite fait un faux pas… Évidemment le plus simple, ce serait que la prochaine fois que je vous en colle une, ce soit devant elle que je le fasse… Elle aimerait… Ça, c’est sûr… Elle aimerait… Et on recommencerait… Jusqu’au jour où je lui tendrais le manche… « Eh ben vas-y ! » Elle hésiterait peut-être un peu – sûrement même – à taper vraiment au début, mais ça viendrait vite… Et alors là…là… je voudrais pas être à votre place… Sauf que… ça serait la mettre sur une fausse piste… Parce que le martinet c’est pas ça l’essentiel… Pas du tout… C’est juste la partie émergée de l’iceberg le martinet… Ça dit quelque chose d’autre… De bien plus profond… Si on voit que ça on a tout faux… Alors mettre l’accent là-dessus c’est pas forcément ce que je peux faire de mieux… Seulement à part ça ? Expliquer ? Ça s’explique pas ce genre de choses… Ça se sent… Ça se vit… Oh, et puis zut, tiens ! On va pas tourner en rond comme ça toute la nuit… Levez-vous ! Levez-vous, j’vous dis… On va faire un tour chez Benjie… Ça nous changera les idées…



– Bon, alors qu’est-ce qu’il fout ? Oh, Benjie… Tu ouvres ?
– Il est deux heures du matin…
– J’m’en fous qu’il soit deux heures du matin… J’ai envie de baiser, un point c’est tout… Vous croyez qu’il s’en occupe, lui, de l’heure quand ça l’attrape ? Ni de l’heure ni de quoi que ce soit d’autre… Faut que la nana elle en passe par où il veut… Eh ben là c’est pareil… Alors ? Tu l’ouvres cette porte ou faut que je la défonce ? Ah, enfin ! C’est pas trop tôt…
– Qu’est-ce qui se passe ? Qu’est-ce qu’il y a ?
– Rien… C’est juste que j’ai envie d’un petit câlin…
– Là ? Maintenant ?
– Ben oui maintenant… Pas dans trois jours…
– C’est que…
– C’est que quoi ?
– C’est que je me suis couché tard… Et que demain matin…
– Ça fait rien… Il y en a pas pour longtemps, tu vas voir…           

jeudi 19 juillet 2012

Escobarines: Sapes


Il y en avait quatre ou cinq des filles à nous attendre, comme tous les mardis, tout au fond du café…
– Vous en avez ?
On en avait, oui… Évidemment qu’on en avait… Quatre pleins sacs…
Et on a étalé sur une table… Des robes… Des petits hauts… Des jupes… Des pantalons… Des débardeurs…
– Profitez-en ! On solde…
Deux cent douze euros… Qu’on s’est partagés toutes les deux en buvant un café…

Une femme – entre deux âges – nous a abordées sur le trottoir juste comme on sortait du café…
– Vous me connaissez pas…
On la connaissait pas, non…
– Mais c’est Cléa qui m’envoie… Qui m’a dit que vous aviez un plan pour en avoir des sapes… À des prix défiant toute concurrence…
Si c’était Cléa qui l’envoyait alors c’était possible, oui…

Et le mardi suivant elle était là… Sympa… Discutant avec tout le monde… Une chasuble et une petite jupe écossaise elle nous a pris… Et a absolument tenu à nous offrir un café… On a discuté… De choses et d’autres… Et puis :
– Je voudrais pas être indiscrète, mais…
– Mais ?
C’était pas de la marchandise volée au moins ? Non, parce que elle elle mangeait pas de ce pain-là… Ça coûtait cher en plus le recel… Très cher… Ils plaisantaient pas les juges avec ça…
Elle pouvait être tranquille… De ce côté-là elle pouvait être tranquille… On n’était pas des voleuses…
– Mais alors ? Je suis curieuse, hein ?
– Alors ?! Alors disons qu’on a sympathisé avec un certain nombre de commerçants qui vendent des sapes… On tire pas trop les rideaux des cabines d’essayage… On leur demande conseil… Ils viennent nous aider… À les passer les fringues… À les retirer… On reste un peu presque toutes nues… Et même quelquefois… Ils ont les mains qui viennent se balader un peu… Qui s’installent des fois… Et nous…
– Vous, vous laissez faire… Je vois… Et en échange…
– Mais on couche pas, hein, jamais !

Elle est revenue… Elle nous a repris des trucs… Elle a beaucoup parlé… Avec les unes… Avec les autres… S’est attardée après tout le monde…
– On va boire un café chez moi ? C’est à deux pas…
Juste au-dessus de l’un des magasins où…
– Tiens, vous habitez là ? C’est marrant…
– Oui, hein ? Mais dites-moi… Vous n’avez pas peur que vos parents finissent par éventer votre petit trafic ?
– On fait attention…
– Oui… Jamais on en ramène des fringues à la maison…
– Mais imaginez… Imaginez qu’un jour la femme de l’un de ces commerçants chez qui vous « faites vos courses » découvre à quel petit jeu vous vous livrez avec son mari… Et qu’elle aille les trouver vos parents…
– Alors là ! Il me fout dehors mon père… Et je suis pas près de repasser la porte dans l’autre sens…
– Et moi, je préfère même pas y penser…
– Il y a aucune espèce de raison que ça arrive…
– Ben si ! Si ! Parce que… c’est arrivé… La boutique, juste en dessous, c’est mon mari qui le tient…
– On savait pas…
– Et vous allez… ?
– Bien sûr… Mais d’abord je vais faire le tour des magasins où vous avez vos habitudes… Histoire de mettre ces dames au courant… Nous nous concerterons et, toutes ensemble, nous irons trouver vos parents…
– Oh, non, hein !
– Je rentre plus chez moi, moi ! C’est pas la peine…
– Et si plutôt ?
– Si plutôt ?
– Vous nous… Parce que… c’est arrivé une fois… c’est arrivé qu’on avait fait une connerie… Pas ça… Autre chose… Plus grave même… Et ce qu’elle avait fait la femme, c’est qu’elle nous avait flanqué une bonne fessée… À toutes les deux… En nous disant que si par contre on recommençait…
– Mais c’est qu’elle est pleine d’excellentes idées cette petite blonde… Eh bien on va commencer par elle alors… Allez, baisse-moi ça…

– Mais qu’est-ce qui se passe ici ?
– Entre, Marc, entre… Tu connais déjà très bien ces petits derrières à ce qu’il paraît… 

lundi 16 juillet 2012

Un mariage ( 15 )


– Pareil que l’autre fois ça me refait… Exactement pareil… Ce que je me sens proche de vous quand vous l’avez reçu le martinet ! Bien plus que n’importe quand… Même que ce soit pas moi qui vous l’ait donné ce coup-ci… Que ce soit Delphine… Comment vous expliquez ça ? Vous savez pas ? Oui, oh, on s’en fiche n’importe comment de comment ça s’explique… C’est pas ça l’important… L’important, c’est qu’on ait ça pour nous retenir ensemble tous les deux… Parce que sinon ! Sûrement qu’on finirait par se séparer à force… Vous croyez pas ? Il y en aurait tout un tas des raisons… J’y pense des fois… Et je me dis que si on l’avait pas le martinet…
Elle a tapoté son oreiller… L’a remis en place… S’est confortablement installée, tournée vers moi…
– En douce que comment elle a aimé ça vous le donner Delphine tout à l’heure ! Vous, vous pouviez pas voir… Évidemment… Mais moi, si ! Tout son cœur elle y mettait… Ah, elle y allait ! Faut dire aussi que c’est un peu normal… Quand on sait tout ce qu’ils lui ont fait subir les mecs, c’est forcé que s’il y en a qui lui tombe un entre les pattes il morfle pour les autres… Je regrette pas de lui avoir laissé ma place en tout cas… Ah, non alors ! Parce que… Un vrai plaisir c’était de la voir faire… Presque plus que de le faire moi-même… Oui… Si… Carrément plus même… Et de loin… Et vous ?
– Moi ?
– Ben oui, vous ! Qu’est-ce que vous avez aimé le mieux ? Que ce soit elle ce soir ou moi l’autre jour ?
– Elle… Parce que – tu viens de le dire – c’est ce que toi, tu as préféré…
– Je vous adore par moments, mais en même temps je vous déteste autant que je vous adore… Parce que plus agaçant que vous tu meurs… Bon… En attendant pas de magasin demain… Elle se débrouillera toute seule Delphine… Elle a pas besoin de vous n’importe comment… Non… Demain vous êtes à moi…  Comme l’autre fois… Les lendemains de martinet vous devez toujours être à moi… Complètement… Toute la journée… Vous m’emmènerez au restaurant… Et puis après au magasin de lingerie on ira… Ah, oui, à propos… Je vous l’ai dit que j’y étais retournée ? Toute seule… Non ? Vous êtes sûr ? Je croyais… Ben j’y suis retournée… Plusieurs fois… J’ai le temps dans la journée… J’ai que ça à foutre… Elle est géniale comme fille Lydie… Absolument géniale… Comment on a sympathisé toutes les deux ! De tout on se parle… Tout je lui raconte… Pour vous aussi je lui ai dit…
– Tu lui as dit ? Tu lui as dit quoi ?
– Ben tout… Comment c’est ensemble tous les deux… Que tout ce que je veux je peux vous faire faire… Tout ce que j’ai envie… Et que même, des fois, je vous le donnais le martinet… Elle voulait pas le croire… « Tu lui fais pas ça quand même ? » « Ben si ! Si ! Oh, mais tu verras… Je te montrerai la prochaine fois… » On y passera demain… C’est le jour ou jamais… Parce que vu les marques que vous avez… Ah, elle a tapé Delphine… Elle a pas fait semblant… Non, mais comment je vais aimer qu’elle voie ça Lydie ! Pas vous ? Si, hein que vous allez aimer… Pour me faire plaisir…  
Elle est venue se blottir contre moi… A posé une main sur mon torse… L’autre sur mes fesses…
– Non, mais comment elles sont chaudes… Brûlantes… C’est de la folie…
Elle en a longuement dessiné les contours… Les a pinçotées… Piquetées du bout de l’ongle…
– Et si je vous en remettais une autre par-dessus ? Après tout ç’aurait été à moi de le faire tout à l’heure… 
Elle y a lancé une petite tape …
– Vous n’avez pas le droit…
Une autre… Plus fort…
– D’essayer de la voir toute nue Delphine… Vous n’avez pas le droit…
D’autres… De plus en plus fort…
– Promettez ! Que vous le ferez plus… Promettez ! Promets ! Allez, promets !
– Je promets…
– Menteur… Vous le referez… Je le sais très bien… À la première occasion vous le referez…
Une grêle de claques… Une avalanche… Qui a interminablement duré… Qui a brusquement cessé…
– J’ai envie… Mais vous bougez pas alors… Vous faites rien… Vous dites rien… Vous me laissez me servir…
Elle m’a chevauché… Elle a eu son plaisir… Elle l’a psalmodié… Elle est retombée…
Et elle s’est endormie dans mes bras…

jeudi 12 juillet 2012

Escobarines: Une perle


– Reconnaissez tout de même, Laurence, que j’ai subi un grave préjudice… Un très grave préjudice… Et mon entreprise avec moi…
– C’est incontestable…
– Une entreprise à laquelle vous appartenez également… Et elles aussi…
– Ce sont des gamines…
– Des gamines ? Ah, non, non… Je ne suis pas d’accord… Non… À 25 ans ce ne sont plus des gamines justement… Elles savent parfaitement ce qu’elles font… Et c’est délibérément – en toute connaissance de cause – qu’elles nous ont dénigrés – moi et l’entreprise qui les emploie – sur les réseaux sociaux…
– Sur un seul d’entre eux…
– Le plus fréquenté… Les propos qu’elles y ont tenus…
– Et qu’elles ont très rapidement effacés…
– Relèvent de la diffamation pure et simple… Nous sommes dès lors en droit de demander réparation… Ce que nous allons d’ailleurs faire… Et sans tarder... Vous m’appellerez Maître Castagno…
– Ce qui ne va pas manquer de donner à cette affaire une dimension qu’elle n’a pas…
– Nous verrons… Nous en reparlerons… En attendant vous allez m’envoyer, en recommandé, leur lettre de licenciement à ces deux petites péronnelles…
– Comme vous voudrez… Mais ne peut-on leur laisser au moins une chance ?
– Ah, non… Non… Certainement pas… Pour qu’elles récidivent dans huit jours ?
– J’ai longuement parlé avec elles… Elles regrettent profondément ce qu’elles ont fait…
– Il est bien temps…
– Et sont déterminées à travailler d’arrache-pied pour faire oublier ce malencontreux dérapage…
– Cela ne saurait suffire…
– J’en conviens tout à fait… À l’évidence, elles doivent être sanctionnées…
– Et vous proposez ?
– Que vous me laissiez carte blanche… J’ai ma petite idée… Qui ne devrait pas vous déplaire, vous verrez…
– Dans ces conditions… Faites comme bon vous semble…

– Alors ? Il a dit quoi ?
– Il est très remonté contre vous…
– Oui, ben ça…
– Il veut porter plainte… Et vous flanquer dehors…
– Il va pas le faire ?
– À une condition…
– Laquelle ?
– Celle dont je vous ai touché un mot ce matin… Il veut pas en démordre… J’ai tout essayé… Il veut rien entendre…
– Oui, ben moi non plus je veux rien entendre… Il est hors de question qu’il me flanque une fessée, alors là ! J’ai plus dix ans…
– Il n’en a pas le moins du monde l’intention… Non… Il m’a chargée, moi, de m’en occuper…
– Vous ? C’est déjà pas pareil…
– Oui… C’est quand même moins…
– De toute façon est-ce qu’on a vraiment le choix ?
– À mon avis pas trop, non… Si vous voulez pas vous retrouver dehors… Et qui plus est avec un procès sur le dos…
– Je me vois franchement pas annoncer ça à mes parents…
– Et moi donc !
– Alors bon… C’est pas vraiment de gaîté de cœur, mais bon…
– Et ce sera quand ?
– Plus vite ce sera fait plus vite vous serez débarrassées…
– Ce qui veut dire tout de suite… là… Maintenant… Bon, ben allez !
– Tenez… Posez-les là vos affaires… Oui… Là… Près de l’ordi…
– Oui, mais alors… si c’est vous qui nous le faites… vous êtes pas obligée de taper fort…
– Oui, vous pouvez même carrément faire semblant…
– C’est malheureusement impossible… Parce qu’il est pas né de la dernière pluie… Il a prévu de vérifier…
– Évidemment… On aurait dû s’en douter…
– Ah, mais ça change tout, ça ! Oh, et puis non… Zut… On va pas tourner en rond comme ça toute la journée… Allez-y ! Maintenant qu’on a le derrière à l’air allez-y !

– Ces demoiselles, Monsieur Lampreix, tenaient à venir vous présenter leurs excuses… Et à vous faire constater qu’elles ont bien été punies comme elles le méritaient…
– Vous êtes une perle, Laurence… Une véritable perle…

lundi 9 juillet 2012

Un mariage ( 14 )


Delphine a attendu que la cliente ait refermé la porte… Qu’elle se soit éloignée sur le trottoir… Et puis elle est venue s’accouder à la caisse…
– Vous l’avez cru ?
– Quoi donc ?
– Ce qu’elle a dit Emilie tout à l’heure… Que j’avais pas mis de culotte… Vous l’avez cru ?
– Je sais pas…
– Vous avez bien une petite idée quand même ! À votre avis c’est plutôt que j’en ai mis une ou plutôt que j’en ai pas mis ?
– Elle avait l’air de dire que non…
– Oui, mais ça… C’était ce qu’elle disait elle… Peut-être parce qu’elle avait envie de vous le faire croire… Allez savoir… Pour vous tester… Sauf que moi j’ai pas forcément envie de vous avoir à me pister toute la journée pour essayer de reluquer sous ma jupe et savoir ce qu’il en est au juste…
– J’essaie pas de reluquer sous ta jupe…
– Oui… Alors ça… À d’autres… Vous me prenez pour une imbécile ? Vous arrêtez pas depuis ce matin… Bon, mais alors vous savez pas le mieux ? Eh bien ce serait que je vous montre vite fait… Histoire que vous me fichiez la paix… Une bonne fois pour toutes… Non ? Vous croyez pas ?
– Si tu veux…
– Ah, non… Pas si je veux, non… Si vous voulez, vous… C’est vous qui décidez… Vous dites oui ou vous dites non… À votre guise… Mais mettez pas trois heures…
– Oui…
– Eh bien voilà… Venez !



Dans la réserve…
– Mais derrière alors je vous montre… Seulement derrière… C’est bien suffisant pour vous rendre compte…
Et elle m’a tourné le dos…  Elle a lentement – très lentement – fait remonter la jupe… Le pli à l’arrière du genou… Le bas de la cuisse… Plus haut… Encore plus haut… Jusqu’à l’extrême limite… Là où… Et elle l’a laissée retomber…
– Parce que vous y avez cru ? Non, mais me dites pas que vous y avez cru que j’allais vous montrer ! Et puis quoi encore ? Elle a raison Emilie… Vous êtes trop, vous, dans votre genre… Vous êtes vraiment trop… En tout cas ce qu’on va rigoler ce soir quand je vais lui raconter…



– Je vous l’avais pourtant dit qu’elle en avait pas… Je vous l’avais pas dit ?
– Si, mais…
– Mais vous m’avez pas crue… Vous avez voulu vérifier… De vos propres yeux… Ah, la confiance règne ! Ça fait plaisir…
– Mais non, mais…
– Mais quoi ? Quand je dis quelque chose… Bon… Mais assez discutaillé… Passons aux choses sérieuses… Vous avez mérité aujourd’hui… Et pas qu’un peu… Alors on va commencer par montrer à Delphine comme on est bien obéissant et on va gentiment aller décrocher le martinet là-bas… Là… Et maintenant on se désape… Tout… Et on se met à genoux… Les mains sur la tête… Nez au mur… Voilà… Parfait…
Le silence… Des allées et venues… Des rires…
– Ça te dit de lui donner le martinet, Delphine ? Vous retournez pas, vous ! Hein ? Ça te dit ? Oui ? Bon, mais alors tu sais pas… Tu sais pas ce qu’on va faire ?
Des chuchotements… Encore des rires… Des froissements d’étoffe…
– Ah, vous vouliez la voir toute nue Delphine, hein ? Eh bien elle l’est… Et c’est elle qui va vous le donner la martinet… Comme ça… Sans rien… Après tout ce que vous lui en avez fait voir aujourd’hui c’est bien un peu à son tour de vous en faire baver… Non ? Vous croyez pas ? Mais attention à ce que je vous ai dit, hein ! Vous vous retournez pas… Surtout vous vous retournez pas… Parce que alors là sinon… C’est à moi que vous aurez affaire… Et je peux vous dire que vous vous en souviendrez… N’empêche qu’en attendant vous savez pas ce que vous perdez… Parce que comment elle est bien foutue ! Pas un défaut… Rien… Que ce soit les seins… Le ventre… Les fesses… La foune… À se mettre à genoux devant c’est…    Vous verriez ça ! Ça vous plairait, hein ?! Oui, ça vous plairait… Vous bandez… Seulement vous verrez pas… Jamais… Parce que j’ai pas envie… Parce que je suis votre femme et que c’est moi qui décide… Allez, Delphine… Vas-y ! À toi de jouer… Et le ménage pas… 

jeudi 5 juillet 2012

Escobarines: Tel est pris


– Si j’ai souhaité vous rencontrer, c’est au sujet d’Aurélien…
– J’en étais sûre… Vous êtes sa femme, hein, c’est ça ?
– Je ne suis pas sa femme, non… Disons que j’ai, auprès de lui, le même statut que vous…
– C’est à dire ?
– Nous entretenons, lui et moi, une relation intime…
– Hein ?! Mais c’est pas possible…
– Je puis vous assurer que si…
– Mais il m’avait juré…
– Qu’il vous aimait à la folie… Que vous seule comptiez… Il m’a juré, à maintes reprises, exactement la même chose…
– Le salaud ! Non, mais quel salaud !
– Je vous le fais pas dire…
– Je comprends mieux… Je comprends mieux pourquoi il était si peu souvent disponible…
– Et encore ! Vous savez pas tout…
– Je sais pas quoi ? Allez-y ! Dites ! Au point où j’en suis…
– Il y a pas que nous… Que nous deux…
– Je sais bien… Il y a aussi sa femme…
– Non, non… En plus de sa femme… Il y en a deux autres… On est quatre en tout…
– Quatre ?! Vous êtes sûre ?
– Certaine… Les SMS de son portable faisant foi…
– J’y crois pas… Je peux pas y croire…
– J’ai eu exactement la même réaction que vous… Mais il a malheureusement fallu que je me rende à l’évidence…
– Et c’est qui ces autres femmes ?
– Il y a une Pascaline… Et une Sandra… On a décidé, toutes les trois, de lui concocter une petite réception à notre façon… Si ça vous dit de vous joindre à nous…
– Si ça me dit ? Un peu que ça me dit ! Le salaud ! Non, mais quel salaud !
– Bon… Alors… Que je vous explique…

– Le v’là !
– Va ouvrir, toi, Sandra… C’est avec toi qu’il est censé avoir rendez-vous…
– Entre ! Eh bien entre ! Inutile que je fasse les présentations, je suppose… Tu connais tout le monde…
– Non, mais… Je vais t’expliquer… Je vais vous expliquer… C’est un incroyable malentendu… Vous allez rire…
– On rit déjà… On est mortes de rire… Ça se voit pas ?
– Bon, ben vas-y ! On t’écoute…
– Je…
– Oui ?
– Vous êtes toutes les quatre tellement séduisantes que j’ai pas pu résister… Que personne à ma place aurait pu résister… Personne…
– C’est à ta femme qu’il faudrait que t’ailles expliquer ça… C’est ce que tu vas faire d’ailleurs, hein, non ?
– Non ?
– Mais peut-être que tu préfères qu’on s’en occupe ?
– On peut bien te rendre ce petit service…
– Toutes les quatre on ira… Ce sera mieux pour s’expliquer…
– Vous allez pas faire ça ?
– Ben si ! Pourquoi ?
– Faut bien que quelqu’un s’en charge…
– Si vous faites ça…
– Oui ?
– Vous pouvez pas… Non, mais vous vous rendez compte les conséquences pour moi ?
– C’est vrai que c’est elle qu’a les sous… Et si elle demande le divorce…
– Mais ça on s’en fiche un peu, nous…
– Complètement, même…
– Fallait y réfléchir avant…
– Il y aurait bien une solution…
– Oui ?
– C’est qu’on règle ça entre nous…
– On pourrait lui flanquer une bonne fessée à ce sale garnement…
– Pas une… Quatre… Chacune la nôtre…
– Oui… C’est une idée, ça… Qu’est-ce t’en dis, toi ?
– Rien… Il dit rien…
– Peut-être qu’il préfère qu’on aille trouver sa femme tout compte fait…
– Pas ma femme, non… Pas ma femme…
– Alors… la fessée…
– Vous allez pas me faire ça ?
– On va se gêner…
– Allez ! Cul nu !
– À poil même… Complètement… Et que ça saute ! Sinon…
– Qui c’est qui commence ?
– Moi !
– Ah, non ! Moi !
– Vous disputez pas ! Il y en aura pour tout le monde… Allez ! En place pour le quadrille…