jeudi 28 juin 2012

Escobarines: Derrière la palissade




– Je suis démoralisée…
– Allons bon ! Qu’est-ce qui t’arrive ? C’est au boulot ?
– Oh, non, non… Ça va le boulot… Non… J’m’en fiche du boulot…
– C’est Clément alors ?!
– Non plus, non… Encore que si dans un sens ! Parce que… ce qu’il y a, c’est que j’me trouve moche… Mais moche !
– V’là autre chose ! Non, mais attends ! Ils se retournent tous sur toi les mecs dans la rue… Tous…
– Si ils veulent… Ça empêche pas que moi j’me trouve moche…
– Cette fois on aura tout vu…
– Déjà que j’étais complexée par mes seins…
– C’est du grand n’importe quoi… Il y a tout un tas de tas de nanas qui paieraient cher pour les avoir tes seins…
– On voit que c’est pas elles qui se les trimballent… À pas pouvoir courir sans que ça ballotte dans tous les sens…
– T’aurais les miens…
– J’aimerais autant…
– Tu parles ! Un 85B… S’il y en a une qui pourrait se sentir complexée…
– Non, mais maintenant, moi, c’est mes fesses qui me posent problème…
– Tes fesses ? Qu’est-ce qu’elles ont tes fesses ?
– Je sais pas… Elles sont toutes molles… Toutes flasques… Il y a de la cellulite qu’est en train de s’y mettre… Ou je sais pas trop quoi…
– À ton âge ?!
– C’est bien ça qui m’inquiète… Et j’ai beau m’y passer des tas de crèmes, de pommades et de tout ce qu’on veut ça fait qu’empirer, moi, j’trouve… Tu trouves pas, toi ?
– Ben tu sais... Pour se rendre compte de quelque chose à travers le pantalon…
– Je peux quand même pas le baisser là…
– Non, mais là-bas… Derrière la palissade… Il y a jamais personne…

– Alors ?
– Ben oui… C’est vrai qu’elles sont pas trop fermes… Et même…
– Et même ?
– Et même – le prends pas mal – mais à ta place je me dépêcherais de faire quelque chose… Avant qu’il soit trop tard…
– Mais quoi ? T’en as de bonnes, toi ! Quoi ? Des dizaines de trucs j’ai essayé… Il y a rien qui y fait…
– Il y aurait bien…
– Oui ?
– Non… Rien… Tu vas trouver ça trop bizarre…
– Mais si ! Dis…
– La seule chose qui y fasse vraiment, c’est la fessée… Mais alors là c’est radical…
– La fessée ?!
– Laisse tomber… Je savais bien que tu trouverais ça trop nul…
– Mais non, mais… comment ça la fessée ?
– Ça te raffermit les tissus d’une force ! C’est spectaculaire…
– T’as essayé ?
– Moi, non… Mais je connais deux filles ça a marché du feu de Dieu…
– C’est qui ?
– Tu connais pas… Des copines à mon frère…
– Et c’est qui qui leur a mis la fessée ?
– Ben mon frère… On lui demandera pour toi si tu veux… Ce qu’il en pense…
– Non, mais attends ! Je vais quand même pas montrer mes fesses à ton frère !
– Oh, tu parles ! Il en a vu d’autres mon frère… C’est pas ça qui va le traumatiser…
– Oui, mais quand même…
– Ah, ben faut savoir ce que tu veux, hein… Maintenant si tu préfères rester avec ton problème… À toi de voir…

– À ton avis, Stefan ? Regarde… Quand j’appuie là, à pleine fesse, elle part pas tout de suite la trace de mes doigts… Ça reste marqué en blanc… Sûr qu’il y a un problème…
– C’est clair, oui…
– Et tu pourrais y faire quelque chose tu crois ?
– Attends ! Laisse-moi voir… Il y a quand même un sacré boulot là… Et je sais vraiment pas si…
– Mais je peux pas rester comme ça, moi !
– Ça, c’est clair… Parce que dans trois ans tu ressembles plus à rien…
– Si ! On devrait pouvoir y faire quelque chose… Si ! Une bonne dizaine de fessées… Peut-être une douzaine… À un mois d’intervalle… Et ça devrait être bon…
– Bon, ben vas-y alors ! Commence… Parce qu’il y a vraiment pas de temps à perdre…           

lundi 25 juin 2012

Un mariage ( 12 )


– Reconnaissez que vous l’aviez méritée… Et pas qu’un peu… À nous espionner comme ça sans arrêt… Ça vous regarde pas ce qu’on a à se dire avec Delphine… Et estimez-vous heureux que ce soit pas devant elle que je vous l’ai flanqué le martinet… J’aurais pu… J’aurais dû même… Oh, mais ça viendra… Chaque chose en son temps… Ça vous fait mal ? Oui ? Où ? Là ?
– Aïe !
– Seulement quand j’appuie ?
– Non… En continu…
– Et ça vous fait quoi ?
– Ça brûle… Ça brûle et ça lance…
– En tout cas ça vous a fait des sacrées marques, dites donc ! Bon, mais allez ! Vous vous rhabillez… Je vous emmène faire un tour… J’ai envie…



– Et quand vous marchez ? C’est douloureux ? Oui, hein ?! Parce que ça frotte dessus… Tant pis pour vous… Fallait pas écouter aux portes… En attendant vous savez ce que je pense ? C’est que ça nous a drôlement rapprochés tous les deux que je vous fasse ça…  Si, c’est vrai, hein ! Parce que, dans un couple, il y en a toujours un qu’est plus fort que l’autre… Qui prend le dessus… Qui s’impose… Et nous c’est moi qui dirige… Parce que j’ai beaucoup plus de personnalité que vous… Et de loin… Du coup tout ce que je veux je peux vous faire… Absolument tout… Et ça me va… Parce que j’adore ça commander… Surtout un homme… Et de votre âge en plus… À vous aussi ça vous va… Parce que vous adorez ça être commandé en réalité au fond… Surtout par une femme… Et de mon âge en plus… Comme ça tout le monde est content… Et le martinet ben il donne une vraie réalité à tout ça… Il traduit concrètement ce qu’on est ensemble tous les deux… Il le proclame… Vous comprenez ? Je suis pas sûre…
Elle m’a pris la main… A entrecroisé ses doigts avec les miens…
– Comment je me sens mieux depuis ! Apaisée… En harmonie… Oh, oui, je suis contente… Et vous aussi ! Forcément… Vous l’êtes parce que vous sentez que je le suis… Et pas qu’un peu… Tiens, venez ! On rentre là-dedans… Des tas de sous-vêtements vous allez me payer… Des trucs hyper sexy … Que quand je les mettrai pour aller avec Benjie – ou avec d’autres… parce que Benjie je commence à en avoir fait un peu le tour – ça puisse me rappeler aujourd’hui… Et je serai seule à savoir...



– Je l’aime bien ce resto… Même qu’ils aient pas de ris de veau je l’aime bien quand même… Mais en douce que comment vous m’avez fait rire tout à l’heure pendant que je les essayais les sous-vêts… Vous auriez vu votre tête ! Jamais on aurait cru qu’on était mariés tous les deux et que c’est tous les jours que vous pouvez me voir à poil si vous voulez… Je suis sûre que la vendeuse elle s’est imaginé des trucs… Que j’étais une petite étudiante qui se faisait sauter par un vieux cochon et qu’en échange il lui offrait ce qu'elle voulait… Vu comment vous bandiez en plus !
– Elle s’en est rendu compte ?
– Pour pas s’en apercevoir il aurait fallu être aveugle… C’est quoi qui vous excitait comme ça ? Qu’elle soit là pendant que j’essayais ? C’est ça, hein ? Vous étiez parti à vous faire tout un film, je parie… Qu’on se faisait des trucs l’une l’autre et que vous en perdiez pas une miette… Quand je le dis que vous êtes un pervers… Et rien qu’à en parler, là, maintenant, je suis sûre que ça remet ça là-dessous… C’est pas vrai peut-être ? Non ? Alors là je suis bien tranquille… Oh, mais on va vérifier… C’est facile avec ces nappes qui descendent presque jusque par terre… Suffit que je recule un peu ma chaise, que j’enlève ma godasse et que je mette mon pied… Où vous êtes ? Ah, là ! Et tout gonflé en plus… J’avais pas raison ? Remarquez… Vous aviez peut-être pas forcément complètement tort non plus… Parce que peut-être bien qu’il se passera quand même quelque chose un jour avec cette nana… On sait jamais… Oui… Sûrement même… Parce que ça me tenterait bien une fille… Au moins une fois… Pour essayer… C’est trop marrant de vous la lisser comme ça sous la table avec le pied… Vous aimez ? Oui… Évidemment que vous aimez… C’est idiot comme question… Si vous aimiez pas… Qu’est-ce que je disais ? Ah, oui… Non… Il y a des signes qui ne trompent pas… Cette nana je suis sûre que si je voulais… Et sûrement que je vais vouloir d’ailleurs… Sauf que vous… rêvez pas ! Vous verrez rien du tout… Vous le saurez peut-être même pas…
– Arrête…
– Que j’arrête ? Que j’arrête quoi ?
– Avec ton pied…
– Ben pourquoi ?
– Parce que… ça va venir… Ça vient…
– Ben raison de plus…
– Oui, mais les gens… Les gens autour…
– Ah, ben ça… Vous avez qu’à vous contrôler un peu… Ils s’apercevront pas…

jeudi 21 juin 2012

Escobarines: Travaux d'intérêt général



13 Mars 2081

Ça y est ! Les décrets d’application de la loi dite «  Travaux collectifs et intérêt général » sont publiés… Les premières condamnations devraient être tout prochainement prononcées… Quand je pense à toute l’énergie qu’on a dépensée, nous, à l’AMIR, pour que cette loi ne soit pas votée ! En vain… On était à contre-courant… On était inaudibles… La délinquance a pris de telles proportions – au point de mettre en danger l’existence même de l’État – que la population veut des châtiments exemplaires… Mais seront-ils vraiment dissuasifs ? C’est ce que nous n’avons pas cessé de contester avec force… Sans être entendus…


20 Mars 2081

Un premier contingent de condamnées – travailleuses au noir, fraudeuses aux prestations sociales, aux allocations logement, etc… – a été amené à pied d’œuvre ce matin devant l’hôtel de ville sous bonne escorte avec, pour tâche, d’en nettoyer les abords…
À ce que m’a rapporté Zylane – qui s’est rendue là-bas sur le coup de midi – il n’est pas question pour elles de souffler, ne fût-ce qu’un instant… Le fouet s’abat aussitôt… Impitoyablement…  
Tout autour de la place des barrières de sécurité ont été installées derrière lesquelles les curieux se pressent en nombre… Les autorités s’en félicitent… Elles estiment que le caractère public de ces peines devrait faire baisser la délinquance « sociale » d’au moins 50%... Je demande à voir…


28 Mars 2081

Je m’étais bien juré de ne pas le faire, mais j’y suis allée… Pour me rendre compte… Pour me faire mon opinion par moi-même…
Et c’est terrible… Il y avait là sept ou huit femmes, de tous âges, qui trimaient, le derrière – déjà bien rouge – à l’air… Épinglé dans le dos de chacune d’elle, le motif de sa condamnation… Les gardiennes les houspillaient en permanence, vociféraient, les menaçaient d’abattre leur fouet et, pour un oui ou pour un non, l’abattaient résolument… Pour la plus grande joie d’un public hilare – hommes et femmes à proportion à peu près égale – qui applaudissait à tout rompre et les encourageait à taper plus fort…


30 Mars 2081

Les hommes, quant à eux, posent des margelles de trottoir avenue Lemannoy… J’y ai fait un saut… Ce n’est pas parce qu’on nie la réalité, qu’on refuse de la regarder en face qu’elle n’existe pas… Ils étaient là une vingtaine sous la surveillance de gardiennes – et uniquement de gardiennes – qui m’ont paru – mais ce n’est peut-être qu’une impression – faire preuve, à leur égard, d’une certaine mansuétude… Je ne me suis pas attardée…


4 Avril 2081

C’est maintenant devant la maison du peuple que les femmes sont à l’œuvre… On y laisse les badauds, par petits groupes successifs, s’approcher au plus près des condamnées… Il m’en a coûté… Beaucoup… Mais je ne me suis pas dérobée… J’ai affronté… J’ai affronté le visage ravagé de larmes d'une petite blonde que l’une des gardiennes semblait avoir tout particulièrement prise en grippe… Le regard terrorisé d’une autre qui semblait désespérément chercher un hypothétique secours autour d’elle… La moue d’une troisième qui paraissait vouloir proclamer, contre toute évidence, qu’elle était étrangère à ce qui lui arrivait, étrangère à elle-même et que rien, jamais, ne pourrait l’atteindre… Son derrière était à vif…
Et puis, parmi toutes ces jeunettes, une femme… une femme d’à peu près mon âge… une femme qui a levé les yeux sur moi… Et ce que j’y ai lu… Je me suis enfuie… Je me suis littéralement enfuie…


31 Mai 2081

J’ai posté ma déclaration d’impôts tout à l’heure… Une déclaration que j’ai délibérément et sciemment falsifiée… Ce que je risque… Ce qui va forcément m’arriver, c’est… je préfère ne pas y penser… Mais pourquoi j’ai fait ça ? Pourquoi ?

lundi 18 juin 2012

Un mariage ( 11 )


– C’est pas une bonne idée que j’ai eue là ce petit gueuleton au restaurant tous les deux avant d’aller là-bas ? Si, hein ? Moi, en tout cas, ça me plaît bien… Déguster tout un tas de bonnes choses comme ça en me disant qu’après c’est mon Benjie que je vais déguster… Au propre comme au figuré…
– Pourquoi tu ris ?
– Parce que… Parce que je regarde les gens autour et j’imagine leurs têtes s’ils savaient… S’ils savaient qu’aussitôt le dessert avalé mon mari, ici présent, va m’emmener en direct me faire sauter chez mon amant… Qu’il attendra sagement que ce soit fini… Et qu’en plus, après, si ça tombe, il va se prendre une râclée au martinet… Parce qu’il n’aura rien trouvé de mieux à faire, pour passer le temps, que de se taper, à défaut d’autre chose, une petite branlette en nous écoutant… Ce qui lui est formellement interdit… Mais vous pouvez, hein ! J’ai tout prévu… Dans mon sac il est le martinet… D’ailleurs, tiens, je vais le mettre sur la table plutôt… Que ça vous donne à réfléchir…



– J’ai trop envie, mon Benjie… De toi… De nous… De tout…
Et elle s’est jetée dans ses bras…
– Non, mais comment j’ai envie ! Enlève ! Vite ! Allez, enlève tout ça !
Sa chemise… Qu’elle lui a arrachée… Son pantalon…
– Mais aide-moi au moins !
Et puis elle… Elle… Elle s’est dépouillée… De tout…
Et elle l’a entraîné… Dans la chambre… Dont elle a tiré sur eux la porte… Qui ne s’est pas refermée… Qui est restée largement entrebaîllée…



– Et alors ? Il se l’est fait ?
– Un peu qu’il se l’est fait… Je vois pas qui aurait pu résister à ça… Parce qu’on en était autant l’un que l’autre avec Benjie… Ça donnait… Alors avec la porte ouverte… Et la lumière en plus…
– Il te l’a dit qu’il se l’était fait ou c’est toi qu’as demandé ?
– Rien qu’à sa tête quand je me suis levée j’ai su… À son air tout penaud… «  Oh, vous, vous ! Vous m’avez désobéi… Non ? » Il a fait signe que oui… Oui… « J’en étais sûre ! Bon, ben vous savez ce qui vous attend ? » Il savait, oui… « Déshabillez-vous ! Tout… Complètement… »
– Il était là Benjie ?
– Il dormait Benjie… Après la nuit que je lui avais fait passer…
– Et alors ?
– Et alors je l’ai planté là, tout nu, au milieu du séjour… Et je suis allée prendre une douche… Quand je suis revenue il avait pas bougé… Il attendait… « Bon, ben maintenant vous allez tout bien me raconter en détail… Ce que vous avez fait… Ce que vous avez ressenti… À quel moment vous avez giclé au juste… Tout… Je veux tout savoir… »
– Et c’était quand ?
– Deux fois il y a eu… Une au début quand Benjie il m’était dessus en bas avec sa langue… Et l’autre beaucoup plus tard pendant que je le chevauchais Benjie… Mais le plus beau… Tu sais pas le plus beau ? C’est qu’en racontant il bandait… Il a pas arrêté de bander… Jusqu’à la fin…
– C’est vraiment pas de pot pour toi qu’il s’y prenne aussi mal parce que…
– Oui… Bon… On va pas encore revenir là-dessus…
– Et donc ?
– Et donc j’ai attrapé le martinet… Et son truc je le lui ai caressé avec les lanières… « Je connais un bon moyen de faire cesser ça… Tout de suite… » Il y a pas eu besoin… Aussi sec c’est retombé… Tout fripé… Tout mou… Je l’ai fait mettre à genou du coup… Et je les lui ai passées partout les lanières… Le dos… Les fesses… La plante des pieds… Ça a duré… Duré… Et pour finir…
– T’as cinglé…
– Non… Parce que, si on réfléchit bien, c’est lui qu’avait décidé finalement en faisant ce qu’il avait fait… Qu’avait choisi de la recevoir sa correction… Et de la recevoir à ce moment-là… Ce qui me va pas… Mais alors là pas du tout…
– Vu comme ça…
– Non… Il va en tâter du martinet… Ça, c’est sûr… Au moment où il s’y attendra le moins… Maintenant par exemple… Là… Tout de suite… Pour lui faire perdre cette sale habitude qu’il a prise d’écouter comme ça aux portes quand on discute toutes les deux…    

jeudi 14 juin 2012

Escobarines: La fessée d'Aurore


– Ah, c’est toi…
– Oui, c’est moi, oui… J’apporte les huîtres pour le réveillon demain… Je les mets où ?
– Je sais pas… À la cave ? C’est le mieux, non ?
– Je suis déjà venu ce matin… Je suis entré… J’ai appelé en bas… Mais comme ça répondait pas j’ai pas insisté…
– J’étais sortie faire quelques courses…
– Ah, oui ? On aurait dit qu’il y avait quelqu’un dans la chambre pourtant…
– C’était la télé… J’avais oublié de l’éteindre…
– Ben dis donc ! De drôles de programmes ils passent le matin… Quand les gamins sont en vacances en plus…
– Parce que ?
– Parce que, à l’évidence, c’était une nana qui se faisait tanner le cul…
– Tu te le seras imaginé…
– Oh, que non ! Elle braillait, mais elle braillait ! Ça devait même lui faire beaucoup de bien parce qu’à la fin…
– Quand on n’a que le son – et pas l’image – on peut toujours se figurer tout ce qu’on veut… 
– Je la connaissais cette voix… Je la connaissais même très bien… Parce que c’était la tienne, ma chère belle-sœur…
– C’est du grand n’importe quoi !
– Et tu te tambourines souvent le derrière comme ça ?
– Bon, écoute, maintenant ça suffit ! Tu deviens lourd… Très lourd…
– Il n’empêche que ce matin…
– Mais jamais de la vie enfin !
– Prouve-le !
– Quoi ?!!!
– Ben oui ! Fais voir !
– T’es fou ! Cette fois t’es complètement fou… Si tu t’imagines que…
– Tu vas me montrer ton derrière ? Oh, ben oui… Oui… Tu vas me le montrer… Parce que sinon demain soir, pendant le réveillon, je raconte tout… Devant toute la famille… Avec force détails… Tu m’en crois pas capable ?
– Oh, que si ! Mais personne te croira…
– T’en es si sûre que ça ? Il y aura au moins un doute… Et c’est terrible le doute… Pire que tout… Et puis ton petit mari, du coup, il aura la puce à l’oreille… Et une fois que vous serez tous les deux tout seuls, après, il voudra forcément vérifier… D’une façon ou d’une autre… Il découvrira le pot-aux-roses… Et alors là… là… Tel que je le connais… Alors là… je voudrais pas être à ta place…
– Bon, écoute, Richard… Écoute… Je sais vraiment pas ce qui m’a pris… Un film hier soir… J’ai voulu voir ce que ça faisait… Mais c’est la première fois… Je t’assure que c’est la première fois…
– Ben voyons !
– Si, hein, c’est vrai… Je te le jure sur la tête de…
– De qui ?
– J’ai fait une connerie… Je le reconnais… T’es au courant… T’aurais pas dû… Mais c’est comme ça… Alors je te demande une chose… Dont tu peux comprendre combien elle est importante pour moi… Capitale… C’est que ça reste entre nous… Que personne jamais soit au courant… Tu me promets ?
– Ben évidemment…
– Merci…
– À une condition… C’est que tu me montres…
– Mais tu peux pas me demander ça enfin !
– Ben si ! Si ! Je te le demande…

– Eh ben voilà ! Tu vois que quand tu veux… Mais qu’est-ce tu fais ? Ah, non ! Pas déjà ! Non… On le laisse à l’air ce petit derrière… Et même… Tiens, tu sais pas ? Tu vas aller te mettre au coin là-bas… Et à genoux…
– Écoute, Richard…
– Allez, sois raisonnable… Dépêche-toi ! Tu voudrais quand même pas que demain soir… Ben retire-les tes chaussures si elles te gênent… Là… Non, mais comment tu t’es arrangée ! C’est de la folie… Comment tu fais ? Comment tu fais pour qu’il s’aperçoive de rien ? Ça doit pas être facile, hein ? Et certains jours ça doit passer fin… Plus que fin… Non ?
– Si…
– Mais tu aimes jouer avec le feu…
– Oh, non, non… Pas spécialement, non… Mais…
– Mais c’est plus fort que toi… Tu peux pas t’en passer… T’as beau prendre toutes les bonnes résolutions que tu veux t’y reviens toujours… C’est pas ça ?
– Si… C’est exactement ça…
– Tu sais que c’est pas bien du tout ? Eh bien réponds !
– Je sais, oui…
– Et que tu mériterais d’être punie pour ça… Tu vas l’être d’ailleurs, ma chère belle-sœur… Tu vas l’être… Et pas plus tard que tout de suite… Une bonne fessée par-dessus l'autre - avant qu'elle ait eu le temps de refroidir - ça devrait te faire le plus grand bien...

lundi 11 juin 2012

Un mariage ( 10 )


– J’ai trouvé… Pour le martinet… J’ai trouvé quand est-ce que c’est que vous allez y attraper avec… Oh, faites attention ! D’un peu plus on se la tapait la voiture… Oui… J’ai trouvé… Parce que vous vous l’êtes pas fait tout seul peut-être tout à l’heure chez Benjie ? Je suis sûr que vous nous avez écoutés et que vous vous l’êtes fait… Et ça, vous avez pas le droit… Un type, quand il est même pas fichu de satisfaire sa femme, c’est pas pour aller s’amuser derrière son dos tout seul dans son coin… Manquerait plus que ça… Non… Et puis en plus imaginez – il y a pas beaucoup de chances pour que ça arrive, mais enfin on sait jamais – imaginez qu’un jour je sois en panne, que j’aie personne à me mettre sous la dent… Que vous… Ça me ferait pas rire, mais bon… Faudrait bien que je fasse avec… Je vous demanderais rien… Ça, je sais que c’est pas la peine… Non… Je me servirais… Seulement si vous venez juste de vous le faire ce sera pas possible… Alors vous v’là prévenu… Pas question de vous amuser tout seul… Sinon…



– Et qu’est-ce qu’il a dit ?
– Rien… Qu’est-ce tu voulais qu’il dise ? Il avait pas intérêt n’importe comment… T’as fini avec le shampooing ? Tu me le passes ?
– Et tu vas lui faire ?
– Évidemment que je vais lui faire… La prochaine fois qu’il se tripote il y a droit…
– Oui, enfin ça ! Encore faudra-t-il que tu le prennes sur le fait…
– Pas besoin… Quand ça arrivera – et forcément que ça arrivera – il passera gentiment aux aveux… De lui-même… Je lui ai fait promettre… Et il le fera… Je suis certaine qu’il le fera…
– Il est trop quand même ! Et tu pourrais sacrément en tirer parti si tu voulais…
– C’est déjà pas si mal, j’trouve…
– À ta place je crois que moi j’aurais pas de limites… Ou plutôt que je pousserais le bouchon le plus loin possible pour voir où sont les siennes…
– Mais c’est exactement ce que je fais ! Tout doucement… Petit à petit… Pas pour voir où sont ses limites… Non… Je sais qu’il en a pas… Du moins pas avec moi… Qu’il en aura jamais… Mais pour en profiter… Pour pouvoir me dire, chaque fois que je lui fais franchir une nouvelle étape, que ce sera un peu plus difficile encore pour lui – impossible en réalité – de revenir en arrière… De m’échapper… Parce qu’il prend beaucoup trop de plaisir à être toujours un peu plus à moi… Et ça tu peux pas savoir comment c’est excitant…
– Je me doute…  C’est quoi l’étape d’après ? T’as déjà une idée ?
– Une ? Plein ! Mais chaque chose en son temps… Pour le moment au martinet on en est…
– Et ce sera quand ? Bientôt, tu crois ?
– Ça, ça dépend de lui… Ça dépend s’il pense que j’ai envie que ça aille vite ou au contraire qu’il résiste le plus longtemps possible… Il va essayer de savoir… Il saura pas… Parce qu’il faut qu’il patauge… Qu’il se demande… Qu’il tâtonne… Qu’il sache jamais sur quel pied danser avec moi…
– Ça peut durer un moment…
– Mais ça va durer un moment… Dans le doute… Ça va durer jusqu’à ce que je donne le petit coup de pouce… Ou bien toi…
– Moi ? Comment ça ?
– Je t’expliquerai… On va aller faire un tour… Du shopping… Tout ça…
– Quand ?
– Ben tout de suite là…
– Ça craint… Déjà que j’ai pas ouvert ce matin…
– Qu’est-ce t’en as à foutre ? Il va pas te mettre dehors… Alors là je voudrais bien voir ça… Et puis n’importe comment, de toute façon, c’est moi qui décide… Et s’il est pas content c’est du pareil au même…



La porte… La porte brusquement rabattue… Juste le temps d’un bond en arrière…
– Qu’est-ce que vous fichez là, vous ?
Une gifle… À toute volée… Une gifle…
– Mais ça devient une maladie, ça, de camper derrière la porte de cette salle de bains… Filez ! Fichez-moi le camp… Allez l’ouvrir votre magasin… Vous devriez déjà y être…

jeudi 7 juin 2012

Escobarines: La fessée de Victor


– Eh bien, Victor, qu’apprends-je ? Vous auriez récidivé ? J’avais pourtant été on ne peut plus claire, ce me semble…
– Que Madame la comtesse veuille bien me pardonner…
– Ce n’est pas mon pardon que vous devriez solliciter, Victor, mais celui de mes servantes sur lesquelles vous vous empressez d’aller poser vos regards lubriques dès lors que vous les savez à leur toilette… Je puis vous assurer que vous n’en aurez plus désormais l’occasion… Avant ce soir monsieur le comte aura été mis au courant… Vos gages vous seront réglés et il se cherchera un autre chauffeur…
– Je supplie à genoux Madame la comtesse de n’en rien faire… J’ai des enfants…
– Il fallait y songer avant…
– Une femme…
– Qui sera certainement enchantée d’apprendre à quoi vous occupez votre temps…
– J’en passerai par tout ce que Madame la comtesse voudra… Madame la comtesse est bonne… Qu’elle me prenne en pitié, je l’en conjure…
– Je veux bien – mais c’est la dernière fois – faire preuve de mansuétude à votre égard, Victor…
– Oh, merci, Madame la comtesse, merci…
– À la condition que vous vous soumettiez de bonne grâce au châtiment que je vais laisser vos victimes libres de déterminer à leur gré…
– Elles ? Mais…
– Elles, oui… À moins que vous ne préfériez que Monsieur le comte…
– Non, Madame la comtesse, non…   

– Vous allez commencer, Victor, par vous excuser auprès de ces demoiselles de votre inqualifiable comportement à leur égard…
– Je suis désolé…
– Oui, oh, c’est facile…
– C’est dégoûtant ce que t’as fait… Dégoûtant…
– T’avais pas le droit…
– Je vous demande pardon…
– Tu peux… Ah, ça, tu peux…
– C’est la moindre des choses…
– Et c’est loin d’être suffisant…
– Ces demoiselles, Victor, ont décidé, d’un commun accord, de vous infliger une punition qui vous ôtera à tout jamais l’envie de recommencer… Vous reconnaîtrez avec elles – et avec moi – que vous l’avez amplement méritée…
– Je ne puis le nier, Madame la comtesse…
– Fort bien… Mettez les mains sur la tête, Victor… Là… Vous pouvez officier, Mesdemoiselles…
– Qu’est-ce qu’on fait ? On le met tout nu ?
– Ben ça ! Où t’as vu qu’on mettait des fessées sans qu’on soit tout nu, toi ?
– C’est moi qui lui fais alors…
– Pourquoi toi ?
– Parce que… C’est moi la plus ancienne… Attention… J’y vais… À la une… À la deux… À la trois… Et voilà…
– Ben c’est moche…
– Oh, oui, alors ! Qu’est-ce que c’est laid !
– Elles sont pas toutes comme ça…
– Encore heureux !
 – Ça lui plaît pas qu’on le voie… Regardez la tête qu’il fait…
– Oui, ben ça ! On s’en moque… Est-ce qu’il s’occupait de savoir si ça nous plaisait ou pas, lui, qu’il nous voie ?
– Bon, allez ! On la lui met cette fessée ?
– On peut bien le laisser encore un peu comme ça avant…
– Oh, ben oui… Oui… Il y a rien qui presse…
– Vous savez pas ? J’ai une idée… Et si on attendait qu’il nous le demande pour la lui donner ?
– Qu’il nous supplie plutôt…
– Ça risque d’être long…
– Ben justement… Raison de plus…

– Bon… Mesdemoiselles, en ce qui me concerne, j’ai à faire… Passez-moi ma pelisse, Odile… Je vous le laisse… Vous avez le martinet et la cravache, là, sur le pouf… Ne vous montrez tout de même pas trop cruelles avec lui…
– Oh, non, Madame la comtesse, non… Vous nous connaissez…
– C’est justement… 

lundi 4 juin 2012

Un mariage ( 9 )


– Vous avez vu ce qu’on vous a acheté ? On l’a choisi toutes les deux, Delphine et moi… On y a passé du temps en plus… C’était pas facile… Il y en avait tellement…
Un martinet…
– Il vous plaît ? Oui ? Eh bien dites-le !
Un martinet qu’elle a fait claquer et siffler en l’air…
– Ça doit faire un mal de chien ce truc-là ! Vous me direz… Vous me direz bien tout ce que vous sentez quand je vous le ferai… Mais je sais pas quand… Ni pourquoi… Je verrai…



– Ben alors ! Vous êtes pas prêt ? Prenez pas cet air étonné… Je vous l’avais dit… Je vous l’avais pas dit que je vous emmènerais avec moi quand j’irais le voir Benjie ? Eh ben alors ! Qu’est-ce vous fichez ?
– Oui, mais…
– Oui, mais quoi ? Vous deviez bien vous douter que j’y monterais ce soir vu que l’autre elle reçoit son Mathieu, que ça va encore être la pantomine toute la nuit et que j’ai pas du tout envie de me morfondre en les écoutant baiser à tout-va… Bon, ben allez, grouillez maintenant !



– Je vous laisse faire connaissance tous les deux, les garçons… Moi, je vais prendre une douche… Et me faire toute belle pour toi, Benjie…
Et elle lui a envoyé un petit baiser, du bout des doigts, avant de disparaître…
– Bon, ben voilà… Tu veux une bière ?
Je voulais bien, oui…
– À la tienne… Bon, ben voilà… Elle est adorable, hein ?
Adorable… J’étais bien placé pour le savoir…
– Oui… Ah, ça, je comprends que t’en sois tombé dingue-marteau… Et que tu te mettes en quatre pour elle… À ta place je ferais exactement la même chose… Avec le sentiment, tout comme toi, que c’est pas assez… Que c’est jamais assez… Qu’elle mérite beaucoup plus… Qu’elle mérite beaucoup mieux… Oui… Une fille comme ça… Tout… Oui… Tout… Jusqu’à… Parce qu’elle m’a dit… Elle m’a expliqué… C’est pas de pot pour toi… Mais quand une femme elle a pas envie de quelqu’un elle en a pas envie… Ça se commande pas, ça… Et elle a beau dire ce qu’elle veut… Que c’est lui qui sait pas s’y prendre… Qu’il fait pas d’efforts… Et tutti quanti… La vérité, elle est là… C’est qu’avec ce type-là ça lui dit rien… Alors qu’avec d’autres au contraire… Il y a pas d’explication… C’est comme ça, c’est tout… Et, en l’occurrence, je vais sûrement pas m’en plaindre… Parce que je suis du bon côté… Et qu’avec ta femme on prend son pied… Alors là… je peux te dire qu’on prend son pied…



De la salle de bains elle est ressortie nue… Elle st venue s’asseoir sur ses genoux… A passé les bras autour de son cou… S’est lovée contre lui…  
– J’ai envie… Comment j’ai envie ! Il y a que de toi que j’ai envie… J’arrête pas… Sans arrêt j’y pense… Et toi ?
– Moi aussi…
– Menteur ! Je suis sûre que non… Mais j’m’en fous ! Du moment que maintenant… Fais voir ! Laisse-moi faire… Ah, mais laisse, j’te dis ! Wouah ! Comment elle est dure ! Viens ! Allez, vite… Dépêche !
Elle l’a emmené… La porte s’est refermée sur eux…



Quand elle s’est rouverte il était midi…
– Il dort… Quelle nuit ! Non, mais quelle nuit ! J’ai pas fermé l’œil… Mais ce qui s’appelle pas fermé l’œil… Pas une minute… Vous non plus, j’parie, là, sur le canapé…
– Un peu… Si… J’ai dormi… Pas trop mal…
– Alors là ça m’étonnerait ! Je suis bien tranquille… Je suis bien tranquille que vous avez passé votre temps à tendre l’oreille… Et à essayer d’imaginer ce qu’on était en train de faire… Ben vous en auriez eu pour votre argent… Parce qu’on a tout fait… Tout… Même des trucs que… Mais… Et votre magasin ?
– Sûrement que Delphine l’aura ouvert…
– Delphine ?! Comptez là-dessus, tiens ! Elle dort du sommeil du juste dans les bras de son Mathieu Delphine… À moins qu’ils soient encore en train de baiser…