jeudi 26 février 2009

La classe des filles ( 12ème jour )

- Vos devoirs manquent singulièrement d’originalité, c’est le moins qu’on puisse dire… Vous vous êtes contentées, pour la plupart d’entre vous, de me faire un copié-collé de la fessée qu’a reçue Noëlle… Ce n’est pas du tout ce que je vous demandais… Ce que je voulais c’est que vous me racontiez comment vous imaginiez votre fessée à vous… Celle que votre attitude, votre insolence ou votre paresse m’obligeraient, le cas échéant, à vous administrer… Vos copies ne sont malheureusement qu’un ramassis de clichés et de lieux communs… Une seule tranche un peu sur la médiocrité générale, c’est celle de Jezabel… Je vais donc vous la lire… Ou plutôt non… La fessée dont elle s’est voulue l’héroïne elle va la recevoir devant vous…

- Hein ?!… Mais c’est pas juste !… J’ai la meilleure note et c’est moi qu’on punit…

- C’est moi qui décide…

- Ah ben non, hein, non, je suis pas d’accord…

- Je me fiche complètement de ce que tu penses… Viens ici !…

Elle n’a pas bougé, bras croisés sur son pupitre, lippe boudeuse…

- Non… C’est pas juste…

- Viens ici, Jezabel !… Je le répéterai pas…

Elle a fait non de la tête… Non !… Il s’est avancé dans l’allée. Il s’est approché. Quand il s’est trouvé à quelques pas elle a brusquement bondi et s’est enfuie en courant vers le fond de la classe. Il l’y a poursuivie. Acculée contre le mur du fond elle a escaladé une table, une autre pour lui échapper. Une véritable course-poursuite s’est alors engagée qui les a menés d’un bout à l’autre de la pièce, bousculant tout sur leur passage. Ca s’est finalement achevé sur l’estrade où, dans sa précipitation, elle s’est étalée de tout son long. Il ne l’a pas laissée se relever. Il n’a pas écouté ses protestations. Il lui a maintenu dans le dos la main dont elle essayait de se protéger, il a tiré sur la culotte et, agenouillé au-dessus d’elle, il l’a consciencieusement et copieusement fessée…




Elles étaient deux ou trois à trouver qu’il avait exagéré…

- Je sais bien qu’on est toutes venues ici pour ça, mais enfin il avait pas le droit de l’obliger, hein, quand même !…

Roxane a haussé furieusement les épaules…

- Vous comprenez vraiment rien à rien !… C’est son truc ça à Jezabel qu’on l’oblige… De faire semblant de résister tant qu’elle peut et qu’on la force à la recevoir quand même…




J’étais à peine arrivée que…

- C’est le dernier jour aujourd’hui, M’sieur !

Il a fait mine de ne pas comprendre…

- Le dernier jour de quoi ?

- Le dernier jour qu’on travaille avant samedi…

- Oui… Et alors ?

- Et alors ben pour sa fessée à elle…

- Qu’est-ce qu’elle a encore fait ?

- Elle arrête pas de vous débiner… Pire qu’avant…

- Oui… Tout le monde parle plus que de ça en ville… Que de vous… Et qu’est-ce qu’on vous casse du sucre sur le dos !

- Alors ça t’a pas suffi, toi ?… T’es une vraie tête de mule, hein ?… Mais moi aussi je suis têtu… Et je peux t’assurer que c’est toi qui caleras…

Il m’a fermement entraînée vers la grande table du milieu de la cuisine, pesé sur la nuque pour me faire pencher en avant… Il a relevé ma robe, descendu ma culotte… Ca n’est pas tombé… Derrière ça chuchotait, ça discutait… Ca a duré un long moment…

- C’est vrai ?… On peut ?

- Si je vous le dis…

Elles ne se sont pas fait prier. Toutes les deux en même temps. Chacune une fesse. Avec une vigueur dont on ne les aurait pas soupçonnées. Avec entrain. Avec jubilation...

- Tiens, prends ça !… Et ça !… Et encore ça !…

Elles se sont arrêtées…

- C’est assez rouge, tu crois ?

- Pas bien non… Faudrait pas que ça disparaisse d’ici samedi…

Et elles ont repris de plus belle…

- Là… Là… Cette fois ce sera bon…




Dans la cour, après le repas du soir, Noémie a explosé…

- Faut le dire si ça t’intéresse pas…

Je suis tombée des nues…

- Si ça m’intéresse pas quoi ?

- Comment ça se passe avec Eric...

- Mais si ça m’intéresse, mais…

- Eh ben on dirait pas !… Pas une seule fois tu m’as demandé quoi que ce soit depuis dimanche… Tu t’en fous !… Tu t’en fous complètement… Maintenant que tu me l’as collé sur les bras…

- Hein ?!… Moi ?!… Mais jamais de la vie !…

- Ah non ?… Eh ben je sais pas ce qu’il te faut… Qui c’est qui a poussé tant et plus à la roue ?… Qui a tout fait pour qu’on sorte ensemble ?… Seulement maintenant moi, je suis dans de beaux draps… Faut que je me traîne ça comme un boulet…

- Mais je croyais que c’était le grand amour tous les deux ?…

- Tu parles !… Il baise comme un pied… Bon, mais ça encore c’est pas l’essentiel… Il est pas le seul… Je fais avec, j’ai l’habitude… Non, le fond du problème c’est qu’il a aucune conversation… Rien… Mais alors là ce qui s’appelle rien… Je me fais chier d’une force avec lui, tu peux même pas imaginer… Et si c’est comme ça au bout de trois jours qu’est-ce que ce sera dans un mois…

- Qu’est-ce tu vas faire alors ?… Le larguer ?…

- Même pas… Il en vaut pas la peine… Et puis pourquoi aller chercher des complications ?… Je sais pas comment il va réagir, lui, à ça… Si c’est pour qu’il me prenne la tête… Non… Je vais laisser ça mourir de sa belle mort… Dans quinze jours on sera partis d’ici… Il reprendra sa route, moi la mienne et puis voilà…

lundi 23 février 2009

La classe des filles ( 11ème jour )

Noëlle a suggéré…

- Si on le séchait le cours de Maths ?… Pour ce que c’est intéressant…

- Pour faire quoi ?…

- Ben… Pour…

- C’est risqué, non ?

- Oh, tu parles !… Il s’en apercevra même pas… Et il y a plus personne au dortoir à cette heure-ci…




Elle s’est blottie contre moi…

- Comment c’était bon… C’est toujours bon avec toi… Tout… Tellement…

S’est redressée sur un coude…

- Tu te rends compte que si j’étais pas venue ici – et il s’en est vraiment fallu d’un cheveu – jamais je t’aurais connue ?…

Elle s’est laissé retomber, a soupiré…

- Ca aurait peut-être mieux valu dans un sens… Parce que… Il va se passer quoi maintenant ?… Il reste quinze jours… On va pas arrêter d’être ensemble… Aussi souvent qu’on pourra… On va s’attacher l’une à l’autre… De plus en plus… Moi en tout cas … Et puis on va repartir, chacune de son côté, comme si il n’y avait jamais rien eu… Tu vas reprendre ta vie, moi la mienne… Et puis voilà… Ce sera tout… Ce sera fini…

- Rien ne nous empêche, une fois rentrées, de continuer à…

- Tu sais très bien qu’on le fera pas… On se le promettra le jour du départ, oui, mais il y aura la distance, nos occupations… On remettra à plus tard… Toujours à plus tard… On s’appellera de moins en moins… Plus du tout… Et puis voilà…

La tête de Pernelle s’est brusquement encadrée dans l’embrasure du rideau…

- J’en étais sûre !… Sûre… Et je peux vous dire que cette fois la note sera salée… Je vais m’occuper de vous… En attendant vous allez rejoindre les autres… Il y a belle lurette qu’il est fini le cours de Maths…




Le chef-cuistot a emmené Mina et Basile aux approvisionnements et nous a laissées seules, Adeline et moi, en nous chargeant de récurer la cuisine à fond…

- Ca lui fera pas de mal… Depuis le temps…

J’ai voulu m’y atteler aussitôt…

- Attends !… Attends !… Te précipite pas… Il y a pas le feu… On va d’abord s’asseoir deux minutes…

Elle est allée jusqu’au placard du fond dont elle a ramené une énorme boîte de gâteaux qu’elle a posée entre nous…

- Vas-y, hein !… Sers-toi carrément… Il s’apercevra de rien… Et puis de toute façon…

Elle a mastiqué silencieusement, un bon moment, en me regardant du coin de l’œil…

- Tu sais qu’on n’y croyait pas du tout au début à tout ça ?

- A tout quoi ?

- Que vous étiez tous là exprès pour qu’on vous donne la fessée… Même que Fournier il nous le répète sur tous les tons on n’arrivait pas à y croire… Et on est pas les seules… Il y en a encore plein – pas tous – quand on leur raconte, ils disent qu’on invente, que ça peut pas exister… On a beau leur jurer qu’on a vu nous aussi maintenant, de nos yeux vu, on passe pour des menteuses… Le seul moyen pour qu’ils nous croient c’est qu’on leur montre samedi, en boîte, dans les toilettes, dans quel état tu les as les fesses… Mais pas à tout le monde, hein !… Ca va être le boxon sinon… Et on va nous foutre dehors… Non… Juste à Clotilde et à Marina… Elles répercuteront… On peut leur faire confiance à elles pour ça… Si on veut que quelque chose se sache c’est à elles qu’il faut le dire… On peut être sûr qu’en deux jours tout le pays est au courant… Tu sais qu’il sont pas du tout d’accord sur toi, Mina et Fournier ?… Elle, elle dit que tu viendras pas samedi, que tu te défileras, que c’est couru, et lui il dit qu’au contraire tu seras là parce que ce que vous aimez c’est pas tellement avoir mal, c’est surtout avoir honte et que tout le monde rigole en se moquant de vous… Je sais franchement pas comment vous faites parce que ça c’est un truc moi je pourrais jamais… On en parle des fois avec Mina… On se dit qu’on s’inscrirait bien l’année prochaine pour vous voir tous en prendre là-haut, surtout les mecs… Seulement si il faut obligatoirement y passer aussi – et il paraît que oui – ah non alors là pas question !… On se contentera de vous ici en bas, toi et bientôt Basile – il l’a promis Fournier –… C’est déjà pas si mal…




Laetitia, la chef du box d’à côté, a écarté le rideau, posé la main sur le bras de Pernelle…

- Tu viens, ma chérie ?… Il t’attend Tixier…

- Qu’est-ce que t’es encore allé lui raconter ?

- La vérité… Rien que la vérité… Toute la vérité…

- T’es une belle saloperie…

- Tu parles en tant que spécialiste ?

- Je te revaudrai ça… Je te jure que je te revaudrai ça…

- T’as le droit de rêver… En attendant je serais de toi je le ferais pas trop attendre… A moins que tu préfères qu’il se déplace… Je suppose que tu sais ce que ça signifierait…

Pernelle n’a pas répondu. Elle est sortie furieuse, l’autre sur ses talons…

- Qu’est-ce qu’elle a voulu dire ?…

Trianne a jeté un coup d’œil dans le couloir, s’est rassise…

- Elle a voulu dire que si Tixier lui flanquait une fessée devant nous, c’en serait fini pour elle : elle pourrait plus jamais devenir une vraie surveillante… Une surveillante des garçons… Et ça, c’est ce qu’elle vise depuis le début qu’elle vient ici… Laetitia aussi d’ailleurs… C’est pour ça que toutes les deux c’est à celle qui dégommera l’autre… Ca nous promet encore de belles empoignades… Sauf que, à force de faire, elles vont bien finir par se griller toutes les deux… On va voir ?… Ecouter plutôt… Ca a dû attaquer maintenant…

Jezabel et Roxane, deux des filles du box de Laetitia, nous ont arrêtées au passage…

- Vous y allez ?

Elles nous ont emboîté le pas. On a toutes collé l’oreille à la chambre-bureau de Tixier… A l’intérieur il y avait sa voix à lui…

- C’est pas ce que je te demande… Je te demande si c’est vrai ou pas ?

- Ben oui c’est vrai, mais…

- C’est tout ce que je voulais savoir… Alors tu te déculottes…

- Oui… Non… Mais faut que je vous explique…

- Tu te déculottes…

- C’est parce que…

- Je te donne trente secondes…

- S’il n’y avait pas eu…

- Il t’en reste vingt-cinq…

Le silence. Et puis, presque aussitôt, la claquée. Vigoureuse. Précipitée. Elle a gémi. Elle a crié. Elle a supplié. Longtemps. Quand ça s’est enfin arrêté on a regagné précipitamment nos box. On a éteint.

Laetitia est revenue la première. Elle chantonnait en sourdine. Pernelle un peu plus tard. Elle, elle reniflait…

jeudi 19 février 2009

La classe des filles ( 10ème jour )

- Est-ce que vous allez finir par vous taire toutes les deux ?… C’est le dernier avertissement… Ou vous cessez immédiatement ce babillage qui importune vos camarades ou je vais devoir m’employer à y mettre personnellement fin. Selon des méthodes éprouvées. Inutile, je suppose, de vous faire un dessin…

Et la mère Mac Miche a repris, sans plus se préoccuper de nous, son exposé besogneux sur la généalogie des rois de France…

- Oui… Qu’est-ce qu’on disait ?

- Arrête !… On va se faire gauler…

- Et alors ?!… Qu’est-ce qu’on en a à foutre ?!… Elle me fait pas peur… Il y a qu’ici qu’on peut parler n’importe comment… En classe… Parce qu’au dortoir on a les deux autres sur le dos… Et dans la cour tu es toujours avec l’autre espèce de petite dinde blonde qui te lâche pas d’une semelle… Tu te préoccupes pas plus de moi que si j’existais pas… Qu’est-ce que je t’ai fait ?…

- Hein ?!… Mais rien du tout !…

- Ben on dirait pas !… Tu me tires une de ces gueules depuis qu’on est ici…

- Jamais de la vie !… Qu’est-ce que tu vas chercher ?

- Tu te vois pas !… Non… Je sais vraiment pas ce que je reste à me faire chier ici… Où tu me parles pas… Où personne s’intéresse à moi… Où j’en ai seulement pas encore pris une depuis une semaine qu’on est là… C’est quand même pour ça qu’on est venues, non ?… Combien de temps ils vont nous faire mariner ?

- Mais ça va venir… Regarde, moi, jusqu’à hier…

- Toi !… Toujours toi !… Tout le temps !… Mais moi, avec le pot que j’ai, on repartira d’ici qu’il se sera rien passé…

- Ca vous dérange pas trop, Mademoiselle, que je fasse cours ?…

- Non, ça va, merci, je m’adapte…

- Ma patience a des limites… Et puisque vous ne voulez pas comprendre…

- Vous allez m’en coller une…

- Parfaitement… Il me semble que j’ai fait preuve, jusqu’à présent, de suffisamment de mansuétude et que j’étais en droit d’espérer…

Cynthia s’est levé…

- Oui, ben c’est bon, allons-y !… Mais épargnez-moi vos discours à la mords-moi-le-nœud…

Elle s’est avancée, d’un pas décidé, jusqu’au pied du bureau. Elle a retiré sa culotte qu’elle y a déposée. Elle a relevé sa robe au-dessus de la taille, elle s’y est penchée à l’équerre et elle a attendu…

- Toi, ma petite, tu cherches… Tu cherches vraiment… Mais je te jure que tu vas trouver…

Elle a décroché la règle. Elle lui en a caressé lentement les fesses…

- Tu as quel âge ?

- 42…

- Alors ce sera 42 coups que tu vas compter à haute et intelligible voix… Et tâche de ne pas te tromper. Sinon… on recommence à zéro…

Elle a lancé le premier. Cynthia s’est cabrée…

- Un…

Un second a aussitôt suivi. Les autres. Elle tapait. Méthodiquement. Et Cynthia comptait. Avec de grands soubresauts. Sans jamais se plaindre ni gémir ni crier…

- Trente-sept… Trente-huit… Vingt-neuf…

- Ah, tu le prends comme ça !… Tu veux le prendre comme ça…

La règle s’est abattue à toute volée. A pleine puissance. Trois ou quatre fois. Et tout s’est brusquement arrêté. Elle venait de la lui casser sur les fesses. Elle l’a jetée rageusement à ses pieds…

- Retourne à ta place… Ce sera tout pour aujourd’hui… Mais tu restes en dette avec moi… T’as pas eu ton compte…

Cynthia s’est rassise en grimaçant, a chuchoté…

- Je suis contente… Elle y est pas arrivée…

- Pas arrivée à quoi ?

- A me faire brailler… C’était ça qu’elle voulait…




- Qu’est-ce qu’on a rigolé hier soir !…

On venait tout juste de passer la porte, Basile et moi…

- Ah oui alors !… Parce qu’on leur a raconté à nos copains comment vous lui en avez mis une… Tout le monde était mort de rire…

- N’empêche qu’ils ont trouvé qu’elle l’avait pas volée…

- Oui… Et même qu’elle s’en sortait bien… Parce que vu la façon dont elle vous avait cassé du sucre sur le dos…

- Vous croyez qu’elle a encore des marques, M’sieur ?… Parce qu’ils nous ont demandé… Ils voulaient savoir si ça durait longtemps et si elle en aurait encore samedi en boîte…

- Comment voulez-vous que je le sache ?

- Ben en regardant, tiens !…

Il a ri…

- Ca vous passionne tout ça, hein ?!

- On se documente… On veut pas mourir idiotes…

- C’est la première fois qu’on assiste à un truc pareil, nous… On savait seulement pas que ça existait… Alors…

- Bon… Mais on peut pas voir ?

- Et insistantes avec ça !

Il est venu vers moi. Elles l’ont suivi…

- Pose ça !

La grande jatte de crème anglaise…

- Tourne-toi !

Il a baissé ma culotte d’un coup sec, maintenu ma robe en l’air…

- Mesdemoiselles, si vous voulez vous donner la peine…

Elles se sont penchées…

- Ah oui, c’est encore rouge…

- Et pas qu’un peu !… Comment ça doit la brûler !…

- Oui, mais si ça tombe d’ici samedi tout ça ce sera parti…

- Mais peut-être que d’ici là il en aura remis une couche monsieur Fournier…

- On verra… Si vous êtes sages…

dimanche 15 février 2009

La classe des filles ( 9ème jour )

- Vous vous souvenez bien évidemment toutes de ce qui s’est passé jeudi dernier…

Il y a eu comme un murmure d’approbation…

- Qu’est-ce qui s’est passé ?

- Noëlle… Elle a reçu la fessée…

- En effet… Après avoir impudemment contesté, contre toute évidence, qu’elle soit méritée… Après avoir maladroitement et vainement tenté de m’apitoyer pour s’y soustraire… Mais vous, à sa place, vous y seriez prises comment pour l’éviter cette fessée ?… Quels arguments auriez-vous utilisés ?… Avec, à votre avis, quelles chances de succès ?… Qui veut répondre ?

Il y a eu quelques instants de flottement… Un silence qui s’est prolongé…

- Personne ?… Très bien… Alors on va procéder autrement… Devoir sur table… Vous prenez une feuille et vous imaginez que vous êtes à sa place… Que c’est vous que je menace d’une fessée devant toutes vos petites camarades… Vous réagissez comment ?… Allez !… Au travail !… Racontez… Et je vous engage à soigner tout particulièrement vos copies… Inutile de vous rappeler à quoi vous vous exposeriez dans le cas contraire…

Noëlle a levé la main…

- Et moi, M’sieur, qu’est-ce que je fais vu que c’est moi qui l’ai eue ?

- Tu nous racontes la prochaine… Elle pourrait bien ne pas tarder, qui sait ?




On s’est assises toutes les deux sur le petit muret en contrebas de la cour de récréation…

- Pourquoi il a dit ça qu’elle devrait pas tarder ?

- Sûrement parce qu’il a l’intention de t’en remettre bientôt une autre…

- Pourquoi moi ?… Il y en a plein d’autres des filles…

- Peut-être parce qu’il est fidèle en fessées…

- Non… Sérieusement…

- J’en sais rien, moi… Sans doute qu’il a tout particulièrement apprécié… Qu’il a aimé ta façon de gigoter… Qu’il trouve que t’as un cul à fessées… Ou bien qu’il a senti que t’adorais ça… Que ça l’excite…

On a échangé un baiser furtif…

- Tu vas quand même pas te plaindre qu’il ait envie de t’en flanquer une…

- Oh non, non, mais…

- Moi pas en tout cas: si ça doit te mettre dans le même état que la première fois…

Sa main a effleuré ma cuisse, s’y est posée. Installée…

- J’aime trop quand c’est toi qui la donnes… Et puis surtout tout ce qu’il y a après… On le refera bientôt, hein ?!

Sa main s’est aventurée plus loin…

- Chut !… Si on nous voit…

Elle l’a précipitamment retirée…

- C’est con pour notre cabane là-bas derrière… Tu crois qu’on peut pas y aller quand même ?… Qu’est-ce qu’on risque ?… Une fessée de plus une fessée de moins…

- Vaut mieux se méfier avec Pernelle… Elle est capable de tout… Tordue comme elle est…




Du plus loin qu’elles m’ont aperçue les deux autres, là-bas, aux cuisines, elles se sont mises à hurler…

- Saloperie !… T’es qu’une saloperie !…

- Oui… Qu’est-ce t’es allé lui raconter à l’autre connasse l’autre soir en boîte ?

- Mais rien du tout…

- Menteuse !… Elle nous a collé la honte devant tous nos copains…

Mina est venue à ma rencontre. Elle a approché son visage tout près du mien. Collé son front contre le mien. Elle m’a poussée avec. A petits coups dessus. Obligée à reculer…

- Tu vas nous payer ça… Je te jure que tu vas nous payer ça… Cher… Très cher…

Le chef-cuistot a surgi de la réserve…

- Qu’est-ce qui se passe ici ?

- C’est elle , M’sieur !… Elle recommence…

- Elle recommence quoi ?

- Comme l’autre soir en boîte… A raconter des tas de trucs sur votre dos…

- Mais c’est pas vrai !

- Quels trucs ?

- Que vous nous courez après… Que vous essayez sans arrêt de nous coincer dans la réserve…

- J’ai jamais dit ça… Elle invente…

L’autre s’en est mêlée…

- Ah non, elle invente pas, non !… Je suis témoin… Toute une histoire ça a fait là-bas… Parce que Kevin il voulait savoir pourquoi Mina elle lui en avait jamais parlé à lui de tout ça… « Faut croire que t’y trouves ton compte, hein !?… Que ça te déplaît pas tant que ça… Il te saute… Je suis sûr qu’il te saute, ce salopard… Mais dis-le, pouffiasse !… Avoue-le qu’il te tringle !… »… Et, au final, il a dit qu’il viendrait vous attendre un soir pour vous casser la gueule… Et que ça devrait pas tarder…



Il s’est essuyé les mains à son grand tablier blanc et il a marché droit sur moi. J’ai reculé. Reculé encore. Acculée contre le mur. Il m’a empoignée sans un mot. Soulevée. Un interminable craquement. Ma robe. Déchirée sur toute sa longueur. Il l’a jetée derrière lui. Il m’a arraché ma culotte. Et c’est tombé. Devant Mina dont les yeux resplendissaient de bonheur. Devant Adeline qui cherchait ouvertement les miens. Devant Basile qui s’efforçait sans succès de les éviter. C’est tombé. A pleines fesses. A jambes désespérément battues en l’air…



Ca s’est arrêté d’un coup. Il m’a lâchée. Je me suis affalée le long du mur.

- Et essaie de recommencer pour voir…

Il s’est éloigné vers la cuisine, les deux filles sur ses talons. Là-bas il y a eu de grands rires. Interminablement. Basile s’est approché, penché sur moi…

- Ca va ?…

J’ai cherché des yeux tout autour de moi…

- Ma culotte ?… Elle est passée où ma culotte ?

- C’est lui qui l’a… Il l’a mise dans sa poche quand il te l’a enlevée…

Il m’a tendu ma robe. Les lambeaux de ma robe…

- Qu’est-ce que tu veux que je fasse de ça ?

Et on a éclaté de rire, nous aussi. De bon cœur…

Il a voulu savoir…

- Tu as aimé ?… Ca t’a plu ?…

- Chut… On en parle pas de ça… C’est le secret de chacun… Tu voudrais pas me rendre un service plutôt ?

- Si je peux… C’est quoi ?

- Ce serait de monter me chercher des vêtements dans mon box au dortoir… Parce que sinon…

jeudi 12 février 2009

La classe des filles ( 8ème jour )

On avait prévu, Noëlle et moi, de s’attarder au lit, et de se retrouver, comme la veille, dès que tout le monde serait descendu. Mais c’était compter sans Noémie qui est venue vérifier vingt fois si je dormais avant, n’y tenant plus, de finir par me secouer tant et plus…
- Tu te lèves ?… Faut que je te parle…
J’ai fait contre mauvaise fortune bon cœur. On a expédié le petit déjeuner toutes les deux dans une salle aux trois quarts vide…
- Vite !… Vite !… Il va m’attendre… Il va me chercher…
Et on est allé s’installer sur un banc à l’entrée du parc…
- Il est pas encore là… Il va pas tarder… Oui… Faut que je te dise… Ca y est tous les deux…
- Ca y est ?… Ca y est quoi ?… Vous avez couché ?…
- Oui… Bien sûr !… Oui… Mais c’est pas là l’essentiel… L’essentiel c’est cette entente, cette complicité qu’il y a entre nous… Jamais j’ai connu ça avant avec cette force… Cette intensité… On est vraiment faits l’un pour l’autre… Ca fait pas l’ombre d’un doute… Maintenant à moi de savoir mener ma barque… De pas trop le brusquer… Ils ont horreur de ça les hommes… Et si je m’y prends bien dans trois mois grand maximum…
- Fais attention quand même…
- Attention ?… Attention à quoi ?… Je suis quand même pas… Tiens, le voilà… Je te laisse… A tout-à-l’heure…



Je les ai regardé s’éloigner. Quelqu’un – un type – est venu s’asseoir à côté de moi sur le banc…
- Ils ont l’air bien amoureux ces deux-là…
- Ils ont l’air, oui… Ils auront au moins eu ça à défaut d’autre chose…
- Désabusée ?… Pas facile de trouver ce qu’on cherche, hein ?!
- Il faudrait d’abord chercher quelque chose… Ou savoir ce qu’on cherche…
- Même quand on sait c’est pas forcément simple… Pourquoi tu es venue ici ?
- J’ai pas voulu laisser ma copine toute seule…
- C’est une bonne raison… C’est peut-être pas la seule ?
- Et toi ?… Tu fais quoi ici ?
- La même chose que l’année dernière et que celles d’avant… La même chose – sans doute – que l’année prochaine… La même chose que tout le monde… Je reçois la fessée… Ou plutôt j’attends de la recevoir…
- Ca devrait bien finir par arriver…
- C’est arrivé… Deux fois déjà depuis lundi… Mais ça compte pas… Parce que c’était par des hommes… Pas par des femmes…
- Ca viendra… La prof d’Histoire…
- Peut-être… Ou la surveillante de dortoir… Ou Madame Ménisson… Mais je suis pas sûr d’y trouver mon compte… Parce que je les connais depuis le temps… Et on peut pas franchement dire qu’elles s’investissent à fond… Avec nous, les hommes, en tout cas… Tout se passe comme si elles se contentaient strictement de faire ce qu’elles ont l’air de considérer comme leur devoir… Et qu’elles n’y prenaient pas le moindre plaisir…
- C’est peut-être justement ce qu’on leur demande… Pour que ça ressemble, du plus près possible, à une punition… Parce que c’est ce que la plupart des pensionnaires viennent chercher ici…
- Pas moi. Au contraire : j’ai besoin de sentir que la femme qui me fesse en éprouve une satisfaction profonde. Une véritable jubilation. Un raz de marée intérieur. Trop intense pour que, même si elle le voulait, elle parvienne à le dissimuler…
- Qu’est-ce que tu reviens faire ici tous les ans alors si tu trouves pas ce que tu cherches ?
- On sait jamais… Il peut y avoir une nouvelle prof ou une nouvelle surveillante qui corresponde à mon attente…
- Pas si elles reçoivent des consignes dans l’autre sens…
- Ou une pensionnaire…
- Elles viennent pas pour en donner, les pensionnaires… Elles viennent pour en recevoir…
- Je sais… Je sais… Mais j’ai bien le droit de rêver un peu, non ?



Noëlle était toute excitée…
- Viens voir !… Faut que je te montre quelque chose…
On a traversé la cour déserte. Contourné le mur du préau. Emprunté un sentier qui serpentait à travers les genêts. Filé jusqu’à une petite construction en pierres dissimulée au cœur d’un bouquet d’arbrisseaux. Elle en a poussé fièrement la porte…
- Et voilà !… Qu’est-ce t’en penses ?… C’est bien, non ?… Ce sera notre endroit à nous si tu veux… Suffit de s’échapper discrètement, à tour de rôle, aux récrés et de se retrouver là… Si on s’y prend bien personne y verra que du feu… Ca te plaît ?
- Tu es adorable…
Elle s’est précipitée dans mes bras. Blottie contre moi. Ses yeux se sont embués…
- Fais-moi ce que tu veux… Tout ce que tu veux tu peux me faire… Tout ce que t’as envie…



- Non, mais faut pas se gêner !…
C’était Pernelle, les bras croisés dans l’embrasure de la porte…
- Apparemment on prend du bon temps ici… Oh, mais continuez, continuez !… Vous gênez pas pour moi… J’en ai vu d’autres, vous savez !… Non ?… Le cœur n’y est plus ?… A moins que ce soit la fatigue… Je peux peut-être te remplacer, Raphaëlle ?… C’est avec plaisir, tu sais… Parce qu’elle est vraiment bien foutue Noëlle… Tu as très bon goût… Déjà l’autre jour en Français j’avais pu constater que… Non, non, te rhabille pas, toi !… Tu restes comme ça… Qu’on en profite un peu !… Fais voir !… Tourne-toi !… Encore !… Viens dans la lumière… Ah oui !… Oui… Je comprends qu’elle ait craqué… Oh, mais faites pas cette tête-là, les filles !… On est entre nous… Ca sortira pas d’ici… Enfin peut-être… Je sais pas… Je vais réfléchir…
- Comment t’as su qu’on était là ?
- Ah ça, c’est mon secret… Mais mettez-vous bien dans la tête que je sais tout… Absolument tout si je veux… Vous pouvez rien me cacher… Bon, mais ça nous dit pas ce que je vais faire de vous… Parce que reconnaissez qu’en tant que chef de box je peux quand même pas laisser passer une chose pareille sans réagir… C’est ce que vous feriez à ma place… Non ?… Ah, vous voyez… Normalement, si on applique le règlement à la lettre, je suis dans l’obligation de vous dénoncer en haut lieu eu égard à la gravité de la faute commise... Et ça va vous valoir une bonne correction, vraisemblablement au réfectoire, devant filles et garçons réunis... Mais je ne suis pas obligée d’en arriver à cette extrémité… Du moins pas tout de suite… Non… Vous savez ce qui serait amusant ?… Pour moi en tout cas… C’est que je vous oblige à vous fesser l’une l’autre devant moi… C’est un spectacle que j’apprécierais tout particulièrement… A condition, évidemment, que vous y mettiez tout votre cœur… Et plus encore… Mais ça ce serait pas bien difficile à obtenir… J’aurais de sérieux arguments… Oui… Ca vaudrait vraiment le coup… Mais il doit y avoir moyen de trouver encore mieux… Beaucoup mieux… Et j’ai ma petite idée… Qui va faire tranquillement son chemin… En attendant je vais vous laisser sur le gril… Ca tombera quand vous serez à point… Quand vous ne vous y attendrez plus… Vous allez voir : on va bien s’amuser toutes les trois…

dimanche 8 février 2009

La classe des filles ( 7ème jour )

Au réveil j’étais seule, avec le soleil déjà haut dans le ciel. Les autres box aussi étaient vides. Plus personne. Nulle part. Pas un bruit. Sauf… Oui… Sauf… Du côté de la salle de bains… Comme un martèlement sourd, régulier. Je me suis approchée. J’ai collé l’oreille à la porte. Pas le moindre doute possible : quelqu’un là-dedans était en train de flanquer une fessée à quelqu’un d’autre. J’ai tout doucement entrebaîllé. Contorsionnée devant la glace, Noëlle se claquait allègrement le derrière. J’ai ouvert plus franchement. Les gonds ont bruyamment gémi. Elle a poussé un petit cri…
- Ah, c’est toi !… Ce que tu m’as fait peur !
- Il t’y a fait prendre goût le prof de Français on dirait… Et pas qu’un peu…
- Jamais j’aurais pensé que c’était comme ça… Aussi bien…
- T’y es allée de bon cœur, dis donc !… Tu t’es mise dans un état !… Mais dommage quand même qu’avec le nombre de gens susceptibles de mettre des fessées ici t’en sois réduite à te le faire toute seule…
- J’avais trop envie… Ca pressait… Et puis à qui tu veux aller demander un truc pareil ?
- Et les copines alors ?… A quoi elles te servent ?
Dans la glace nos regards se sont emparés l’un de l’autre. J’ai posé doucement ma main sur ses fesses brûlantes. Elle a frémi…
- Tu as encore envie ?
De la tête elle a fait signe que oui. Oui...
- Viens !
Dans son box. Je me suis assise sur le bord de son lit. Elle s’est allongée en travers de mes genoux...
- Vas-y !… Fort… Aussi fort que tu peux… N’aie pas peur de me faire mal !…
Et elle a mordu l’oreiller à pleines dents…



Elle s’est redressée sur mes genoux, y est restée assise, un bras passé autour de mon cou…
- Merci… C’était trop bon… Tu as aimé, toi ?… Tu as aimé me le faire ?
- Ca s’est pas senti ?
- Oh que si !… Et c’est encore dans tes yeux…
Elle a ri…
- Et pas que dans tes yeux !… Tu es trempée…
- Tu peux parler, toi !…
On s’est mutuellement goûtées du bout des doigts…
- C’est bon…
- Oh oui, que c’est bon…
- Et c’est jamais vraiment exactement pareil de l’une à l’autre…
- Tu sais, dès que je t’ai vue le premier jour j’ai eu envie que ce soit toi qui m’en donnes une de fessée… Et personne d’autre…
- Mais alors c’était pas vrai ce que tu m’as raconté en sortant de la cantine? Que t’en avais jamais eu ?
- Ben non… C’était pas vrai… Non… Fallait bien que je trouve quelque chose pour parler avec toi et que tu fasses attention à moi…
- Et la salle de bains tout-à-l’heure c’était aussi un coup monté ?
- Tu m’en veux ?
- Tu sais ce que tu mériterais ?
- Une fessée ?… Encore ?!… Si tu veux… Si t’as envie…
- C’est d’autre chose que j’ai envie…
Et nos lèvres se sont jointes…



Noëlle n’est pas descendue avec moi…
- Ce serait cousu de fil blanc… Je préfère rester encore un peu là de toute façon…
Tout le monde se promenait dans le parc, garçons et filles mélangés…
Du plus loin qu’elle m’a aperçue Noémie est venue à ma rencontre…
- Ben alors !?… Où t’étais passée ?… Je t’attendais, moi !… Tu dormais ?… C’est vrai ?… Tout ce temps-là ?… Ah oui à propos… il s’appelle Eric… Et il est kiné…
- Qui ça ?
- Elle demande qui !… Mais lui !… Il est là-bas… Près du petit pont… Avec deux copains… On y va ?…
On est passées. Ils ne nous ont pas accordé la moindre attention. Dans l’autre sens. Pas davantage. Une troisième fois. Quand on a été juste à leur hauteur elle a poussé un cri, s’est rattrapée à moi…
- Elle est foulée… Ma cheville… Je suis sûre qu’elle est foulée…
Ils se sont approchés…
- T’appuie pas dessus… On va te porter jusqu’au banc là-bas…
Sur lequel ils l’ont fait allonger avec précaution. Il y en a un qui lui a plié son pull sous la tête… Lui, il lui a délicatement ausculté la cheville…
- Ca te fait mal quand j’appuie là ?… Et là ?… Non ?… Ce sera rien… Pas grand chose… Demain matin il n’y paraîtra plus…
Il la lui a doucement massée…
- Mais comment t’as fait ton compte ?
- Je sais pas… J’ai dû glisser… J’ai senti que ça lâchait d’un coup…
- Bon… Nous, on va là-bas, Eric… Comme on avait dit… Tu nous rejoindras ?
Ils se sont éloignés dans l’allée. Je les ai imités. De l’autre côté…



C’est Trianne qui l’a proposé juste au moment où on allait se coucher…
- On est samedi… Et si on sortait ?
- On a le droit ?
- On a le droit, oui… A condition que la chef de box nous accompagne…
- Elle voudra jamais…
Elle a accepté tout de suite… C’est même elle qui a choisi la boîte…
- C’est la seule qui vaut le coup dans la région de toute façon…
On s’est difficilement frayé un chemin jusqu’à une table. Les deux filles des cuisines étaient là, accoudées au bar, cernées par toute une cour d’admirateurs vers lesquels elles se sont penchées. On nous a regardées avec insistance. On a souri. On a franchement ri…
- Qu’est-ce qu’ils ont ceux-là ?
J’ai expliqué en quelque mots. Pernelle s’est levée…
- Ah, c’est ça !…
Elle a marché droit sur les deux filles qui l’ont écoutée en baissant la tête… L’un des garçons lui a dit quelque chose. Elle l’a giflé. Elle est revenue…
- Vous venez ?… On va danser ?…

mercredi 4 février 2009

La classe des filles ( 6ème jour )

C’était une toute petite femme d’une soixantaine d’années, au teint mat, à la peau parcheminée, aux cheveux d’un noir intense qui nous a fait mettre en rang dans la cour et a attendu que tout le monde se soit tu pour nous donner l’ordre de monter. Qui, là-haut, en classe, nous a laissées longtemps debout à côté de nos pupitres avant de nous autoriser à nous asseoir…
- Bien… Alors on va jouer franc jeu... Histoire de mettre tout le monde à l’aise… Mon rôle ici consiste à vous donner des cours d’Anglais… Et à vous sanctionner en fonction des résultats que vous obtenez ou… n’obtenez pas… Soyons clairs : je me fiche éperdûment de vos résultats. Ou plutôt il n’y aura strictement aucun rapport entre les notes que je vous attribuerai et la valeur de votre travail… Je serai résolument et odieusement injuste… Pourquoi ?… Si j’ai accepté de venir passer ici un mois de mes vacances vous vous doutez bien que ce n’est pas pour la maigre compensation financière qu’on va me consentir... Non… C’est parce qu’on m’a assuré que j’aurais carte blanche pour administrer toutes les fessées que je voudrais comme je voudrais et à qui je voudrais… Je compte bien user et abuser de ce passe-droit… Avant tout pour mon plaisir et ma satisfaction à moi… Je me fiche complètement de vos états d’âme et des raisons qui ont amené les unes et les autres à vouloir venir séjourner ici… Ce qui m’intéresse c’est qu’il y a parmi vous cinq ou six petits minois que j’ai très envie de voir grimacer et se distordre pendant qu’on les fesse… Alors… oui… bien sûr… les apparences seront sauves : vous aurez des notes… celles qui justifieront mes préférences et mes choix…

Dans la cour quatre ou cinq garçons sont venus à notre rencontre en arborant de grands sourires…
- Alors ça y est ?!… Vous avez fait la connaissance de « Doigts de fée » ?… Elle a pas fini de vous en faire voir… Celles du moins qu’elle aura dans le collimateur… Parce qu’elle a ses têtes… Et pas qu’un peu…
- Et à vous elle vous en fait pas voir ?
- Oh, nous !… On l’intéresse pas, nous… On n’est pas des filles…
Noémie s’est insensiblement rapprochée de « polo vert », s’est légèrement appuyée de l’épaule, comme par mégarde, contre lui…
- Livon, en Maths, par contre, vous avez rien à craindre… Lui, c’est le contraire… Mesnier en sait quelque chose…
- Oui, bon, ben ça va… Ca va…
- Qu’est-ce qu’il y a eu ?…
- Il y a eu qu’il s’en est pris trois en une heure…
- Et des carabinées…
- Vous êtes beaucoup à en avoir reçu depuis le début ?
- Quatre… Non… Cinq en tout… Et vous ?
- En classe, nous, il y a eu que Noëlle…
- Qui c’est Noëlle ?
On la leur a toutes indiquée en chœur d’un même mouvement du menton… Tous leurs regards ont convergé vers elle qui les a bravement soutenus…
- Ben oui, c’est moi…
Du fin fond de la cour a surgi monsieur Ménisson qui a marché droit sur nous à grandes enjambées…
- Heu… Vaudrait mieux qu’on…
- On parlera demain n’importe comment… C’est samedi…

Le vendredi après-midi c’est leur jour de congé aux deux filles, en cuisine, mais elles ont été dix fois plus présentes encore que lorsqu’elles sont effectivement là. Parce que le chef-cuistot n’a pas arrêté de parler d’elles et de chanter leurs louanges…
- Deux petits bouts de femme adorables… Et qui n’hésitent pas à appeler un chat un chat… Ah, ils doivent pas s’ennuyer leurs petits amis… Parce qu’on peut pas dire : elles ont pas froid aux yeux… Si j’avais vingt ans de moins je peux vous dire que j’hésiterais pas une seule seconde et qu’elles y passeraient à la casserole… Toutes les deux… Parce que avec le cul qu’elles ont… Des occasions pareilles ça se laisse pas filer… Oh, mais même maintenant… Si je voulais vraiment… Surtout avec Mina… Suffirait de pas grand chose pour gagner le gros lot… Juste de la mettre en condition… Mais ça j’ai ma petite idée là-dessus… Et normalement dès lundi…
Il a sifflotté, tout guilleret, s’est arrêté d’un coup, absorbé dans ses pensées…
- Sauf qu’il y a quand même un truc qui me gêne… C’est comme ça avait l’air de les exciter, hier, l’idée de fesser une femme… Faudrait pas qu’elles soient du genre à se minoucher qu’entre elles et qu’au final ce soit moi le dindon de la farce… Non… Faudrait pas…
Il a disparu dans la réserve… Basile s’est penché à mon oreille…
- Il se fourre le doigt dans l’œil jusqu’au coude… Il l’aura jamais Mina…
- Mina, non… Mais l’autre – Adeline – je suis pas si sûre… Elle aurait des visées sur lui que ça m’étonnerait qu’à moitié…
- De toute façon qui c’est qui va trinquer ?…
- T’y vois un inconvénient ?
- Oh non !… Même si mes préférences personnelles iraient vers certains cas de figure plutôt que d’autres…
- Lesquels ?
Il a mis un doigt sur ses lèvres. Le chef-cuistot revenait de la réserve…

Au dortoir tout le monde courait dans tous les sens. Il y avait de grands éclats de rire. Des cavalcades effrénées. Les chefs de box ne disaient rien. On avait même l’impression qu’elles poussaient à la roue. En voyant mon air éberlué Cynthia a éclaté de rire…
- C’est le week end… Le réglement est entre parenthèses… Jusqu’à dimanche soir…
- On peut faire tout ce qu’on veut alors ?
- Tout… Pas vraiment… Il y a des limites… Ne serait-ce que celles que t’as intérêt à te donner à toi-même… Parce qu’on t’écoute… On t’observe… Et il y a beaucoup de choses qui risquent de te retomber sur le coin de la figure après si tu as dépassé les bornes… Sous une forme ou sous une autre…
Noémie a passé la tête…
- Qu’est-ce que vous faites, les filles ?… Restez pas là toutes seules… Venez avec nous… Comment on s’éclate là-bas !…